La formule est obtenue en considérant le volume d'eau total dépensé pendant un battement et l'énergie cinétique consommée dans le même temps.

D'après cette expression, il y aurait intérêt pour augmenter le rendement à employer des soupapes de grande surface et de faible poids et à augmenter la fréquence des battements.

Citons enfin la formule de Decœur (Annales, décembre 1891) donnant, avec son type spéciale de bélier, pour le nombre approché des pulsations par seconde

9h " 4 lu

h étant la chute motrice, u la vitesse moyenne d'écoulement.

Le bélier mis en expérience dans le laboratoire hydraulique de l'Université à Madison, Wis. était un appareil du commerce: Rife Hydraulic Engine no 20, ayant une conduite de batterie de 2 pouces (0,0508). On a pu faire varier la charge du réservoir, la charge du refoulement, et la longueur de la conduite de batterie. En ce qui concerne la soupape d'arrêt un dispositif comportant un moteur avec des cames, permet de faire varier dans des limites étendues, soit le nombre de fermetures ou de battements par minute, soit la vitesse de chaque fermeture. La chambre à air est composée de deux tronçons assemblés l'un sur l'autre et permettant de lui donner des hauteurs de 1, 2 ou 3 pieds.

Dans la limite extrême où les expériences ont été faites, l'accord des résultats et de la théorie a été jugé suffisant.

Les graphiques de rendement pour la période d'accélération étaient établis en appliquant les formules 11, 13 et 14 avec les conditions moyennes existant pour chaque période de marche. Les points correspondant sur les mêmes graphiques aux expériences isolées étaient calculés par la formule;

où West le volume d'eau remplissant la conduite de batterie, o la dépense totale d'eau pendant la période observée, N le nombre de battements enregistrés dans la période, V la vitesse mesurée par un appareil enregistreur spécial.

Parmi les applications récentes du bélier hydraulique à l'alimentation

des gares, celles qui ont été faites par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest ont donné lieu à des constatations d'un certain intérêt, et nous résumerons les renseignements qui nous ont été fournis par son service du Matériel fixe au sujet des alimentations d'eau de St-Julien le Vaublanc (système Bollée) et de Vernon (système Durey-Sohy).

Bélier hydraulique de St-Julien le Vanblanc. - Le bélier du système Bollée est constitué comme l'indique le croquis ci-après; ses caractéristiques sont les suivantes :

1. Le reniflard (soupape spéciale pour assurer les rentrées d'air) est remplacé par un véritable jeu de pompes à air constitué par une colonne creuse E terminée par une boîte renfermant la pompe à air du haut F. La pompe à air du bas est vissée directement sur le côté de la caisse ; un tuyau I met en communication la pompe à air du haut avec celle du bas; l'eau rentre librement dans la colonne creuse, mais s'y abaisse un peu au moment de la réaction, et une petite quantité d'air rentre alors par l'orifice G, réglé par l'extrémité conique d'une vis.

Au moment du coup de bélier, l'air introduit dans la partie supérieure de la colonne E est refoulé sous le clapet de retenue S dans le tube de communication. Il pénètre ensuite sous la soupape d'ascension par l'intermédiaire du clapet S' de la pompe du bas. L'air est donc aspiré sous l'influence des oscillations régulières de l'eau dans la colonne creuse et

introduit dans le réservoir D, à chaque soulèvement de la soupape d'ascension;

2o La soupape d'arrêt dont le pourtour est à lanterne, permettant l'évacuation de l'eau, est noyée. Quand la soupape remonte, son bord supérieur pénètre dans une rainure circulaire remplie d'eau qui atténue le choc à la montée. De plus, cette soupape est équilibrée; en faisant varier le contrepoids, on peut ramener l'excès de poids au chiffre le plus avantageux pour le rendement;

3o Enfin, il existe sur la conduite de refoulement une soupape de sûreté Pà ressort, laquelle s'ouvre lorsque l'eau refoulée rencontre une résistance anormale.

