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§ Ier. — Mission de M. le prince de Schwartzenberg à Paris. 453

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sur le cabinet saxon, au moment de l'ouverture de la cam

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SUPPLÉMENT

A LA SECONDE PARTIE.

PIÈCES HISTORIQUES.

SI. MISSION

DE

M. LE PRINCE DE SCHWARTZENBERG A PARIS.

(N°. 1.) Note verbale de l'ambassadeur d'Autriche, prince de Schwartzenberg.

Paris, le 22 avril 1813.

Dans la conférence que l'ambassadeur d'Autriche a eue hier avec S. Exc. M. le duc de Bassano, ministre des relations extérieures, il a eu l'honneur de s'expliquer dans le sens des dépêches qu'il venait de recevoir de sa cour sur le contenu de la note verbale remise par l'ambassadeur comte de Narbonne au ministre comte de Metternich.

S. Exc. ayant invité l'ambassadeur, vu l'importance des questions, à lui en faire un résumé dans une note verbale, il s'empresse de satisfaire à ce désir.

S. M. l'empereur, ayant à cœur que dans ce moment important de crise le plus parfait accord continue de régner entre elle et son auguste allié, croit que cet accord ne saurait mieux être consolidé que par la connaissance réciproque la plus étendue de la marche des deux cours; elle s'est décidée en conséquence à s'expliquer avec toute sa franchise sur les ouvertures . qui ont été faites à son ministre par l'ambassadeur de France.

Sa majesté trouve que les objets sur lesquels portent ces ouvertures se séparent parfaitement en quatre questions principales.

1o. Attitude de l'Autriche pour amener une négociation de paix, et pendant cette négociation;

2o. Accord entre les deux cours d'Autriche et de France sur les arrangemens généraux de pacification;

3o. Attitude de l'Autriche dans le cas que la négociation devrait ne pas mener à la paix ;

4°. Opérations militaires dans ce dernier cas.

Ad primum. D'après les termes dont s'exprime M. l'ambassadeur de France dans sa note verbale, <«<l'Autriche qui s'est mise en avant pour la paix et » qui la désire si vivement doit prendre pour tendre » à ce but une couleur prononcée, insister sur l'ou>>>verture immédiate d'une négociation, exiger que >> des plénipotentiaires soient nommés, qu'un armi

>>stice soit conclu et entrer dans la lutte comme » partie principale. »

Pour atteindre ce but il n'existe qu'une seule forme diplomatique, celle de la médiation armée. Sa majesté se prête en conséquence à prendre cette attitude. Elle en tiendra le langage vis-à-vis des cours alliées, et ne négligera rien pour donner tout le poids à son langage.

L'idée de la réunion instantanée des plénipotentiaires s'est rencontrée avec le point de vue du cabinet autrichien, qui attend toutefois le premier courrier de son ambassadeur pour voir quelle sera la forme qu'aura choisie S. M. l'empereur Napoléon pour régler ses démarches, c'est-à-dire pour savoir si sa majesté impériale aura cru devoir procéder spontanément à la nomination d'un négociateur, ou si elle aura préféré attendre la demande uniforme que la cour de Vienne adressera à ce sujet à toutes les cours intéressées ; on espère que ce même courrier portera des nouvelles du baron de Wessemberg, qui peut être arrivé à Londres le 24 ou 25 mars. Quelle que soit la réponse que fera le cabinet britannique, il sera important de la connaître ; car dans la supposition qu'elle soit favorable, le prétexte que pourrait avec raison mettre en avant la Russie, de vouloir, avant d'entrer en négociation, connaître les intentions de son allié, ne saurait plus exister, et les démarches du cabinet autrichien vis-à-vis de l'empereur Alexandre et du roi de Prusse pourraient, dans la supposition d'une réponse anglaise négative, prendre un caractère

prononcé dans le sens d'une négociation de paix continentale.

Ad secundum. Avant d'entrer en détail sur cet important objet, le cabinet autrichien doit attendre les premiers rapports de son ambassadeur à Paris, visà-vis duquel il espère que S. M. l'empereur Napoléon aura manifesté plus explicitement ses idées.

Ad tertium. Il ressort de la nature des choses, et on est très-aise de voir que l'empereur des Français partage la conviction du cabinet autrichien, que la marche des événemens, le rapprochement du théâtre de la guerre, sur une étendue de plus de quatre cents lieues des points les plus importans des frontières autrichiennes, ne comporte plus que l'empereur prenne part comme puissance simplement auxiliaire à la guerre, si, contre ses vœux les plus chers, elle devait continuer.

L'armée française et confédérée ouvrit la campagne en 1812 comme armée principale, forte de plus de quatre cent mille hommes, et sur la ligne la plus reculée des frontières de la monarchie, un corps d'observation, inférieur en nombre au corps auxiliaire, suffisait alors pour couvrir ce corps infiniment restreint, tandis que maintenant il faudrait au moins cent mille hommes pour couvrir l'immense frontière touchant au théâtre présumable de la guerre.

Dans une position de choses pareilles, si différente de celle de l'année dernière, il ne restera sans doute à l'Autriche, si sa médiation devait ne pas avoir le résultat désirable, que le choix entre les deux seuls

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