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«L'objet de l'Angleterre doit être toujours le même. Elle ne peut demander que la force et la prospérité d'un royaume qui sert de barrière entre l'Europe et ses possessions dans l'Inde. »

Extrait des Mémoires du commandant-adjudant Romieu au Ministre des relations extérieures.

Copie manuscrite, p. 8.

« Je crois que la possession de cette province d'Érivan que la Russie convoite depuis si longtemps, est moins pour pousser ses conquêtes dans le sein de la Perse que pour s'ouvrir la route de l'Arménie turque et de l'Anatolie. Je lui suppose toujours le projet d'envahir les plus belles parties de l'empire ottoman. Vous le savez, Monseigneur, elle cerne déjà cet empire du côté de l'est, du nord et de l'ouest; il ne manque plus que de la cerner par le sud...

«... Ce n'est pas à Pétersbourg, mais bien aux SeptIles, à Jassi, à Bucharest, à Constantinople et en Perse qu'il faut étudier la politique russe, comme il fallait l'étudier sur les bords de la Vistule en 1763 et 1782; et, au risque d'être traité de visionnaire, c'est peut-être sur les frontières de la Tartarie chinoise qu'il faudrait encore l'étudier, la fameuse ambassade de l'année dernière, par sa composition pouvant bien être soupçonnée d'être, sous

ce titre sacré, une reconnaissance politique et militaire... « Ce n'est que sous ce point de vue seul, Monseigneur, que je pense qu'il soit de l'intérêt de Sa Majesté de former une alliance avec la Perse, pour empêcher, d'une part, l'accroissement de la Moscovie et conserver, de l'autre, les restes de l'empire ottoman. »

On lit dans les Lettres de Perse du savant et estimable E. Borée, tome II:

Page 121.

« Les Persans, privés de tout rapport avec les Français depuis l'expulsion du général Gardane, dont ils vénèrent toujours la mémoire, ne nous ont point oubliés, et leur sympathie s'est accrue pour la nation, du dévouement de laquelle ils avaient reçu des preuves si désintéressées. »

Page 124.

« L'Angleterre, après avoir déjoué, par des sacrifices énormes d'argent, les projets du général Gardane, que Napoléon avait dépêché près de Feth-Ali-Chah, grandpère de Méhémed-Chah, le roi actuel, avait pris ce royaume sous sa tutelle, pour ainsi dire; et la Compagnie des Indes s'était concertée avec le gouvernement anglais

pour y envoyer des ambassadeurs, des instructeurs de toute arme et des munitions de toute espèce. »

Page 355.

« Si nous ne craignions de mêler à un sujet religieux les considérations de la politique, nous ferions remonter la cause de ces habitudes vénales (les habitudes vénales de la Perse) à la diplomatie anglaise, achetant l'expulsion du général Gardane et de tous les Français de la Perse, par un tribut annuel de deux millions de francs. >>

Voyage en Perse, de MM. Flandrin et Coste.
Tome I, page 497.

« On doit à M. le général Trézel de nombreux et savants travaux géographiques sur la Perse. M. le général Fabvier fut chargé par Feth-Ali-Chah de créer une artillerie de campagne. Il fonda à Ispahan un arsenal dont il dut faire jusqu'aux moindres outils, car les Persans ne possédaient aucun moyen de fabrication. Après mille peines et obstacles de tout genre, M. Fabvier réussit à monter quelques pièces sur leurs affûts. Ce fut le point de départ, le germe de l'artillerie légère que possède aujourd'hui le Chah de Perse.

« En 1839, la Perse envoya à Paris un ambassadeur persan... En effet, la diplomatie que ce personnage faisait à Paris n'avait pas d'autre but que de chercher à affranchir la Perse du joug insupportable que lui faisait subir l'Angleterre. Elle n'eut pas d'autre résultat que l'achat de plusieurs milliers de fusils et la cession par le gouvernement français d'une douzaine de sous-officiers pris dans les régiments d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie.

<< Mais les obstacles, les intrigues et les difficultés de toute sorte, furent tels que pas un d'eux ne put réussir à former quelques soldats persans. Ils restèrent en Perse, oisifs, pendant quatre années, à la suite desquelles ils rentrèrent en France. >>

Extrait d'une dépêche du général Gardane, datée de Téhéran (du 15 ou 25 avril 1808), sur l'île de Karek dans le golfe Persique, cédée à la France.

« Le climat y est bon. Il peut y avoir dans l'île deux cents maisons, c'est là que les bâtiments qui doivent aller à Bassora prennent des pilotes pour les y conduire. Dans la forteresse et la citadelle construites par les Hollandais on peut mettre en batterie soixante-dix pièces

de canon. Cette île, en état de défense, on ne peut guère s'en emparer. Au nord est un précipice, au midi la montagne y est escarpée, à l'occident la mer est basse et les lames si fortes qu'il est difficile d'y résister. L'ancrage est bon. Karek commande les bouches de l'Euphrate et du Tigre réunies, et rend maître de Bassora. »

FIN DES NOTES.

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