Le réglage du bélier Bollée peut être réalisé de deux manières différentes:

1o En réglant l'ouverture de la soupape d'arrêt; il faut alors la démonter et suivant le cas, monter ou descendre la butée de la tige inférieure du clapet; 2o En modifiant l'équilibre du levier, il suffit alors de charger ou décharger la masse du balancier en ajoutant ou retirant du plomb dans la boite creuse N.

Les conditions d'établissement du bélier Bollée de St-Lubin-le-Vaublanc

0,40

125

Diamètre intérieur du tuyau d'ascension....

Longueur de la conduite ascensionnelle.

Le constructeur avait garanti l'élévation de 15m3 en 2 heures, son appareil

a permis d'obtenir 22m3 et le rendement volumétrique a été

l'on tient compte des pertes de charge dans la conduise de refoulement,

Le fonctionnement a donné lieu à des particularités intéressantes; la mise en service avait eu lieu en juin 1905, mais au début du mois d'avril

suivant, on constatait un ralentissement attribué à l'usure de la butée de la tige inférieure de la soupape d'arrêt. Avec la réduction du nombre des battements à 28 coups à la minute au lieu de 40, le rendement avait baissé et l'on pouvait constater que l'eau n'arrivait plus au sommet du tuyau d'ascension que par intermittences, malgré la régularité du fonctionnement des pompes à air.

On reconnut sur place qu'en provoquant l'accélération des battements jusqu'à 38 par minute, on rétablissait la continuité de l'écoulement, et ce résultat fut atteint aisément en chargeant la masse du balancier.

Un autre incident avait provoqué auparavant une réduction notable du rendement; l'ouvrier chargé de l'entretien avait fermé par mégarde la vis G permettant l'introduction de l'air dans la pompe du haut, mais il suffit d'ouvrir cette vis pour rétablir aussitôt le régime normal. Depuis la marche de l'appareil a donné complète satisfaction.

Béliers hydrauliques de Vernon. La maison Durey-Sohy a installé au

Le croquis ci-joint (fig. 4) montre la constitution de ce type de bélier.

La soupape d'arrêt S est disposée immédiatement en dessous de la soupape d'ascension S'. Au moment de la réaction, la soupape d'arrêt est soulevée au-dessus de son siège par l'action d'un ressort R disposé sur le levier de rappel L. La course de la soupape est limitée à l'intérieur de la caisse par une butée en caoutchouc appuyée sur une vis permettant de régler le déplacement.

L'air indispensable à la marche régulière de l'appareil pénètre au-dessous de la soupape d'arrêt par le jeu qui existe entre l'axe A du levier de rappel et son coussinet et qui remplace le reniflard. Cette rentrée d'air qui s'effectue en raison du vide réalisé à la partie supérieure de la colonne d'évacuation E, après la fermeture de la soupape, ne diminue que très peu la puissance de l'aspiration. Elle a l'avantage d'éviter l'emploi d'une pompe à air dont le fonctionnement est souvent délicat.

Le réglage du bélier Durey-Sohey s'effectue soit en modifiant la course de la soupape au moyen de la vis mentionnée plus haut, soit en modifiant son équilibre par le déplacement de l'attache du ressort sur le levier de rappel.

L'eau qui s'échappe du forage artésien à la cote 23.00 emplit jusqu'à ce niveau le réservoir de distribution.

De là, l'eau motrice est amenée par l'intermédiaire de deux conduites de batterie de 100 m/m de diamètre, dans les deux béliers Durey-Sohey accouplés, la hauteur de chute H est de 12m, celle de refoulement h de 14m,50. La conduite ascensionnelle qui est celle de l'ancienne machine à vapeur présente une longueur de 1.200 mètres.

Le débit du puits artésien qui atteignait 43m3 à la cote 23, lorsqu'on fit l'étude de l'installation, s'est trouvé réduit à 29m3, et l'on fut dans l'impossibilité de faire marcher simultanément les deux béliers. Un seul bélier en marche fonctionnant à raison de 33 battements par minute absorbait presque complètement le débit du puits en élevant au niveau de refoulement 7m3,650 à l'heure. Ce débit correspondait à un rendement commercial de :

en tenant compte de la perte de charge dans la conduite ascensionnelle. Ce rendement était sensiblement supérieur à celui de 0,50 garanti par le

constructeur.