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mont estre en nombre des curez de notre dit concille, et aussy le lieutenans ou le déserviteur de celuy église, en nombre desdis curez et aussy que nous le voesesyemet dire le usaige quelle chose lez grosses dismes doyent aux capellez ou oratoirs gisans dedens les mette1 des églises de notre dit concille. Nous sur cellez requeste que raisonable semblovent, ont sur che entre nous eu déliberation, respondismes et disiesmes à ....... selonc les usaiges de notre dit concille, premièrement que l'église de Beaulmont fuist cure ne en nombre des curez, ne aussy ledit déserviteur de celle cure ne en nombre des curez. Anchois sçavans et tenons de nous et de notre devantrains, que l'église de Beaulmont est de la paroisse de Solre saint Géry; et ensy le nous escriptz nous souvenans quant aulcune chose est à faire ens églises. Item quant ses les églises parochiales sont tailliées soit de pape, de évesques ou des archidiacres, le église de Beaulmont n'est de riens réputez cure, et ne paye taille, ne deniers, ne de pont de cathédrate, ne d'autre taille. Item que oncques en soit déserviteur ne moine ne aultre delle ditte église de Beaulmont n'at voix en élection de doyen, ne huchié, ne appellez n'y est, et se ne le laisseriens point estre en notre conseille, car nous ne le tenons point à curé, ne l'église de Beaumont à cure. Item quant que des groses dismes, nous tenons de nous et de notre devantrains, selon l'usaige dudit concille, que les grosses dismes doyent et sont tenues aux églises parochialles, selon l'usaige commun, en che que c'est que chascune disme y doit de quel quant araynés2 en serons nous en dirons se que sçavons de notre usage. Et en tant que des chapellez et oratoirs quj sont en mettez des églises parochiaulx, nous n'avons nul usage que les grosses dismes endentengne, nulle ne livre quelque choise se .......... et appairent, et c'est che que par l'usage de notre dit concille et de notre devantrains sy sçavons que des choizes deseur dites.

1) Mette, du latin meta, limite.

2) Araynés ou araisnės, appelés à dire ses raisons, appelés à plaider.

Et en tesmoignage de verité, nous avons à ces presentes lettres notre .......... de notre dit concille appendut.

Fait et donné l'an de grâce mil ...... nonante et quattre, le premier mardy apres la feste de la nativité saint Jean Baptiste.

Sic subsignatum erat:

Et ego Aegidius Romedine, presbyter Leodiensis dioecesis, publicus apostolica et imperiali auctoritatibus, ac curiae Leodiensis notarius, quia praedictis requisitionj et responsionj alijsque praenarratis praesens interfuj, idque sic fieri vidi et audivj, jdeo ad requestam et instantiam supradicti dominj Jacobi in scripto, testium testimonio, hic mea propria manu subscripsi, ac meum solitum signum praesentibus litteris in testimonium praemissorum apposuj rogatus, praesentibus ibidem discretis viris domino Johanne Jehennot, presbytero officiante ecclesiae de Walmes, Aegidio Wayengz, procuratore negotiorum curiae dominj officialis praedictj, ac Johanne de Velens, clerico, testibus ad praemissa vocatis specialiter et rogatis1.

HUGUES DE PIERREPONT, ÉVÊQUE DE LIÉGE, CONFIRME UNE FONDATION FAITE EN FAVEUR DE LA CHANTERIE DE SAINTAUBAIN, A Namur.

1209.

HUGO, Dei gratia Leodiensis episcopus, universis Christi fidelibus tam presentibus quam futuris in perpetuum salutem. Noverit universitatis vestre discretio, quod, cum medietas. decime de Morgnismonte de dono Liberti militis de Unghesees, et tercia pars decime de Unghesees de dono ejusdem Liberti,

1) Ce document est intitulé: Decanus et confratres concilii de Thuing declarant, quod capella de Bellomonte seu oratorium non sit parochialis. ANALECTES VII. 30

et medietas decime de Maisnis' de dono Nicholai et Arnulphi, ad ecclesiam sancti Albani Namurcensis, consensu illustris viri Philippi, marchionis et comitis Namurcensis, ad augmentum officii cantoris ejusdem ecclesie devenerint, de communi assensu capituli illius ecclesie et predicti marchionis Namurcensis, statutum est, ut omnis cantor ipsius ecclesie in perpetuum ad celebrationem cotidianam misse pro fidelibus defunctis, ad altare beate Marie in superiore choro, in propria persona teneatur, exceptis majoribus festivitatibus, in quibus alias missas ad ordinationem capituli celebraturus est.

