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« Ici s'arrête le tableau que j'ai cru devoir vous présenter de nos relations politiques et commerciales en Europe. Je continuerai de faire tous les efforts qui seront en mon pouvoir pour les fortifier et les étendre par des traités fondés sur les principes de la plus parfaite réciprocité, ne demandant ni n'accordant aucun avantage exclusif; mais débarrassant, autant qu'il sera en mon pouvoir, l'activité et l'industrie de nos concitoyens des entraves que les restrictions étrangères pourraient y

mettre.

«En Chine et aux Indes orientales notre commercè se maintient dans son extension habitaelle, et profite des facilités toujours croissantes qui résultent pour nos marchands de la subs titation des billets aux paiements en espèce. Un pillage ayant été commis sur l'un de nos vaisseaux marchands, faisant le commerce du poivre à Sumatra, par des pirates de ees mers,et ees pirates appartenant à des tribus où l'état de societé ne permet pas de pour suivre de tels crimes, d'après la procédure suivie chez les nations civi lisées, j'ai dépêché une frégate avec Fordre d'exiger une satisfaction immédiate et des indemnités pour les pertes souffertes par ce vaisseau.

« Peu de changements ont eu lieu dafis nos rapports avec les Etats indépendants de l'Amérique, depuis ma dernière communication au congrès. La ratification d'un traité dé commerce avec la république unie de Mexico, a été depuis quelque temps soumise à la délibération de leur congres; mais rien n'était encore décidé à la date de nos dernières dépêches. Les mallieu reuses dissensions civiles qui ont rẻgué dans ce pays ont été, sans aucun doute, la cause de ce retard; mais, comme on dit que le gouvernement est maintenant mieux établi, nous pouvons espérer de recevoir bientôt la ratification du traité et d'un arrangement pour la démarcation des fronlières entre énx et nous,

«. Dans le même temps un commerce important a été ouvert, au moyen des caravanes, avec un avantage mutuel, de Saint-Louis dans l'Etat de Missouri, aux provinces intérieures du Mexique. Ce commerce se fait à travers les contrées indiennes sous la protection des troupes des États-Unis. Elles ont été

autorisées à escorter les caravanes jusque sur le territoire Mexicain.

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De l'Amérique centrale j'ai reçu les assurances les plus amicales, et l'on a sollicité nos bons offices pour écarter quel

ques mécontentements qui s'étaient élevés dans un Etat voisin contre l'Améri que du centre. Notre médiation a été suivie d'un plein succès. Nous avons aussi appris avec plaisir que des difficultés qui étaient nées dans les affaires intérieures ont été arrangées d'une manière pacifique, Notre traité avec cette république continue d'être observé fidèlement, et promet un grand et utile commerce entre les deux pays, un commerce de la plus grande importance, si l'on exécute le magnifique projet d'un canal à travers les possessions de cet Etat, de l'océan Atlantiquè à la mer Pacifique.

« J'ai un grand plaisir à annoncer le succès qui a couronné les efforts de notre ministre dans la Colombie, pour obtenir une réduction très considerable dans les droits sur nos farines. Des indemnités ont été aussi stipulées pour des saisies illégales exercées sur nos marchands, et les assurances ont été renouvelées que le traité sera fidèlement exécuté entre les deux pays.

Le Chili et le Péron semblent encore menacés de commotions intérienres, et tant que ces pays ne seront pas dans un état régulier, on doit y redouter des désordres qui exigent la présence d'une force navale dans Pocéan Pacifique, pour protéger nos pêcheries et défendre notre commerce.

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f'empire du Brésil, avant et immédia Les troubles qui ont éclaté dans tement après l'abdication de l'empereur, ont nécessairement suspendu nos réclamations à raison de quelques pertes éprouvées par nos concitoyens, puisqu'ils ont été la cause d'autres malheurs dont tous les étrangers paraissent avoir souffert, Des instructions ont été données à notre ministre, pour réclamer des indemnités proporfionnées aux pertes qu'ont occasionées ces désordres, et pour veiller à ce que nos concitoyens jouissent de tous les priviléges stipulés en leur faveur par le traité récemment conclu ́entre les deux puissances. La bonne in telligence qui règue entre notre ministre a Rio-Janeiro et la régence, nous

donne l'espoir le plus fondé que toutes nos demandes seront accordées.

