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nosdites nouvelles, nous sommes aujourd'uy arrivez en ceste ville devers mon tres redoubté seigneur et pere, venans de devers la ville de Thuyn, laquelle et pareillement la ville de Covin (1) ont fait obeissance à mondit seigneur et à nous, et doivent ceulx desdites villes, par traictié fait avec eulx, abatre et demolir, à leurs propres despens, les murailles et autres fortifficacions desdites villes, remplir et mettre à l'onny (a) de la terre les fossez et tranchiz d'icelles, sans les povoir jamais reediffier et redresser, et avec ce nous ont fait reparacion et amendise honnorable, et le doivent amender prouffitablement, selon ce que plus à plain est contenu oudit traictié, pour seurté et acomplissement duquel ilz nous ont baillié telz hostages et en tel nombre que avons voulu demander et choisir èsdites villes. Et, ce fait, nous sommes tirez en cesdite ville devers mondit seigneur et pere. Tres chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous! Escript à Louvain le xix jour de septembre l'an lxvj.

GROS.

CHARLES.

A noz tres chiers et bien amez les communemaistres, eschevins et conseil de la ville de Malines.

(1) Je n'ai pas trouvé l'instrument des conditions imposées à la ville de Couvin,

(a) L'onny, l'uni, à l'onny de la terre, à la hauteur de la terre.

XCVI.

Lettres par lesquelles la ville de Saint-Trond se soumet aux conditions contenues en celles, y insérées, du due Charles, en date du 1er novembre: 7 novembre 1467.

(D'après l'original, reposant aux archives de la province de Liége.)

Nous, Librecht van Helleyt, alias de Courtis, maire pour reverend pere en Dieu, tres hault et puissant prince et mon tres redoubté seigneur monseigneur l'evesque de Liege, conte de Loos, en sa ville de Saintron; Jehan Van Criekenbeke, maire illec pour reverend pere en Dieu monseigneur l'abbé dudit Saintron; Henry Zelis, Johannes Gersten, Geert Warniers, Herman van Scapel, Lambert van Scapel, Geert Backer et Willem Roderborch, eschevins de par mondit seigneur de Liege en ladite ville de Saintron; Jehan van Sprolant, Gieles van Hoirne, Henric Vilter, Ghysbrecht Vilter, Jehan Cruder, Berthelmy Gerarts, et Johannes Picart, aussi eschevins en icelle ville de par mondit seigneur l'abbé (1); Willaume Greene, Rutgher van Screte, Henric Tolder, Ricaut Van Scaple, Willem

(1) La souveraineté de Saint-Trond appartenait indivisément à l'abbé du monastère situé en cette ville, et à l'évêque de Liége. (Voyez, dans le tome I de cette Collection, pages 112 et suiv., la charte de commune donnée par les deux seigneurs en 1288, et les observations dont je l'ai fait suivre.)

van Waelhoven, Willem Vander Kempenen, Robrecht Sgroets filz Michiel, Jehan Sroden, Wouter van Kerkem, Lambrecht Vander Buerch, Lambert van Houghenrade, Raes Vander Buerch, Jehan Van Houghenrade, Jehan Winne, Lauwereyns Derdaeme, Jehan Senekens, Lambrecht Mertin, et Willem Poelman bourgois de la dessusdite ville de Saintron, pour nous et tous les autres bourgois, habitans, corps et communaulté d'icelle ville, SAVOIR FAISONS à tous que en toute humilité et reverence nous avons receu les lettres patentes de tres liault et tres puissant prince nostre tres redoubté seigneur monseigneur le duc de Bourgoingne, de Brabant, de Lembourg et de Luxembourg, sur la grace et misericorde par lui extendue à nous et ladite ville de Saintron, desquelles lettres la teneur s'ensuit :

