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qui devaient toujours se tenir à côté de leurs chefs, en avaient de là été appelés laTerones (de latus, côté), et par ellipse latrones, on nomma latro tout voleur de grand chemin.

LARVES. Les Romains appelaient larves les âmes des méchants. Ils supposaient que ces âmes erraient çà et là pour effrayer el tourmenter les vivants. On donnait aussi aux larves le nom de lemures.

LATICLAVE. Tunique à large bordure de pourpre par devant, qui était un habillement de dignité chez les Romains. Cette tunique se portait sans ceinture, et était un peu plus longue que la tunique ordinaire. Les sénateurs, les consuls, les prêteurs et les généraux qui obtenaient le triomphe, avaient droit de porter le laticlave. Ce n'était qu'à l'âge de vingt-cinq ans que les fils des sénateurs étaient honorés de cette marque de dignité; cependant César permit à son neveu Octave de s'en décorer avant le temps prescrit par les lois. Dans la suite le laticlave devint une espèce d'ordre que l'empereur conférait à son choix aux magistrats, aux gouverneurs, aux pontifes, et plus tard aux chevaliers et même à toutes ses créatures. Les dames eurent aussi la permission de porter le laticlave.

LATINES. Tarquin le Superbe ayant fait un traité d'alliance avec les divers peuples du Latium, leur proposa, pour er assurer la perpétuité, de construire à frais communs un temple autour duquel on s'assemblerait tous les ans, pour se fêter mutuellement et offrir en commun des sacrifices. Cette fête, qui ne durait d'abord qu'un jour, fut portée à quatre et appelée Féries latines.

LAUDICENES.-Il y avait chez les Grecs et chez les Romains des gens de ce nom gagés pour applaudir aux pièces de théâtre et aux harangues publiques. Ces applaudisseurs avaient des maîtres qui leur enseignaient à donner leurs applaudissements de concert, avec art et harmonie. On les plaçait sur les deux côtés du théâtre, à peu près de la façon que l'on distribue nos chœurs à l'Opéra, et lorsque la pièce était achevée, ils formaient leurs chorus d'applaudissement et donnaient ainsi le ton au reste de l'assemblée. Ces gens ne manquaient pas d'offrir leurs services aux orateurs, aux poêtes et aux acteurs, plus curieux d'acheter une vaine qu'une solide gloire. Excepté dans les théâtres, on ne connaît point chez nous de laudicènes en titre; chacun a les siens en particulier, qu'il achète plus ou moins cher, mais le vrai public n'est pas dupe, et les grands applaudissements sont fort souvent comptés pour rien.

LAU-KYUN.Philosophe chinois, fondateur d'une secte appelée Tau-tse, du nom d'un livre composé par cet imposteur. Pour relever l'éclat de la naissance de Lau-Kyun, ses disciples assurent qu'il demeura quatrevingts ans dans le sein de sa mère, et que pour en sortir, il s'ouvrit un passage par son côté gauche. On trouve dans les ouvrages de ce philosophe des maximes et des sentences digues de la morale la plus épurée, sur le

mépris des richesses, sur l'élévation de l'âme, qui, dédaignant les choses terrestres, se suffit à elle-même. En parlant de la production du monde, il disait souvent Tay (c'est-àdire, la loi de raison) a produit un, un a produit deux, deux ont produit trois, et trois ont produit toutes choses. Suivant sa doctrine, il faut que l'homme sage cherche à se délivrer de tout ce qui peut troubler la tranquillité de son âme, qu'il ne tourne jamais ses réflexions sur le passé, ni sa curiosité sur l'avenir, etc.

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En France, nous avons adopté le mot de lauréats pour désigner ceux qui ont obtenu l'un des prix proposés par une académie, etc. LAURES. Nom qu'on donnait anciennement, dans l'Eglise grecque, à un certain nombre de maisons, qui formaient ce qu'on a nommé depuis une paroisse. On le donnait particulièrement aux paroisses de campagne, dont l'église occupait ordinairement le centre, autour duquel les maisons étaient rangées en bon ordre. Le désert même de la Thébaïde avait des laures de solitaires. On appelle Histoire Lausiaque, une histoire des laures monastiques, datant du commencement du ve siècle, par Pallade.

LAUTIA. - Chez les Romains, dépense pour l'entretien des ambassadeurs étrangers, pendant leur séjour à Rome. En arrivant dans la ville, ces ministres trouvaient un logement préparé; on leur fournissait tous les vivres nécessaires pour eux et pour leur suite. Souvent même on leur faisait de riches présents

LAVATION. Fête que les Romains célébraient en l'honneur de la mère des dieux. Le jour de cette solennité, on portait sur un char la statue de la déesse, et on allait la laver dans le ruisseau Almont, à l'endroit où il se jette dans le Tibre.

