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faire le bien. « C'est vous que je charge de cette commission, m'a dit mercredi soir le prince; en vous en acquittant ne regardez pas aux termes; aucun ne sera trop fort pour exprimer toute la satisfaction, toute la sensibilité de l'Empereur. Nous avons tous les deux le même but dans cette affaire, c'est d'avoir un bon pape: je ne puis encore vous dire qui nous devons désirer, tout au plus je connais quelques-uns qu'il ne nous conviendrait guère d'avoir. Au reste c'est un exemple bien nouveau que nous allons donner, et qui fera un grand bien ».

17 octobre 1823.

L'Angleterre rentre à son tour sur la bonne voie. Elle réalise la prédiction que j'avais faite depuis quelque temps, c'est à dire qu'il résulterait des intérêts purement anglais une combinaison telle qu'elle forcerait M. Canning à dévier du système, qu'il a suivi jusqu'à présent. Tout cela est arrivé à la lettre. M. Canning a perdu son procès. J'interrompis ici S. A. pour lui demander si je pouvais la féliciter sur la sortie de M. Canning du ministère anglais. « Non, me dit-il, cela n'arrivera pas; dans ces malheureux Gouvernements constitutionnels on ne peut souvent faire le bien de peur d'un mal plus grand. Il serait à craindre que M. Canning, sortant du ministère ainsi que Liverpool, le parti de l'opposition qui le suivrait probablement, n'allassent tous les deux renforcer le parti de l'opposi tion, qui serait par là à même de renverser le reste du ministère, et d'imposer au roi une administration wigh. Il faut donc le conserver dans le Conseil. Cet homme au reste a justifié depuis longtemps l'opinion que j'avais conçue de lui. J'ai toujours pensé que M. Canning était un sot en affaires. Oui, j'appelle ainsi tout homme qui n'est pas dirigé par des principes fixes et invariables, mais qui se laisse régir par des considérations particulières, par des petites passions, des fàcheries, qui manque en un mot de jugement, quelles que soient au reste les qualités brillantes dont il puisse faire usage dans un salon ou à la tribune. Tel est M. Canning. Il n'est ni libéral, ni radical, ni wigh même ».

XXV.

Note du comte de Bombelles, ministre d'Autriche auprès de Cours de Florence et de Modène, au comte Molza; et réponse de ce dernier.

Modène, 7 mai 1823.

Les rapports de monsieur le comte d'Appony à S. E. monsieur le prince de Metternich ont fait connaître officiellement à ce ministre les dispositions prises par la Cour de Rome pour que la direction des postes de Bologne fasse dorénavant passer toute la correspondance qui lui parviendra pour le Piémont, la France et les pays situés au delà de ce royaume, par Modène, en paquets clos, expédiés par estafette.

Il ne sera pas difficile à la perspicacité de S. E. le marquis de Molza de deviner le véritable but d'une pareille mesure. Cette mesure, si elle pouvait avoir son plein effet, rendrait nulles, sans aucun doute, toutes les peines que le Gouvernement autrichien s'est donné depuis plus d'une année pour baser et affermir son système postal en Italie.

L'attachement si connu de S. A. R. monsieur le duc de Modène pour le chef de l'auguste Maison qui est fière de reconnaître en Son Altesse Royale un de ses membres les plus distingués, ne laisse point de doute au soussigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. I. et R. A., que monsieur l'Archiduc voudra bien accueillir avec intérêt le projet ci-joint d'une convention secrète que le soussigné vient d'être chargé de proposer au Gouvernement de Modène. Le ministre de Son Altesse Royale n'ignore pas qu'une pareille convention existe déjà entre l'Autriche et le duché de Parme. Si par la convention que l'on propose aujourd'hui l'Autriche se voyait assurée que les correspondances qui doivent naturellement lui parvenir, ne lui seraient plus insérés à l'avenir, elle verrait avec plaisir que la correspondance du duché de Modène pour le Piémont et viceversa continuât à suivre la route de Parme et Plaisance; ce qui toutefois en vertu du traité existant avec Parme ne pourrait plus avoir lieu si les Autorités postales de Modène continuent à insérer dans leurs paquets clos des correspondances étrangères à ce duché.

Les motifs qui ont engagé la Cour de Vienne à ne point étendre sur le duché de Massa et Carrara l'influence de la con

vention qu'elle désire conclure, n'échapperont point à la délicatesse de Son Altesse Royale.

Le soussigné espère que les communications tant verbales que par écrit qu'il s'est trouvé déjà dans le cas de faire à monsieur l'Archiduc sur l'affaire en question, ont épuisé tout ce qu'il était possible de dire en faveur d'un objet, qui par son but et ses conséquences devient indispensable à la consolidation du. système de l'Autriche en Italie.

Le soussigné, en recommandant cette affaire au bienveillant et sérieux examen de monsieur le marquis de Molza, saisit cette occasion pour renouveler à S. E. l'assurance de sa trèshaute considération.

BOMBELLES.

Modène, 9 mai 1823.

Le soussigné, après avoir mis sous les yeux de S. A. I. monseigneur l'archiduc duc de Modène son auguste Maître la note que S. E. monsieur le comte de Bombelles vient de lui adresser le 7 de ce mois, et avoir pris là-dessus les ordres de S. A. R., a l'honneur de faire à S. E. les remarques suivantes.

