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terre, que tous les agents, tous les facteurs de cette nation soient exclus des villes et ports de l'Empire, que toute la correspondance entre l'Angleterre et les Indes, par le territoire persan, soit interceptée. S. M. Napoléon le Grand compte que le premier courrier expédié par son ambassade à Téhéran lui apportera la nouvelle que Votre Hautesse a pris ces mesures qui sont conformes aux intérêts de son Empire persan, au vœu et à l'exemple de toutes les nations. Je supplie Votre Hautesse de vouloir bien me faire connaître ce que je dois annoncer à ma cour relativement à ces demandes. M. Bontems, qui est prêt à partir pour Paris, se mettra en route aussitôt l'arrivée de la réponse que je sollicite de Votre Hautesse.

Traduction de la réponse de S. H. l'Empereur de Perse à la dépêche de S. Exc. M. le général Gardane, écrite le 13 février 1808.

N. B.

Après les formules et les compli– ments d'usage, Sa Hautesse exprime toute sa satisfaction des soins et de l'empressement que le général Gardane a mis à lui communiquer les intentions de Sa Majesté impériale et royale; elle lui déclare combien elle est pénétrée de la vérité, du dévouement et de la sincérité de Son Excellence dans tous ses rapports avec la cour de Perse. On n'a pas cru nécessaire de traduire ce long préambule, et l'on a dû passer sur-le-champ aux objets importants que contient cette réponse.

((

L'exposition que vous nous avez faite des

intentions de S. M. I. Napoléon, notre très

illustre et très-honoré frère (que son règne soit éternel!), qui désire que la guerre cesse entre les troupes de Perse et les Russes, et que Votre Excellence, agissant de concert avec les ministres de ce trône, s'occupe à Téhéran même de la conclusion d'un traité de paix avec le ministre plénipotentiaire de l'Empereur de Russie, a fait briller à nos yeux d'un éclat égal à celui du soleil au milieu des cieux, l'amitié et l'affection de Napoléon le Grand pour nous et notre trône impérial.

Nul doute, nulle obscurité dans ce que ces deux gouvernements d'éternelle durée donnent des ordres d'une conformité frappante, et qu'ils soient compagnons de bonne et de mauvaise fortune. Nous avons la preuve éclatante des bonnes intentions de notre auguste frère; et ses soins constants pour les intérêts de nos États, leur pureté et leur droiture nous sont assez connus. Aussi sommesnous persuadé que l'alliance et l'amitié des deux

gouvernements, se fortifiant de plus en plus, dureront jusqu'au jour du jugement.

« Quant à l'interruption des rapports de la Perse avec les Anglais, Votre Excellence doit être instruite que, du jour même où l'union de nos deux trônes sublimes a eu lieu, l'on a fermé toute voie de communication entre les Persans et les Anglais; et notre ambassadeur qui avait été envoyé aux Indes, rappelé par nos ordres, est de retour en cette capitale. De plus, tous les Anglais, qui se trouvaient sur le territoire et dans les ports de notre domination, ont été chassés et renvoyés.

Nous ne doutons donc pas que vous ne fassiez connaître cette réponse aux ministres du cabinet de France, par le moyen de M. Auguste Bontems, dont vous avez demandé l'expédition prochaine, et qui, après avoir pris congé de cette cour impériale, doit bientôt partir pour la France, etc.

Écrit dans le mois de Gul-hidjètul-Haram,

an 1222 de l'hégire (17 février 1808). »

Traduit par le soussigné, premier interprète de la légation impériale et royale près la cour de Perse.

Téhéran, 20 février 1808.

Signé J.-M. JOUANNIN.

Lettre adressée à S. Exc. le Ministre des relations extérieures, M" de Champagny.

Téhéran, le 18 mars 1808, par la voie de Bagdad.

Monseigneur,

J'ai l'honneur d'envoyer à Votre Excellence les duplicata des dépêches qui ont été confiées à M. le capitaine du génie Bontems, parti d'ici pour

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