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de Drehance, maieur pour la partie dudit bon mestier de la batterie, le xxiije jour d'avril l'an lxvj.

De par les maistres jurés et generalité des parties de ceulx d'enmi le ville et mestier de la batterie à Dinant (1).

A honnourés seigneurs nous tres chiers et amés confreres les maistres, conseil jurés et université de la cité de Liege.

(1) Cette lettre est la dernière pièce contenue dans le registre de Dinant. Il est fâcheux que l'on n'ait point les actes postérieurs, jusqu'à la destruction de la ville; ils répandraient beaucoup de jour sur les circonstances qui empêchérent que le traité projeté avec les princes de Bourgogne ne fût conclu. On y aurait trouvé probablement la preuve que les neuf métiers continuèrent de se montrer opposés aux conditions dures qu'on voulait leur faire subir, tandis que les deux autres parties de la ville, les bourgeois et le métier de la batterie, auraient préféré de se soumettre à ces conditions pour avoir la paix. Il y avait d'ailleurs à Dinant un nombre considérable de réfugiés et bannis, tant de Liége que des pays de Bourgogne, lesquels s'efforçaient à entretenir l'animosité du peuple contre le comte de Charolais, et exerçaient même sur lui une sorte d'autorité. Voici ce qu'on lit, à ce sujet, dans une lettre écrite, le 10 décembre 1465, par les bourguemaîtres et conseil de Dinant, à leurs députés : « Nous >> faisons grans doubtes que ne puissons estre maistres du grant nombre d'es» trainguiers qui sont icy soubz umbre d'estre envoyés de par la cité pour la » garde de la ville, dont entendons que les pluseurs sont expulsés et bannis » tant de ladite cité, comme bonne ville de Huy, pour leurs demerittes, et » ne sont pas envoyés par election, non obstant que soient ausi grant nombre » ou plus que les esleus. »

LXXXIII.

Lettre du comte de Charolais aux magistrats de Malines, touchant la réception qui lui a été faite à Amiens, etc. : 24 mai 1466.

(D'après l'original, reposant aux archives de la ville de Malines.)

LE CONTE DE CHARROLOIS, SEIGNEUR
DE CHASTEAUBELIN ET DE BETHUNE,

LIEUTENANT GENERAL DE MON TRES

REDOUBTÉ S ET PERE.

Tres chiers et bien amez, nous avons receu voz lettres que par le porteur de cestes vostre message nous avez envoyees, par lesquelles desirez savoir de nostre bon estat et santé, nous suppliant que par cedit message vous en vueillons escripre et faire savoir la certaineté, ensemble de noz nouvelles. Si vous signiffions, tres chiers et bien amez, pour vostre consolacion et esjoyssement, que, à l'escripre de cestes, nous estions en tres bonne disposicion et convalescence de nostre personne, la mercy Dieu. Et, quant à noz nouvelles, nous arrivasmes dymenche darrain passé en ceste nostre ville d'Amiens, en laquelle nous avons esté bien et

joyeusement receu (1); et, après ce que y aurons besongnié sur aucuns affaires touchant noz pais et villes de pardeça, qui sera brief, nous avons intencion de après retourner tantost pardelà, au plaisir de Nostre Sr, qui, tres chiers et bien amez, vous ait en sa sainte garde! Escript en nostredite ville d'Amiens le xxiiije jour de may anno lxvj.

DE LONGUEville.

CHARLES.

A noz tres chiers et bien amez les communemaistres, eschevins et conseil de la ville de Malinee.

(1) Louis XI s'était vu obligé de transporter au comte de Charolais, par lettres-patentes données à Paris le 5 et le 13 octobre 1465, les cités, villes, forteresses et seigneuries lui appartenantes de et sur la rivière de Somme, telles que Saint-Quentin, Corbie, Abbeville, le comté de Ponthieu, Dourlens, SaintRiquier, Crevecœur, Roux, Montreul, Le Crotoy, Mortagne, avec leurs appartenances et dépendances, et tous autres lieux que Philippe-le-Bon avait tenus en vertu de la paix d'Arras conclue en 1435, et que Louis XI avait rachetés en 1463; de plus, les châteaux, villes et châtellenies de Péronne, Montdidier et Roye; les prévôtés de Vymeu, de Beauvoisis et de Foulloy, dépendant du bailliage d'Amiens. La remise de la ville d'Amiens se fit aux commissaires du comte le 25 novembre 1465.

LXXXIV.

Lettre du duc Philippe aux magistrats de Malines, les requérant de lui prêter les tentes et pavillons de leur ville, pour qu'il s'en serve dans son expédition contre les Dinantais: 18 juin 1466.

(D'après l'original, reposant aux archives de la ville de Malines.)

DE PAR LE DUC DE BOURGOINGNE, DE BRABANT
Et de Lembourg, Conte de FLANDRES, D'AR-
TOIS, DE BOURGOINGNE, DE HAYNNAU,
HOLLANDE, DE ZELLANDE ET de Namur.

DE

Tres chiers et bien amez, pour ce que avons intencion de brief mectre nostre armee sus, pour aler mectre le siege devant ceulx de la ville de Dignant, là où avons espoir d'estre en personne, au plaisir de Dieu, et que sommes petitement fournis de tentes et paveillons necessaires en sieges, nous escripvons devers vous et vous requerons bien acertes, sur, tant que nous desirez complaire, que nous vueillez prester, ou faire prester par ceulx qu'il appartendra, le plus de tentes et paveillons que possible vous sera, garnis de chevilles, cordes et mats, comme besoing est, et icelles delivrer à nostre bien amé Guillaume Bourgois, receveur de nostre artillerie,

en prenant lettre de recepissé de ce que lui delivrerez, en nous rendant laquelle avec cestes, nous vous promectons, en parolle de prince, vous faire rendre et restituer ce que nous aurez ainsi presté ou fait prester, sans aucune faulte. Si ne nous vueillez de ceste nostre requeste escondire. Tres chiers et bien amez, Nostre Sr soit garde de vous! Escript en Escript en nostre ville de Bruxelles le xviije jour de juing anno lxvj.

DOMMESSENT.

A noz tres chiers et bien amez les communemaistres, eschevins et conseil de nostre ville de Malines.

LXXXV.

Lettre du comte de Charolais aux magistrats de Malines, contenant une relation de l'attaque et de la prise de Dinant: 25 août 1466 (1).

(D'après l'original, reposant aux archives de la ville de Malines.)

LE CONTE DE CHARROLOIS, SEI-
GNEUR DE CHASTEAUBELIN et de
BETHUNE.

Tres chiers et bien amez, nous avons, par vostre

(1) Le vieux duc Philippe voulut assister à la prise et à la destruction de Dinant. Il se fit transporter, en litière, de Bruxelles à Bouvigne.

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