Il se trouve établi depuis plusieurs années que tous les courriers et estafettes périodiques qui traversent ses États de Modène, n'y rencontrent point d'obstacles, et que la correspondance que la direction des postes de Bologne dirige sur Turin à travers des États de Modène, est en paquets clos, lesquels sont toujours séparés de ceux qui contiennent la correspondance modénaise. Il arrive de là que la convention secrète qu'on vient de proposer, par laquelle S. A. R. s'obligerait à ne laisser passer à travers de ses États aucun paquet clos qui ne soit dirigé aux offices austro-toscans, ni aucun courrier périodique à l'exception des austro-toscans, pourrait être envisagée par toutes les Cours d'Italie, et principalement par celles de Rome et de Sardaigne, comme un acte offensif envers elles. Et comme S. A. R. est liée avec la Cour de Rome avec des relations trèsétroites, et avec celle de Sardaigne en outre avec des liaisons de parenté, le soussigné se flatte que le Cabinet autrichien se persuadera que, quelque soit l'empressement que le Gouvernement modénais a toujours témoigné pour adhérer aux vues de l'Autriche, il ne saurait se décider à signer un arrangement qui pourrait compromettre les relations d'amitié et de bon voisinage qu'il est obligé de cultiver avec les Cours voisines. Si pourtant la Cour de Turin ou celle de Rome requérait le Gou

vernement modénais de faire quelque nouvel arrangement postal, le soussigné à l'honneur d'assurer S. E. monsieur le comte de Bombelles qu'afin de prévenir toute entrave qui en pourrait résulter aux vues de l'Autriche, le Gouvernement modénais ne prendra aucun engagement sans en avoir préalablement donné connaissance au Cabinet de S. M. l'Empereur.

Le soussigné saisit avec empressement, etc.

MOLZA.

XXVI.

Istruzioni date dal re di Napoli al cardinale Ruffo per il conclave in cui fu eletto Leone XII.

Napoli, 29 agosto 1823.

Istruzioni, che voi cardinale D. Fabrizio Ruffo de' duchi di Baranello, cav. Gran Croce de' nostri reali ordini di S. Ferdinando e del merito, e di S. Gennaro, nostro consigliere di Stato, dovete aver presenti ed osservare nell'importante commissione che vi abbiamo affidata nel conclave che va ad aprirsi per l'elezione del Sommo Pontefice, confidandovi il nostro real segreto.

L'elezione d'un degno successore al defunto Sommo Pontefice Pio VII, la di cui perdita sarà sempre dolorosissima all'animo nostro, richiama la nostra più seria attenzione, giacchè all'interesse generale che dividiamo con tutti i Sovrani cattolici per avere nel nuovo Sommo Pontefice, in quanto allo spirituale, un padre santo qual si conviene al miglior servizio. dell'Altissimo ed alla salvezza del suo gregge, e pel temporale un principe pacifico, umano, e come più richiedesi alla conservazione d'una vera, stabile e fraterna concordia, è da aggiungersi l'altro importantissimo, ch'è a noi particolare, cioè quello d'avere nel Sommo Pontefice un principe amico, e per quanto si possa condiscendente pel vantaggio della nostra real corona e dei nostri sudditi, a cagione d'essere i nostri reali. dominii confinanti allo Stato ecclesiastico.

Queste considerazioni imponendoci il dovere, sempre subordinato al sommo giudizio di Dio, di procurare che l'elezione cada in persona di un cardinale che abbia tutte le suddette circostanze, troviamo conducente al nostro miglior servizio che

uno dei cardinali nostri sudditi e de' più affezionati sappia le nostre reali intenzioni su tal particolare, onde possa promuovere nel conclave quanto concorra all'adempimento de' nostri desiderii. Memori quindi delle tante riprove di sommo zelo e di deciso attaccamento che in ogni tempo ci avete dato, e conoscendo appieno e la vostra non ordinaria perizia e destrezza nel maneggio degli affari, ed il credito che le vostre pregevoli qualità giustamente vi danno, ci siamo determinati di preferirvi ad ogni altro cardinale, e di confidarvi il nostro real segreto, non dubitando che questo nuovo attestato della nostra estesa fiducia verso di voi v'impegnerà sempre più a secondare le nostre rettissime intenzioni, tenendo presente le seguenti istruzioni:

1o Il nostro desiderio ed impegno è che il nuovo Sommo Pontefice alla purità dei costumi, al vero spirito di religione, e alle altre eminenti qualità, di cui essere dee dotato il papa per la gloria di Dio, per la pace della Chiesa, e per la con. cordia co' Principi cristiani, riunisca, sulle tracce del defunto Pio VII di gloriosa memoria, un carattere non meno fermo che conciliante, e quale la malvagità dei tempi presenti imperiosamente lo esige, affinchè con mezzi plausibili possa ancor egli efficacemente concorrere a dar riparo ai mali immensi prodotti e che tuttora disgraziatamente produce lo spirito rivoluzionario, il quale da moltissimi anni ha invaso tutte le classi di persone, e viene potentemente fomentato e sostenuto dalle società segrete di qualunque denominazione esse siano.

2° Affinchè possa ciò ottenersi, la vostra esperienza vi farà conoscere che oggi più che mai converrà studiare il carattere de' cardinali che son papabili, affinchè possa farvi cadere la scelta del papa sopra colui che ne sia più degno: quindi ci attendiamo dalla vostra attenzione, e per quanto i sacri doveri del vostro luminoso ministero ve lo permettono, le notizie sui partiti in cui si dividerà il conclave e della loro rispettiva preponderanza, e qual parte o influenza abbiano in essi i cardinali nostri sudditi.

3 Non appartenendo alla corona del regno delle Due Sicilie il diritto dell'esclusiva espressa, giacchè è soltanto riservato alle Corti di Francia, Spagna e d'Austria, confidiamo nella vostra destrezza che impiegherete tutti i mezzi che i vostri talenti vi suggeriscono per far valere l'esclusiva tacita e per mezzo dei vostri aderenti ed amici, ed allettando altri colla speranza di sostenerli. Ci sarà però grato il sapere le intenzioni che le riferite Corti manifesteranno o in favore o contro di qual

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