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planter sur un dessin nouveau le jardin du Palais-Royal, sauf la grande allée du cardinal, qu'il conserva. Voici la description qu'en donne Saint-Victor: << Deux belles pelouses, bordées d'or<< mes en boules, accompagnaient de chaque côté « un grand bassin placé dans une demi-lune ornée << de treillages et de statues en stuc, la plupart << de la main de Laremberg. Au-dessus de cette << demi-lune régnait un quinconce de tilleuls, dont <«<l'ombrage était charmant. La grande allée sur<<< tout formait un berceau délicieux et impéné<< trable au soleil. Toutes les charmilles étaient «< taillées en portiques. >>

«

Louis, duc d'Orléans, mourut à Sainte-Geneviève, le 4 février 1752. Il légua sa bibliothèque et son cabinet de médailles à cette abbaye dont les bâtimens sont employés aujourd'hui pour le collége de Henri IV, où ses arrière-petits-fils suivent le cours de leurs études, et jouissent des avantages de l'éducation publique.

CHAPITRE VII.

Le Palais-Royal sous Louis-Philippe, duc d'Orléans.

1752-1780.

Tandis que,

dans sa retraite de Sainte-Geneviève, Louis, duc d'Orléans, s'occupait de sciences et de théologie, Louis-Philippe son fils, alors duc de Chartres, faisait ses premières armes. Il était, en 1743, à cette bataille de Dettingen, si malheureuse pour l'armée française. Là, au moment du plus grand désordre et du plus extrême danger, ayant eu un cheval tué sous lui, il parcourait les rangs et soutenait le

courage des soldats par sa présence d'esprit et l'exemple de sa bravoure.

A la fin de cette année, le 18 décembre, il épousa Louise-Henriette de Bourbon-Conty, fille de Louis-Armand de Bourbon prince de Conty, et de Louise - Élisabeth de Bourbon Condé.

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Cette princesse, remarquable par sa grace, par la noblesse avec laquelle elle tenait sa cour, et

par la vivacité de son esprit, mourut au PalaisRoyal le 9 février 1759, dans la 43 année de son âge (1).

En 1747, le duc de Chartres fut nommé

(1) On attendait avec impatience à Paris l'issue de la bataille, qu'on savait que le maréchal d'Estrées voulait livrer au duc de Cumberland en 1757. Le premier courrier qui apporta la nouvelle de la victoire d'Hastenbeck descendit au Palais-Royal, et la duchesse d'Orléans, pour satisfaire la curiosité publique, lut, du haut du balcon qui donnait sur le jardin, le bulletin de la bataille, aux acclamations de la foule rassemblée.

Galerie historique du Palais-Royal.

gouverneur du Dauphiné, et, le duc d'Orléans son père étant mort à Sainte-Geneviève, le 4 février 1752, il devint duc d'Orléans. Le roi lui conserva la maison que le prince son père avait eue.

La guerre s'étant rallumée en 1757, il servit au commencement de cette campagne sous le maréchal d'Estrées. Mais aussitôt que le maréchal de Richelieu remplaça le maréchal d'Estrées dans le commandement de l'armée, le duc d'Orléans revint à Paris. On regretta alors que ce prince, formé à l'école du maréchal de Saxe, fût éloigné de l'armée, qui l'aurait vu avec plaisir appelé à l'honneur de la commander.

Il est probable qu'à l'exemple de ses prédécesseurs, le duc d'Orléans aurait borné les embellissemens de son palais à des décorations intérieures, si un événement imprévu, l'incendie de la salle de l'Opéra, qui était encore celle du cardinal, ne fût venu, en 1763, consumer une aile entière de l'édifice avec une grande partie

du corps principal (1). C'est alors que, forcé de rebâtir une partie considérable du PalaisRoyal, on se détermina à entreprendre une restauration générale. Lorsque la salle de spectacle du cardinal devint la proie des flammes, elle servait aux représentations de l'Opéra, dont le privilége avait été cédé depuis 1749 par le duc d'Orléans à la ville de Paris. Ce prince, qui avait droit à des indemnités, exigea du prévôt des marchands et des échevins que la salle et tous les bâtimens brûlés sous leur administration, fussent rebâtis et restaurés aux frais de la ville. En même temps, pour que la nouvelle salle fût construite du même côté du palais, mais en dehors de l'aile dans laquelle se trouvait l'ancienne, le duc d'Orléans acheta et paya de ses deniers les cinq maisons voisines qui appartenaient aux

(1) On attribua cet incendie à la négligence des ouvriers qui travaillaient au théâtre pendant les jours de relâche dans la dernière quinzaine de carême.

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