Charles, par la grace de Dieu, duc de Bourgoingne, de Lothier, de Brabant, de Lembourg et de Luxembourg, conte de Flandres, d'Artois, de Bourgoingne, palatin de Haynnau, de Hollande, de Zellande et de Namur, marquis du Saint Empire, seigneur de Frise, de Salins et de Malines. A tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Comme, à l'occasion des grans et enormes maulx, griefz et dommaiges que ceulx de la cité et des villes et pays de Liege et de Loos, depuis les traictiez de paix fais avec eulx par feu nostre tres chier seigneur et pere, que Dieu pardoint, et nous (1), et en contrevenant à iceulx, injustement, à tort et contre raison, avoient fait et faisoient journelement à noz pays et subgetz, tant par voye de guerre et à main armee, comme autrement, en boutant feux, prenant

(1) Les traités du 22 décembre 1465, insérés ci-devant pages 285 et 305.

places par force et par emblee, prenant prisonniers et butins, faisant prendre, tuer et escorchier tous vifz nosdiz subgets, et en faisant et commettant pluseurs autres inhumanitez, vilenies et desrisions abhominables en nosdiz pays, mesmement en nostre conté de Namur, en nostre pays de Dalhem et aillieurs, et especialment pour les grans rebellions et desobeissances par eulx faictes et perpetrees à l'encontre de reverend pere en Dieu nostre tres chier et tres amé frere et cousin Loys de Bourbon, leur evesque et seigneur, lequel ilz avoient, de fait et de force, non obstans les sentences proferees contre eulx, à son prouffit, par nostre saint pere le pape, et lesdiz traictiez par eulx fais avec nostredit feu seigneur et pere et nous, expulsé et debouté de sa seignourie, et darrenierement l'avoient deschassié de sa ville de Huy, laquelle ilz avoient prinse sur luy, et icelle pillee et mise à destruction, nous, pour reverence et honneur du saint siege apostolique, et pour preserver nosdiz pays et subgetz de pluseurs inconveniens, et especialment pour mectre lesdiz de Liege et de Loos à raison, et les reduire à l'obeissance de l'eglise, ayons esté contrains de mectre sus grande et puissante armee, atout laquelle soyons venuz en nostre personne le mardi vingt et septiesme jour du mois d'octobre darrenierement passé mettre le siege devant la ville de Saintron, pendant lequel, assavoir: le marcredi ensuivant, vingt huitiesme jour dudit mois, lesdiz de la cité et des villes et pays de Liege et de Looz nous soient venus à grant puissance de gens d'armes et d'artillerie livrer bataille devant le villaige de Brusten (1), laquelle, graces à Dieu nostre createur, ayons

(1) Voyez, dans le tome I de cette Collection, pages 168 et suivantes, le récité

gaignee, et est tournee la desconfiture sur eulx, tellement que grant nombre de leur compaignie soient demourez mors sur la place, et les autres mis en fuyte, en delaissant et habandonnant leurs baghes, charroy et artillerie; et, certains jours après, ceulx de ladite ville de Saintron, veans grant partie de leur muraille estre abatue, au moyen de nostre artillerie, et cognoissans que ilz ne povoient longuement tenir icelle ville contre nostre puissance, se soyent renduz à nostre voulenté en corps et en biens, SAVOIR FAISONS que nous, ces choses considerees, voulans en ceste partie grace et misericorde preferer à rigeur, mesmement pour honneur et reverence de Dieu nostre benoit createur, et de la glorieuse vierge Marie, et aussi à la requeste de nostredit frere et cousin de Liege, avons aux dessusdiz de Saintron imparti et impartissons nostredite grace, soubz les conditions et en fournissant par iceulx de Saintron les poins et articles cy après declairez :

Et premierement. Que toutes les portes, tours, murailles et fortiffications de ladite ville seront abatues, demolies et ruees par terre, et les fossez d'icelle tellement rempliz, qu'elle sera et demourra sans fortiffication, sans ce qu'elle puist jamais estre repairee ne fortiffiee, se n'est par l'expres vouloir, congié et consentement de nous ou de noz successeurs, ducs et duchesses de Brabant, laquelle demolicion sera faicte aux despens desdiz de Saintron dedens ung mois prouchain venant.

Item. Que l'artillerie, les tentes et pavillons de ladite ville seront baillez et delivrez à nous ou à noz commis, pour en faire nostre plaisir.

de la bataille de Brusten, adressé aux magistrats d'Ypres par Charles-le-Téméraire lui-même.

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