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De la Bouverie, chevalier, qui presentement est besoingnant à bien de paix envers tres hauls et puissans princes les duc de Bourgoingne et conte de Charolois, tant pour la cité de Liege comme ceste bonne ville de Dinant, affin que, suivant le rapport dudit chevalier, posist estre par bonne union labouret audit bien de paix. Sur laquelle requeste, le semedi xxije jour dudit mars, avons sur ce deliberet, et conclut que la paix pourtraitié envers sa noble grace volons entretenir, à telles moderacions que sur ce puellent estre faittes, se faire se puet. Au surplus, vous signifions que, de par le grant bailli de Namur estant à Bovigne, et aussi de par messire Jehan De Forine, chevalier, lieutenant du capitaine general de Namur, avons receu lettres contennantes que, de par tres hault prince le duc de Bourgoingne, leur est commandet que cessent de guerre jusques à ce qu'ilz aient autres nouvelles de lui, laquelle chose a esté criee à Namur le xxje jour de ce present mois, et le xxije jour ensuivant l'avons semblablement fait. Honnourables et sages, tres chiers et amés combourgois, Nostre Seigneur vous ait en sa sainte garde! Escript à Dinant le xxiiije jour de mars l'an lxvj.

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A honnourables et sages nous tres chiers et amés combourgois Jehan Salmier, Franchois Sauvage et Jehan Joset, jadis maistres de Dinant.

LXXVIII.

Lettre des Dinantais au duc de Bourgogne, par laquelle ils le remercient de la trève qu'il leur a accordée, et le supplient de modifier deux des points y contenus: 31 mars 1466.

(Extrait du registre de Dinant ci-devant mentionné, fol. 281 v.)

Tres hault, tres puissant prince et tres honnouré seigneur, humble reverence aveuc nous possibles services premis et offers à vostre noble grace, laquelle remercions, tant affectueusement que poons, du bon vouloir à nous demonstré touchant le seur estat ottroiet à ceste ville, commenchant xxve jour de mars et durant jusques au xve jour de may prouchain, lesdis jours inclus. Sur quoy, pour y proceder à la bonne foy, sans mal engien, nous semblent necessaires à moderer et eslargir les ij poins qui s'ensuivent :

Le premier, contennant en effect que chascun puist paisiublement faire son labeur et marchandiese en son parti, et non pooir aler de l'un pays en l'autre sans saufconduit. Est sur ce à considerer que les personnes à vous subgectes, aians labeurs ou gaingnages de terres en la chastellerie de Dinant, ne les poront faire labourer, ne sur iceux resider, ne mismes ceulx qui auroient labourages en vous pays, èsquelx convenroit

passer parmi laditte chastellerie; et au samblable ne poroit ce estre fait par ceulx de leditte ville et chastellerie de Dinant en vosdis pays, et ne poroit estre marchandiese comuniquié de l'un pays en l'autre : dont, pour en ce proceder à bonne union de paix, semble necessaire que fuist moderé et eslargy, que chascune personne posist paisiublement faire labeurs, marchandieses et besoingnes en tous lieux où ilz auront à besoingnier de pays en aultres, attendu que lesdis pays sont si prouchains et entremellés, que bonnement ne se poroit l'en passer d'aler de l'un en l'autre, sans, à occasion des guerres et differens presens, faire aucun destourbier ou molestacion quelconque à personne aiant fait guerre tant contre vostre tres noble personne, comme le conte de Charolois vostre filz, ensemble pays et subges, qui de ce soit entremellee par quelque maniere que ce soit, tout sans fraude ou mal engien, affin que, par moien de ce, puist estre procedé au bien de paix, sans division ou discorde, le terme dudit seur estat durant.

Et, touchant le second point, contennant que ceulx de Dinant feront expedier lettres par lesquelles prometteront et se obligeront de tenir et entretenir, et par ceulx de leur chastellerie, leurs aliés et bienveullans, faire tenir et entretenir ledit seur estat, est à considerer que, par la paix de Liege, est generallement comprin tout le pays, excepté Dinant, et par ensi ceulx de leditte chastellerie devoir estre en paix pour quoy ne semble point besoingne que pour iceux laditte ville se oblige; et aussi, qui voroit laditte ville imposer ou chargier d'avoir ledit seur estat rompu, ne fauroit que aucun fesist malefice ou entreprinse de guerre sur vosdis pays ou subges, en disant ce avoir esté fait par ceulx de la chastellerie de Dinant, dont laditte ville ne saroit

nouvelles, ains seroit de ce griefment desplaisante, et par ainsi poroit estre chargié sans sa deserte (a); et aussi, touchant les amis et bienveullans, se poroit extendre à la tres grant charge de laditte ville. Pour quoy, semble expedient que laditte ville de Dinant, pour elle et pour toutes personnes manantes et residentes en icelle, aveuc les personnes y aians prin refuge, en faisant guerre à son assistement, prometist dudit seur estat entretenir, ou les transgresseurs corrigier, comme infracteurs de trieves, sans mal engien.

Et pour tant, tres hault, tres puissant prince et tres honnouré seigneur, supplions tant et si humblement que poons à vostre tres excellente grace que, perseverant de bien en mieulx en vostredit bon vouloir, plaise, de vostre grace especiale, moderer et eslargir oudit seur estat ce que deseur est declaret ès ij poins susdis en quoy, aveuc ce que ferés bien et aulmonne, prierons à Dieu pour vous et vostre noble lingnie. Tres hault, tres puissant prince et tres honnouré seigneur, le benoit Saint Esperit vous ait en sa sainte garde, et doint bonne vie et longe!

Escript à Dinant le derrin jour de mars l'an mil iiije. Ixvj, stille de Liege.

De par vous humbles et petis marchissans, les maistres et conseil jurés de la ville de Dinant.

A tres hault, tres puissant prince et tres honnouré Sĩ monsTM le duc de Bourgoingne, de Lothier, de Brabant et de Lembourg, conte de Flandre, d'Artois, de Bourgoingne, de Hainau, de Hollande, de Zeellande et de Namur.

(a) Deserte, méfait. ROQUEFORT.

LXXIX.

Lettre des Dinantais aux bourguemaîtres et conseil de Liége, touchant l'état des négociations: 2 avril 1466.

(Extrait du registre de Dinant ci-devant mentionné, fol. 281.)

Honnourés seigneurs, tres chiers et amés confreres, amiablement nous recommandons à vous. Nous avons receu vous lettres escriptes à Liege le derrin jour de mars, par lesquelles nous signifiés que veullons avoir tosjours regart à nous et à ceste bonne ville, appendices et appartenances d'icelle, comme il est besoingne, attendu la disposicion du temps, ensi que vous mismes au samblable faisés, nous priant en oultre que, se savons quelques nouvelles de pardela, especialement de messire Jehan De la Bouverie, chevalier, le vous laissons savoir. Sur quoy, vous remercions du bon vouloir que nous demonstrés au fait de laditte garde. Et, touchant les nouvelles dudit messire Jehan De la Bouverie, ne vous sariens de son labeur certifier nouvelles certainnes. Honnourés seigneurs, tres chiers et amés confreres, le benoit Saint Esperit vous ait en sa sainte garde! Escript à Dinant le second jour d'avril l'an lxvj.

A honnourés seigneurs nous tres chiers et amés confreres les maistres et conseil jurés de la cité de Liege.

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