"

J'aurais dû placer Buenos-Ayres an nombre de ces Etats de l'Amérique du Sud, dont je n'ai à vous faire aucune communication importante pour nos affaires, si ce n'est que quelques collisions ont eu lieu dernièrement aux îles Falkland, où le nom de cette république a été employé pour couvrir d'une apparence d'autorité des actes injurieux à notre commerce, à la propriété et à la liberté de nos concitoyens. Dans le cours de cette année, un de nos vaisseaux, engagé dans les opérations d'un commerce auquel nous nous sommes toujours livrés sans trouble, a été capturé par une bande d'hommes qui prétendaient agir sous l'autorité du gouvernement de Buenos-Ayres. En conséquence, j'ai ordonné qu'un bâtiment de guerre rejoignit notre escadre dans ces parages, pour aider à donner à notre commerce toute la protection nécessaire. En outre, un ministre ne tardera pas à partir pour aller faire une enquête sur la nature des circonstances, et examiner les prétentions, s'il y en a, que ce gouvernement pourrait avoir sur les iles Falkland. Én attendant, je soumets cette affaire au congrès, afin qu'il puisse investir le poavoir exécutif de l'autorité et des moyens convenables pour établir dans ces wers une force qui assure une pleine et entière protection au commerce et aux pêcheries de nos compatriotes.

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Concitoyens! cette rapide esquisse de nos relations extérieures sera, nous l'espérons, de quelque usage pour tout ce qui, dans vos fonctions législatives, se rattachera à cet important objet. En même temps, ce spectacle de nos relations politiques et commerciales avec le reste du monde est une source de satisfaction pour tout le pays. En paix avec tous, n'ayant qu'avec un petit nombre d'Etats des sujets de démêlés futurs, et susceptibles encore d'être facilement arrangés; étendant notre commerce gradnellement de tons côtés, et seulement par les moyens les plus libéraux et d'une utilité réciproque, nous devons, avec l'aide de la Providence, espérer pour notre patrie toute la prospérité qui peut naître de relations avec les peuples étrangers, réglées d'a

près ces éternels principes de justice et de bienveillance mutnelle, qui ne sont pas moins obligatoires pour les Etats que pour les individus.

« J'éprouve une grande satisfaction à exposer ainsi l'état de nos affaires, parce que la marche de notre politique nationale me met en état de révéler sans indiscrétion ce que d'antres gouvernements cachent ordinairement aux peuples. Ne suivant qu'une carrière de droiture et de franchise, guidés par un seul principe qui peut subir le plus rigoureux examen, nous n'avons heureusement pas de combinaisons politiques à former, d'alliances à nouer, d'intérêts compliqués à consulter; et en soumettant tout ce que nous avons fait aux regards de nos concitoyens, et à ceux du monde, nous ne donnons aucun avantage sur nous à d'autres nations, nous ne nous exposons à aucun dommage de leur part.

Il convient d'ajouter que, pour maintenir cet état de choses, et donner confiance au monde dans notre intégrité, tous nos agents consulaires et diplomatiques ont reçu l'ordre strict d'examiner scrupuleusement toute plainte proférée par nos concitoyens; et tandis qu'ils soutiennent avec zèle celles qui sont justement fondées, de n'en appuyer aucune qui soit injuste et déraisonnable, et d'enjoindre à nos commerçants et à nos navigateurs la plas entière obéissance aux lois du pays où ils se trouvent, et dans leurs transactions, une conduite qui honore notre caractère national et le fasse respecter.

«Je dois vous recommander à ce propos la révision de nos lois consulaires. L'expérience a prouvé qu'elles pèchent par des défauts et des omissions auxquelles il faut remédier. Le secrétaire d'Etat rédige à ce sujet un rapport qui sera soumis plus tard à votre

examen.

