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bonnes nouvelles de l'estat et santé de nostre personne, ensemble de noz affaires, et que pour ceste cause avez envoié pardevers nous ung vostre message (a): dont nous vous savons bon gré. Et, pour ce, tres chiers et bien amez, nous vous signifions que, à la façon de cestes, nous estions en bonne prosperité du corps, graces à Dieu, nostre benoist createur. Et, quant aux nouvelles, vray est que aujourd'uy nous sommes partiz de nostre ville de Courtray à tout nostre armee, et venuz disner en ceste nostre ville d'Audenarde, en entencion de, lundi prouchain, au plaisir de Nostre Sr, nous mettre de bonne heure à tout nostredite armee sur les champs, et tirer vers la place de Schenderbelke (6), laquelle, ledit jour de lundi devant le point du jour, doit estre assegee par messire Jehan De Croy, nostre cousin, et ses gens; au moins lui avons nous escript et mandé que ainsi le face. Et, pour le present, n'y a aultre chose digne d'escrire. Tres chiers et bien amez, Nostre Sr soit garde de vous! Escript en nostre ville d'Audenaerde le xxiije jour de juing.

MILET.

A noz tres chiers et bien amez les communemaistres, eschevins et conseil de nostre ville de Malines.

(a) Message, pour messager.

(b) Schenderbelke, Schendelbeke, village à trois quarts de lieue de Gram

mont.

XIV.

Lettre du duc Philippe aux magistrats de Malines, sur le même sujet : 30 juin 1453.

(D'après l'original, reposant aux archives de la ville de Malines.)

DE PAR LE DUC DE BOURGOINGNE, DE BRABANT ET
DE LEMBOURG, CONTE DE FLANDRES, D'ARTOIS,
de Bourgoingne, DE HAYNNAU, DE HOLLANDE,
DE ZEELANDE ET DE NAMUR.

Tres chiers et bien amez, nous avons receu voz lettres escriptes le xxviije jour de ce mois, que par vostre messaige porteur de cestes envoiees nous avez, par lesquelles nous priez vous escripre et faire sçavoir de noz bon estat et sancté, ensemble de noz nouvelles, si avant qu'il nous viendra à plaisir, pour vostre grant joye et consolacion. Sur quoy, tres chiers et bien amez, vueilliez sçavoir que, à l'escripture de cestes, nous, beau filz de Charrolois et tous ceulx de nostre compaignie estions en bonne santé et prosperité de noż personnes, loé soit nostre benoit Createur! Et, quant à nozdites nouvelles, il est vray que, de nostre retour de la place de Schenderberque, laquelle nous avons prinse et gaingnié sur noz ennemis, qui la tenoient et occuppoient en nom

bre de cent et quatre, lesquelz avons fait executer, nous sommes aujourd'uy environ le midi arrivez en ceste nostre ville, et demain, au plaisir de Nostre Sr, serons en nostre ville de Courtray, pour au surplus executer le fait de nostre armee. Tres chiers et bien amez, Nostre Sr soit garde de vous! Espript en nostre ville d'Audenarde le derrain jour de juing.

DE MAUBEUGE.

A nos tres chiers et bien amez les communemaistres, eschevins et conseil de nostre ville de Malines.

XV.

Extrait d'une lettre écrite par le duc Philippe au sire Antoine De Croy, gouverneur du Luxembourg, sur le même sujet : 13 juillet 1453.

(Extrait d'un registre de la chambre des comptes de Brabant, intitulé: Copie de plusieurs lettres touchant le pais de Luxembourg, lequel repose aux archives du royaume.)

Tres chier et feal cousin, nous avons receu vos lettres escriptes à Elle le vije jour de ce present mois....... (1). Vray est, tres chier et feal cousin,

(1) Je supprime le commencement et la fin de cette lettre, qui regardent les affaires du Luxembourg. Je pourrai publier dans un autre volume les documens relatifs à l'acquisition de cette province par Philippe-le-Bon.

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que, lendemain de la Saint Baptiste, qui fut lundi, nous nous tirasmes, à tout nostre armee, devant la forteresse de Schendelbeque, laquelle, ce jour, devant l'aube du jour, avoit esté assegiee par messire Jehan De Croy, nostre cousin, ainsi que mandé lui avions; et, après ce que ladite place eust esté batue, ceulx qui estoient dedens icelle place rendirent eulx et ladite place à nostre voulenté le mercredi ensuivant, laquelle place nous avons fait abattre et demolir, et ceulx qui estoient dedens mettre au derrenier supplice. Et, le lundi ensuivant, tirasmes devant Pouques, laquelle place et ceulx qui estoient dedens nous avons semblablement eus à voulenté le jeudi ensuivant, et avons fait faire, tant de la place comme de gens, tout ainsi que de Schendelbeque. Et, ce fait, nous sommez retraiz en ceste nostre ville de Courtray, où nous arrivasmes samedi derrain passé, et n'avons depuis peu plus avant proceder ou fait de nostre guerre, pour ce que paiement ne s'est peu faire de nouvel à noz gens d'armes, et nous a convenu jusquez à present sejourner icy, où nous sommes encoires de present, à nostre tres grant dommaige et desplaisance (1): ce que vous signiffions voulentiers, affin que soyez adverti de l'estat de noz finances. Toutevoies, nostre chancellier et le gouverneur sont en nostre pays de Brabant, pour illec recouvrer et faire finance, laquelle esperons brief estre preste; et, en

(1) Ce passage imprimé en italique explique comment Philippe-le-Bon, qui était réputé l'un des princes les plus puissans de l'époque, mit seize mois à réduire une seule ville de ses états: après qu'une expédition heureuse avait eu lieu, il ne pouvait en recueillir le fruit, parce que les gens de guerre qu'il avait rassemblés sous ses drapeaux, n'étant pas payés, se débandaient. La guerre que Philippe cut à soutenir dans le même temps, pour la succession du duché de Luxembourg, contribuait aussi à diminuer ses forces.

ceste esperance, faisons faire reveues de nosdiz gens d'armes pour, ladite finance venue, les payer, et au surplus executer en tout diligence le fait de nostredite guerre. Tres chier et feal cousin, le Saint Esperit vous ait en sa sainte et benoiste garde! Escript en nostre ville de Courtray le xiij jour de jullet.

MILET.

XVII.

PHE.

Extraits des comptes des confiscations faites sur les Gantois (1).

(Extrait du compte rendu, par Louis Le Coninc, bailli de Haerlebecke, des confiscations faites sur les Gantois et leurs adhérens dans la châtellenie de Courtrai, lequel compte repose aux archives du royaume.)

Despense et paye faicte par ledit Louis Le Coninc, à cause de ladite recepte, par ordonnance de mondit Sr le marichal (le maréchal de Bourgogne), depuis le xx jour d'octobre l'an mil cccc. cinquante et deux jusques au xx jour de mars oudit an.

A Adrian De Claront, Livian De Grisperre et leurs complices, pour la prinse et bonne diligence par eulx

(1) J'ai cru que ces extraits de comptes se feraient lire avec intérêt à la suite

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