Officium quidem illud cantoris nemini de cetero conferri possit, nisi fuerit ejusdem ecclesie canonicus; de illorum videlicet numero canonicorum, qui ad missarum celebrationem cotidianam in propriis personis non teneantur, observata semper constitutione canonicorum tam residentium quam foraneorum per nos et per sepedictum capitulum et per prefatum marchionem Namurcensem jam dudum confirmata. Conferendum est quidem semper officium illud sacerdoti, aut dyacono, vel saltem subdyacono, ad ordinationem capituli, quantocius potuerit, ad sacerdotii gradum promovendo.

Nos autem sana dispensatione hanc constitutionem, et de gratia et liberalitate supradictarum decimarum donationes plenius approbantes, ad petitionem sepedicti capituli sancti Albani et dilecti ac fidelis nostri Philippi, marchionis et comitis Namurcensis, scripti presentis annotatione et sigilli nostri munimine hec omnia confirmamus, ipsius ecclesie et satisdicti marchionis sigillis appositis. Sciendum quidem, quod gratia karitatis in missarum predictarum celebrationibus facienda est commemoratio pro anima Liberti predicti. Actum anno Verbi Incarnati millesimo ducentesimo nono. Cartulaire de Saint-Aubain, du xive siècle, fol. 4 vo, aux Archives de l'Etat à Namur.

1) Morgnismons, Mornimont; Unghesees, Eghezée; Maisnis, Manil.

L'ABBAYE DE SAINT-NICOLAS-DES-PRÉS, A TOURNAI.

Les douze chartes pontificales dont nous allons donner le texte concernent des confirmations de biens et divers priviléges accordés à l'abbaye de SaintNicolas-des-Prés de Tournai. On a publié peu de documents relatifs à ce monastère. Aubert Le Mire en a donné trois dans ses Opera diplomatica; on trouve, dans le troisième livre de l'Histoire de Tournai de Cousin, la bulle d'Innocent II de 1139; enfin, quelques autres pièces ont paru dans les Bulletins de la Société historique de Tournai.

Ia

Nous reproduisons la bulle de 1139 pour ne pas la séparer des onze autres qui sont inédites.

Il y a peu de maisons religieuses qui aient éprouvé autant de vicissitudes que l'abbaye de Saint-Nicolasdes-Prés. Fondée en 1126 sur un emplacement qu'on pouvait regarder comme faisant partie de la ville, mais manquant d'eau, elle fut transférée dans les prairies voisines sept ans après. Là, molestés par les nobles des environs, par les voyageurs étrangers de toutes nations, et, en temps de guerre, par les soldats, qui venaient s'y faire héberger, les religieux sollicitèrent, en 1383, de l'évêque de Tournai Pierre d'Auxi, la permission de retourner dans leur ancienne maison'. Ce qui leur fut accordé, à condition de conserver une chapelle dans le lieu qu'ils voulaient quitter.

Il est cependant probable qu'ils ne profitèrent de

1) Gallia christiana, III, col. 297.

cette faculté que pour se servir de leur maison de ville comme d'un refuge; car, lorsqu'en 1566, les iconoclastes incendièrent l'abbaye située au faubourg, celle-ci était encore considérée, dans les actes de l'époque, comme leur principale habitation.

Ce ne fut qu'après ce désastre que l'on construisit dans l'enceinte de la ville une nouvelle église et un nouveau couvent.

Le séjour des religieux n'y fut pas long. Après la prise de Tournai par Louis XIV, l'abbaye de SaintNicolas fut comprise dans le plan des fortifications dressé par Vauban, et les religieux reçurent, en échange pour leur monastère, l'église de la paroisse supprimée de Sainte-Marguerite, près de laquelle ils construisirent de nouveaux bâtiments.

Enfin, il y eut encore un changement vers la fin du siècle dernier. Le gouvernement autrichien, qui s'était emparé des biens des Jésuites après leur suppression, vendit leur collège, avec toutes ses dépendances, pour le prix de quarante-cinq mille florins de Brabant, aux religieux de Saint-Médard, qui s'y installèrent le 15 octobre 1779. C'est dans cette maison, qui est le séminaire de Tournai actuel, que la révolution française vint les surprendre. Après leur départ de Sainte-Marguerite, on rétablit la paroisse qui avait été supprimée1, et on l'incorpora à leur abbaye; ils en prirent possession le 9 septembre 1781.

Malheureusement aucun sujet parmi eux n'avait

1) Le décret porté par l'évêque de Tournai, Guillaume Florentin de SalmSalm, pour le rétablissement de la paroisse de Sainte-Marguerite est du 21 août 1781.

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