<< La paix intérieure et la sécurité de nos Etats confédérés sont au nombre des principaux objets du gouvernement général. Le temps et les faits ont démontré que le séjour des tribus indiennes dans les limites est dangereux pour sa tranquillité et nuisible à ses intérêts. En conséquence de ma recommandation dans une précédente session du congrès, un subside de 500,000 dollars a été voté pour aider à l'éloignement volontaire des diver

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Notre état financier vous sera exposé complétement par le ministre, dans le rapport qu'il doit vous présenter. Il faut cependant que je vous félicite sur cet état de prospérité,

« Les revenus, cette année, atteindront la somme de 27,700,000 dollars, et toutes les dépenses, sauf celle de la dette publique, n'excèderont pas 14,700,000 dollars. Les paiements effectués sur le principal et les intérêts de la dette, pendant cette année, iront au-delà de 16,500,000 dollars. C'est la plus grande somme qui ait encore été appliquée à cet objet, depuis l'établissement du fonds d'amortissement, si l'on excepte les deux années qui l'ont immédiatement suivi. Le montant des sommes appliquées à la dette publique, depuis le 4 mars 1829 jusqu'au 1er janvier prochain,

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Loi fondamentale de la Nouvelle-
Grenade.

Nous, les représentants des provinces centrales de la Colombie, assemblés en convention;

Considérant que le peuple de l'ancienne Venezuela s'est érigé en État indépendant;

Considérant qu'en conséquence, le peuple de l'ancienne Nouvelle-Grenade est libre, et qu'il est de son devoir de s'organiser et constituer de la manière qu'il convient le mieux à sa prospérité;

Considérant que les provinces centrales de la Colombie possèdent toutes les ressources, le pouvoir et la force nécessaire pour exister comme Etat indépendant et faire respecter ses droits;

Considérant qu'il existe divers intérêts, relations et devoirs qui, communs aux deux peuples, doivent être réglés d'un consentement réciproque, et que d'ailleurs il est utile de favoriser des traités d'union qui assurent, d'une manière stable, une amitié perpétuelle entre les deux peuples, pour les rendre plus puissants contre leurs ennemis;

Considérant enfin qu'en prenant cette résolution il est de toute justice de donner un témoignage éclatant de bonne foi envers nos créanciers nationaux et étrangers:

Art. 1er. Les provinces centrales de la Colombie forment un Etat sous le nom de Nouvelle-Grenade; il sera constitué et organisé par la présente convention.

2. Les limites de cet État sont les mêmes que celles qui, en 1810, sépa

raient le territoire de la Nouvelle-Grenade des capitaineries générales de Venezuela et Guatimala, et des possessions portugaises du Brésil. Ses limites méridionales seront définitivement tracées au midi de la province de Pasto, aussitôt qu'on aura décidé ce qu'il est convenable de faire au sujet des dé partements de l'Equateur, d'Asnai et de Guayaquil. Un décret particulier déterminera la conduite qu'on devra suivre.

3. Aucune population appartenant de fait à d'autres États, et cherchant à s'en séparer pour être incorporée dans la Nouvelle-Grenade, ne sera admise, et vice versa il ne sera permis à aucune partie de la population de la Nouvelle-Grenade de s'incorporer à d'autres États. La Nouvelle-Grenade ne reconnaîtra aucune acquisition, échange ni aliénation de territoire, qu'autant qu'ils seront sanctionnés par des traités publics contractés conformément aux droits des gens et ratifiés de la manière ordonnée par la constitution.

4. L'État de la Nouvelle-Grenade est disposé à faire avec l'Etat de Venezuela, de nouveaux traités d'alliance ou d'autres, pourvu qu'ils ne s'étendent pas jusqu'à la renonciation aux droits de souveraineté.

5. Aussitôt qu'il sera possible, l'État de la Nouvelle-Grenade commencera, conjointement avec l'Etat de Venezuela, la délimitation des limites territoriales, et les arrangements qui doivent être pris au sujet des droits, intérêts et arrangements qui sont communs à toute la population de la Colombie, prenant pour cet effet les mesures qui, d'un consentement mutuel, seront regardées comme les plus convenables et les plus propres à établir une bonne intelligence sur chacun de ces objets.

6. L'État de la Nouvelle-Grenade reconnaît de la manière la plus solennelle, et promet de payer aux créanciers du gouvernement, nationaux ou étrangers, cette partie de la dette qui lui appartient proportionnellement; il prendra, pour remplir ce devoir, les moyens qui seront jugés les plus effi

caces.

Donné à Bogota, le 17 novembre 1831 (21e année de l'indépendance);

Le président de la convention, Signé, J. IGNACIO MARQUEZ, et 62 députés.

