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la rive gauche de l'Elbe, depuis la Bohème jusqu'à Hambourg.

Les 2 dernières divisions du général Bertrand,

Et les 3 divisions du maréchal Oudinot n'ont pris aucune part au combat.

Quant aux alliés, leur armée présentait les forces suivantes :

Armée de Wittgenstein.

Russes. 15,000)

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Nota. Le corps d'armée de Miloradowitch, qu'on peut porter à 15,000 hommes, n'a pas pris part au combat, et n'est pas compris dans cette évaluation.

Ainsi, dans la rencontre de Lutzen, l'armée française était d'un cinquième moins forte que celle des alliés. Elle avait surtout une infériorité absolue en cavalerie, et ses réserves d'artillerie n'avaient pas encore rejoint.

Les Français n'ont tiré à Lutzen que 39,000 coups de canon; à la bataille de la Moskowa, ils en avaient tiré plus de 50,000.

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Le 3, l'armée française passe l'Elster sur tous les ponts qu'elle a devant elle depuis Leipsick, dont le général Lauriston a pris possession pendant la bataille, jusqu'à Zeitz, où le duc de Reggio arrive avec le douzième corps.

Le corps d'armée du maréchal Ney est le seul qui ne suive pas le mouvement général. L'empereur lui accorde un jour de repos sur le champ de bataille, et dans sa pensée lui réserve le plus beau fleuron de la victoire !... En voyant fuir les Prussiens, Napoléon a jeté un regard sur Berlin. La route qui de Lutzen y conduit passe par Wittemberg. Le maréchal Ney prendra cette direction, tandis que le reste de l'armée, entraîné sur les pas des vaincus, va marcher sur Dresde.

Le quartier impérial passe la nuit du 3 au 4 mai à Pegau. Le major saxon d'Odeleben, que l'empereur vient d'attacher à sa maison militaire

comme officier interprète, s'empresse d'envoyer deux habitans de Pegau porter, par des routes différentes, la nouvelle de Lutzen à la garnison saxonne de Torgau 1.

Le 4 au matin, les Russes et les Prussiens se sont séparés; les Russes gagnent par Frohbourg la grande route d'Altemberg à Dresde; les Prussiens se retirent par Borna et Colditz.

L'empereur pousse droit devant lui avec le corps du maréchal Macdonald, celui du maré

I

L'empereur donne de sa cassette mille francs de gratification à chacun de ces deux messagers.

L'officier saxon Odeleben a publié un livre sur les événemens qu'il a suivis dans cette campagne. Son ouvrage est écrit sous deux influences presque opposées : celle du temps où il servait dans nos rangs et celle de l'époque où il s'est décidé à donner son livre au public. Tout ce que l'auteur a extrait de bonne foi du souvenir où il inscrivait chaque soir ses observations de la journée est honorable pour notre cause et pour l'auteur; mais ce qu'il a cru devoir y intercaler depuis pour payer tribut au système resté dominant dans son pays, à fait presque un libelle de sa composition. Toutefois nous citerons souvent M. Odeleben: nous lui emprunterons des détails qui, placés en note, ne pourront qu'ajouter un développement intéressant à notre texte, et nous ne dédaignerons pas quelquefois de rapporter son témoignage, qui devient irrécusable lorsqu'il échappe en notre faveur à une plume qui s'est faite ennemie.

TOME I.

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chal Marmont et la garde. Le vice-roi marche en avant, ouvrant la route.

Dans des directions parallèles s'avancent :

A droite le général Bertrand et le duc de Reggio, qui suivent les pas des Russes sur les chemins de Chemnitz et de Freyberg;

A gauche, le général Lauriston qui poursuit une partie des Prussiens sur la grande route de Leipsick à Dresde; plus loin encore sur la gauche, le maréchal Ney, qui gagne les ponts de Torgau et de Wittemberg.

Le quartier-général passe la nuit du 4 au 5 à

Borna.

Le 5, à neuf heures du matin, le vice-roi atteint l'arrière-garde prussienne, l'attaque et la culbute au passage de la Mulde: les Prussiens se retirent en désordre; mais ils trouvent à Seffersdorf un corps de réserve qui ouvre ses rangs pour les laisser passer, et ils disparaissent; une route de traverse les conduit sur Dobeln, d'où ils gagnent les ponts de Meissen sur l'Elbe.

C'est le corps d'armée de Miloradowitch qui a formé le rideau derrière lequel les Prussiens viennent de s'échapper. Ce corps n'a pas donné à la dernière bataille; ce sont des troupes fraîches et rudes à pousser devant soi. Mais l'activité du vice-roi et l'élan des soldats ne permet

tent pas à cette nouvelle arrière-garde de ralentir notre marche.

Le vice-roi bat Miloradowitch trois jours de suite, le 5, au combat de Seffersdorf; le 6, au combat d'Ertzdorf; et le 7, au combat de Limbach, entre Wossen et Vilsdruf.

L'empereur, marchant derrière le vice-roi, a son quartier-général, le 5 à Colditz, le 6 à Waldheim, et le 7 à Vossen.

Après six jours de retraite, les alliés sont ramenés sur l'Elbe. Protégés par leur cavalerie, ils n'ont perdu que quelques milliers de prisonniers; mais ils ont été forcés de brûler un grand nombre de voitures et de bagages; et si plusieurs de leurs convois de blessés ne sont pas tombés dans nos mains, c'est que le territoire douteux de la Bohème est devenu pour eux un lieu de refuge 1.

Depuis le 4, l'empereur Alexandre et le roi de Prusse sont de retour à Dresde, et, depuis ce moment, la file des blessés qui repassent les ponts de l'Elbe n'a pas discontinué 2.

I

L'arrière-garde russe fut dix jours sans pouvoir passer l'Elbe; et pendant ce temps elle eut à protéger dix mille chariots de toute espèce avançant sur une seule et même route. (Sir R. Vilson, Tableau militaire de la Russie, 1817. Dentu, pag. 33.)

2 Le 3 mai, le bruit d'une victoire complète rempor

L

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