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Zeveral

Un des premiers devoirs de celui qui veut se livrer avec succès à l'étude de l'histoire, est de n'accepter, qu'avec une défiance sage et prudente, les assertions des historiens des siècles passés, et de recourir aux documents originaux, lorsque ceux-ci peuvent être consultés. La plupart des erreurs historiques ne tirent-elles pas leur origine de la trop grande crédulité des historiens, et de la manie de plusieurs auteurs de copier et de recopier sans cesse, sans les contrôler, les assertions de ceux qui ont écrit avant eux?

Grâce aux progrès que les études historiques ont faits à notre époque, cet écueil n'est plus tant à redouter. De nos jours, en effet, on ne se contente plus, comme autrefois, de compulser les ouvrages imprimés de nos anciens historiens, d'en remanier le style, d'en

prendre des extraits pour en former un tout ayant quelque apparence de nouveauté. L'esprit d'investigation qui s'est emparé des hommes sérieux, demande que l'on écrive l'histoire les preuves à la main, et que l'on indique les sources auxquelles on a puisé.

Parmi les documents indispensables pour écrire l'histoire ecclésiastique, on compte à juste titre les bulles des Souverains Pontifes, les décrets des évêques et des princes temporels : en un mot, tous les actes, de quelqu'autorité qu'ils émanent, qui ont rapport aux événements ou aux intérêts religieux d'un pays. A différentes époques, nous avons vu paraître, en Belgique, des collections de documents de cette nature, relatifs à l'histoire du catholicisme dans nos provinces. Autrefois, Aubert Le Mire, Foppens, Martène et Durand, et d'autres; de nos jours, la commission royale d'histoire, diverses sociétés d'histoire nationale établies dans les principales villes du royaume, et plusieurs savants distingués ont rendu, par des publications de ce genre, des services éminents aux sciences historiques. Cependant que de richesses gisent encore dans l'ombre, inconnues ou inaccessibles à la plupart des personnes qui s'adonnent à l'étude de l'histoire ecclésiastique de la Belgique!

Les archives du royaume et des évêchés, les dépots littéraires du pays renferment des trésors historiques dont la publication, sans aucun doute, jet

terait une vive lumière sur les annales religieuses de notre patrie.

Extraire de ces trésors les documents les plus importants, en les faisant, au besoin, précéder d'introductions, et en les accompagnant de notes explicatives : telle est la tàche que nous nous sommes imposée en entreprenant la publication des Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique. En outre, des articles spéciaux, consacrés à l'examen de questions d'archéologie chrétienne et d'histoire religieuse, trouveront une place dans notre recueil.

Nous conserverons scrupuleusement l'orthographe originale des pièces que nous reproduirons, en nous bornant à y mettre les majuscules, la ponctuation et l'accentuation nécessaires à l'intelligence du texte. Le seul changement que nous nous permettrons dans les lettres mêmes, sera la substitution du v à l'u, chaque fois que cette dernière lettre aura la valeur

du v.

Nous terminons cet avant-propos par une observation empruntée au savant et infatigable archiviste du royaume." Il pourra arriver, dit M. Gachard, que quelquefois nous donnions, comme inédites, des pièces qui auraient été imprimées ailleurs, sans que nous le sussions. Nous n'hésitons point à déclarer, à cet égard, que nous n'avons pas la prétention de connaître tous les ouvrages qui ont été livrés au public, chez nous et

dans d'autres pays; seulement nous ne négligerons aucuns soins pour éviter ce double emploi, et nous croyons pouvoir garantir qu'on n'aura que rarement à le signaler. Il arrivera aussi que nous publiions scieniment des pièces déjà mises en lumière, mais qui l'auraient été avec des lacunes, ou des interpolations, ou des fautes nombreuses. Sur ce dernier point, notre opinion est que des pièces ainsi défigurées ou tronquées doivent, plus que d'autres encore, être imprimées d'après des textes authentiques. Nous ne manquerons donc jamais de les reproduire, lorsque l'importance du document nous paraîtra le mériter1. "

Puissions-nous être assez heureux pour réunir un jour, par nos faibles efforts combinés avec la genéreuse collaboration de personnes dévouées à l'étude de l'histoire, les matériaux nécessaires pour la rédaction complète et détaillée des annales de la religion en Belgique.

1) Préface de l'ouvrage intitulé : Collection de documents inédits concernant l'histoire de la Belgique. Brux. 1833, 3 vol. in-8°.

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