BRÉSIL.

REPRÉSENTATION adressée à l'empereur par les députés.

«

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Les soussignés, représentants de la nation, sont profondément affligés des événements qui ont eu lieu dans la capitale, particulièrement le 15 du présent mois, à l'occasion des réjouissances publiques, qui avaient moins pour objet de solenniser l'heureux retour de Votre Majesté Impériale et constitutionnelle, que d'insulter et de maltraiter les Brésiliens, amis de la liberté et du pays, qui furent effectivement couverts d'opprobre par le parti lusitanien qui s'est levé parmi nons aux cris de vivent les Portugais! commettant des actes séditieux et anarchiques, et se permettant des outrages de tout genre dont les patriotes ont été les victimes. Leur sang a coulé dans une agression perfide et préméditée sous la main d'hommes qui, dans le délire de leur crime, ont été protégés par le gouvernement et les autorités subalternes, protection dont ils se vantent, en compromettant, par une andace incroyable, l'auguste et respectable nom de Votre Majesté Impériale et constitutionnelle. Considérez qu'il est du devoir, comme citoyens, de ceux auxquels ont été accordés les suffrages de leurs concitoyens, comme tous Brésiliens profondement intéressés à la conservation de l'honneur et de la digaité de la nation, à la stabilité du trône constitutionnel, d'élever la voix devant l'auguste présence de Votre Majesté Impériale et constitutionnelle, en déroulant devant elle ce court exposé de la triste situation des affaires de la nation, et en pressant l'adoption des mesures nécessaires pour le rétablissement de l'ordre et de la tranquillité publique, ainsi qu'une réparation pour le Brésil offensé et blessé dans la partie la plus délicate de l'honneur national. Ces mesures ne doivent point sortir du cercle ordinaire de l'autorité légale; mais au moyen de leur exécution régulière, les auteurs et les complices de l'agression seront punis, et les autorités qui, par une connivence notoire ou une indifférence apathique, ont laissé des assassins troubler librement

la tranquilité publique, en seront responsables.

Senhor, les séditieux continuent, à l'ombre de l'anguste nom de Votre Majesté Impériale et constitutionnelle, de poursuivre leurs noirs projets; les outrages augmentent, l'esprit national souffre et aucun peuple ne peut tolérer sans résistance que des étrangers lui imposent, dans son propre pays, un jong ignominieux. Des étrangers qui ont l'honneur d'être sujets de don Miguel, et d'autres qui sont sujets de dona Maria II, composaient principalement les groupes qui, dans la nuit du 13 au 14, ont outragé le nom brésilien, alarmé et blessé plusieurs de nos concitoyens sous prétexte qu'ils étaient fédéralistes, question politique dont la solution dépend du jugement et de la délibération du pouvoir législatif, et non de la fureur d'hommes ignorans et sanguinaires, dont l'intelligence est d'ailleurs pervertie par de perfides snggestions. Les Brésiliens, si cruellement offenses; les Brésiliens qu'on menace d'une prison injuste et partiale, nourrissent dans leur sein l'indignation la plus juste et la plus profonde, dont il est impossible de calculer les conséquences, si à l'avenir le gouvernement ne reprime pas ces désordres et ne prend pas des mesures pour réparer autant que possible les insultes que la nation a recues. Les représentans soussignés espèrent que cela aura lieu; car ils se confient dans la sagesse et le patriotisme de V. M. I. et constitutionnelle, en dépit des traîtres qui entourent votre trône, mais qui n'ont pas assez de pouvoir pour étouffer les plaintes qui s'échappent des cœurs ulcérés des amis de leur pays et de la justice. Les circonstances sont pressantes, et le moindre délai, dans des cas semblables, peut être fatal. La confiance qu'on doit placer dans le gouvernement est presque éteinte, et si les agressions contre lesquelles réclament les soussignés restaient impunies, cette négligence équivaudrait à une déclaration que c'est au peuple brésilien à venger, par les moyens en son pouvoir, la tache si indignement jetée sur son honneur et son grand caractère.

"

Ce langage, Senhor, est franc et loyal. Puisse V. M. I. et constitutionnelle l'écouter avec la conviction que les empires ne sont jamais sauvés par les flatteurs, mais par ceux qui ont

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