Page images
PDF
EPUB

ment, j'ai l'honneur de répéter que je ne peux pas me désister des entreprises faites par ordre de Sa Majesté Impériale mon très-gracieux souverain, et nullement évacuer les provinces prises par le succès des armes de mon souverain.

Soyez bien assurée, Votre Excellence, que je vous écris avec toute la franchise comme à une personne d'un Empire étroitement lié avec la Russie.

Agréez, mon Général, les assurances de ma parfaite estime et de la plus haute considération,

Comte JEAN DE GOUDOWITSCH.

Au quartier-général près d'Iréwan, le 12 novembre 1808.

Extrait du Journal de M. J.-M. Jouannin, interprète de la légation française en Perse.

Le 6 février 1809.

Je fus ensuite chez le Vizir, et je lui fis de vives représentations sur les insultes journalières dont on nous accueillait. Je lui dis que Son Excellence déclarait que si l'on ne trouvait pas moyen de les faire cesser, il fallait s'attendre à des malheurs que l'on ne pouvait ni arrêter ni prévoir.

Le Vizir parut très-affecté de cet événement et ordonna que quatre fusiliers fussent destinés à accompagner les officiers pour réprimer ceux qui ne les laisseraient pas passer tranquillement leur chemin. Il ajouta que de semblables événements, qui se renouvelaient presque tous les jours, lui faisaient prévoir des malheurs, qu'il devait em

-

Il me

pêcher, et qu'il n'y avait qu'un moyen. fit entendre dans la suite de son discours que le Roi se décidait à ne pas arrêter l'Ambassadeur plus longtemps; que le général fit ses préparatifs, et il termina par une invitation à l'Ambassadeur de venir le voir le lendemain.

FIN.

NOTES.

Histoire de Perse, par sir Malcolm.

Tome III, pp. 454, 455, 456.

« Bonaparte, dans son ambition gigantesque, adoptait tous les plans où il voyait quelque moyen de nuire à la puissance qui faisait le principal obstacle à son idée de domination universelle ; et quoique ces projets paraissent insensés à ceux qui connaissent toutes les difficultés qu'il aurait eu à vaincre, il est certain qu'il eut longtemps l'intention d'envahir les possessions de l'Angleterre dans l'Inde.

«.... Et les rapports dans lesquels la France se trouvait avec la Russie lui donnaient pour la tenter beaucoup d'avantages. La cour de Londres conçut de ces mesures de vives alarmes; elle crut nécessaire de faire quelques efforts pour s'y opposer; elle se rapprocha davantage du gouvernement persan qui, dans l'espace de cinq ans, reçut deux ambassades du roi d'Angleterre.

« PreviousContinue »