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CORRESPONDANCE

RELATIVE AU LIVRE IX.

FIN DE 1807.

Napoléon à Jérôme.Dresde,

« Mon Frère, je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous veniez à Dresde. J'avais pensé que vous 18 juillet 1807. seriez à Glogau. Venez à Dresde sans perdre de temps. Dirigez sur Berlin tout ce que vous avez de cavalerie bavaroise et wurtembergeoise. Les lanciers polonais suffiront en Silésie, et cette cavalerie est nécessaire pour renforcer l'armée du maréchal Brune. »

« Je m'avoue très-coupable, mon cher camarade, de n'avoir pas pris un moment pour vous annoncer mon retour à Paris; en revanche, je n'en perds pas pour répondre à vos lettres. Je reçois celle du 10, ce matin, et j'y réponds en venant de quitter mes habits brodés avec lesquels j'ai assisté au Te Deum. Tout a

De Salha à Halgan. Paris, 15 août 1807.

été d'un ordre, d'un magnifique, dont les gazettes ne manqueront pas de faire mention.

L'Empereur paraissait entièrement satisfait.

:

« Notre jeune Prince le précédait immédiatement; il occupe depuis hier au soir le pavillon de Flore, aux Tuileries. Plusieurs aides de camp logeront près de sa personne je ne serai pas du nombre, d'après l'ordre qui m'a été signifié d'être prêt à partir. Leroy a reçu votre lettre, Lecamus aussi; le second est un paresseux s'il ne vous répond pas. Il est toujours, suivant moi, le premier dans la faveur de notre jeune Prince souverain, qui, au surplus, nous traite tous avec sa bienveillance accoutumée, avec cette différence que les occasions de le voir sont beaucoup moins fréquentes. Sa Maison n'est pas encore organisée. Lecamus est reconnu chambellan; j'ai eu ce titre un moment; mais celui d'aide de camp, infiniment à préférer, m'a été rendu. Il est douteux que nous conservions tous ce titre; nous sommes huit, et le projet est d'en avoir quatre. L'Empereur veut que tous les officiers, pendant un an, aient la faculté d'opter. Cette décision me fait conserver pendant un an le rang de capitaine de frégate, et j'y tiens comme l'on ménage un port sous le vent, ne me dissimulant pas que, dans quelque circonstance de défaveur, je puis être heureux de le retrouver. Peut-être j'ai tort de le prévoir; je ne suis pas jeune, l'air de la Hesse peut ne pas me convenir, etc., etc. Pour vous, mon cher Halgan, vous regrettez, je n'en doute pas, de ne nous avoir pas rejoint. L'Empereur a parlé de vous d'une manière extrêmement agréable; il a de grandes

vues sur la marine; il serait en conséquence trèsdisposé à rappeler Meyronnet au moins. Le même appel me serait fait, et, dans ce cas, quoique l'abandon de ma position actuelle me fût extrêmement pénible, je tâcherais de trouver, dans ma rentrée sur une frégate, de quoi tempérer ma douleur; à plus forte raison, vous, mon cher camarade.

Il n'est pas fortement question de guerre avec les Anglais, mais nous sommes les maîtres sur le Continent, et leurs vaisseaux n'arrêteront pas les progrès de notre puissance.

« Je n'ai pas vu encore M. Bersolles; il s'est annoncé pour lundi. Prosper est resté en Prusse, lui, au régiment de Hohenzollern, qui va se rendre à Cassel. Le Prince n'ira pas à cette résidence avant la fin du mois de septembre, dit-on; le mariage a lieu, suivant les uns, le 21; d'autres le renvoient au 23. J'ai vu le ministre et j'en ai reçu un accueil obligeant, conforme au mode infiniment honnête adopté par lui depuis plus de six mois. Il sera, dit-on, vice-grandamiral: les souverains d'Allemagne prendront les titres de l'Empire, tels que archi-chambellan, maréchal, grand-échanson, et déféreront bientôt à notre monarque le titre d'Empereur d'Occident.

« Voilà les nouvelles du jour. Je vous écris en courant, mais toujours en vous assurant bien de mon sincère attachement. >>

« P.-S. Faites, je vous prie, mention de moi auprès de toutes les personnes qui composent la Maison du général Caffarelli. Assurez Dupetit-Thouars de ma

Extrait des

constante amitié; dans l'étourdissement général où nous sommes, il serait difficile de s'occuper de l'impression plus ou moins défavorable dont il m'a parlé; mais, à coup sûr, il peut être tranquille sur les suites; l'Empereur tournera toutes ses vues sur la marine, si la guerre continue, et alors Dupetit-Thouars aurait tort de se désespérer. »

« Le Sénat conservateur, réuni au nombre de memregistres du Sé-bres prescrit par l'article 90 de l'acte des constituteur, du vendre- tions, du 22 frimaire an VIII,

nat

conserva

di 21 août 1807.

Délibérant sur la communication qui lui a été faite par S. A. S. le prince archi-chancelier de l'Empire, au nom de S. M. l'Empereur et Roi, dans la séance du 19 de ce mois, relativement au mariage prochain du prince Jérôme avec la princesse Catherine de Wurtemberg,

Après avoir entendu le rapport de sa commission spéciale,

Arrête qu'il sera fait au message de S. M. I. et R., en date du 19 de ce mois, la réponse dont la teneur suit:

« SIRE,

« Votre Majesté Impériale et Royale a bien voulu << annoncer au Sénat, par un message, le mariage de « son auguste frère, le prince Jérôme, avec la prin« cesse Catherine de Wurtemberg.

« Le Sénat, Sire, s'empresse de présenter à Votre Majesté Impériale et Royale un nouvel hommage de sa gratitude et de son profond respect.

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