LAVEMENT DES PIEDS.

Cet usage est de la plus haute antiquité. Les Orientaux lavaient les pieds aux étrangers qui venaient de voyage, parce qu'autrefois on marchait les jambes nues, avec une simple sandale aux pieds. Abraham fit laver les pieds aux trois anges, et l'Ecriture offre un grand nombre d'exemples qui prouvent que cet usage était presque général. Jésus-Christ, après la dernière cène qu'il fit avec ses apôtres, daigna leur laver les pieds, et cette leçon d'humilité est devenue depuis un acte de piété. Quelques Eglises ont fort longtemps conservé l'usage de laver les pieds aux nouveau baptisés. Il ne nous est resté de cette coutume que la cérémonie du lavement des pieds le jour du jeudi saint.

LAVEMENT DES PIEDS CHEz les Grecs. Le jeudi saint l'évêque grec lave ordinaire

ment les pieds à douze papas, qui dans cette cérémonie représentent les douze apôtres, et ont chacun une robe de différente couleur. Le plus ancien des douze fait le personnage de saint Pierre, et prend la droite; un, qui doit, dit Wheler, avoir la barbe rousse, a le malheur de représenter Judas. L'évêque après avoir changé d'ornement revient avec une serviette et un bassin, rempli d'eau et lave les pieds au douze papas. Celui qui représente saint Pierre refuse d'abord cet honneur, par ces paroles: Seigneur, vous ne me laverez point les pieds. Mais le prélat lui répond Si je ne vous lave, vous n'aurez point de part avec moi. Alors le papas ne fait plus de résistance. Lorsque le prélat vient à Judas, il feint de s'arrêter, comme pour lui donner le temps de se reconnatre, mais enfin il lui lave aussi les pieds et la cérémonie finit par quelques prières.

LAVERNE. Déesse des voleurs et des fourbes chez les Romains. Cette singulière divinité avait un autel proche une des portes de Rome; sur la voie Salarienne il y avait un bois qui lui était consacré, et dans lequel ses fidèles sujets venaient partager leurs larcins, parce que sa situation et son obscurité favorisaient leur évasion de tous côtés. On adressait à Laverne des prières en secret et à voix basse : si ses adorateurs l'invoquaient pour faire réussir leurs mauvais desseins, d'autres la priaient pour être garantis du mal qu'elle pouvait faire, et quelques-uns enfin lui demandaient sa protection, parce qu'elle favorisait tous ceux qui redoutaient que leurs desseins fussent découverts. LAZARE ORDRE DE SAINT-). Ordre de chevalerie établi par les croisés à Jérusalem en 1119, d'abord pour exercer la charité envers les pauvres lépreux, recueillis dans les hôpitaux et ensuite pour défendre par les armes les Chrétiens de la Palestine et les pèlerins. Chassés de la Palestine, ils se réfugièrent en France où ils furent trèsgénéreusement reçus par Louis VII. En 1490, ils furent réunis à l'ordre de Malte; en 1572, à celui de Saint-Maurice. On était reçu dans cet ordre à l'âge de trente ans. Les chevaliers portaient sur la poitrine une croix d'or émaillée à buit pointes, ayant d'un côté l'image de saint Lazare et de l'autre celle de Notre-Dame. Le collier était formé du cordon de saint Lazare et du collier de NotreDame du mont Carmel. Le nombre des chevaliers était fixé à cent. Avant la révolution il y avait cinquante commanderies de SaintLazare. Ells avaient leur chef-lieu à Boigny.

LAZARET. - Anciens noms des hôpitaux des chevaliers de Saint-Lazare. Aujourd'hui un lazaret est une enceinte considérable, à portée d'un port de mer, destinée à recevoir les personnes et les marchandises pendant la quarantaine à laquelle sont soumis les navires venant d'un pays où règnent des maladies contagieuses.

LAZARIŠTES OU PRETRES DE LA MISSION.

On donna primitivement le nom de mission à un institut de plusieurs prêtres et laïques formé par saint Vincent de Paul et con

firmé par Urbain VIII, en 1626, sous le titre de Prêtres de la congrégation de la Mission. Le but primitif de l'ordre fut la prédication dans les campagnes. Ces prêtres furent désignés sous le nom de Lazaristes lorsqu'ils eurent été mis en possession de la maladrerie qui existait à Paris sous le nom d'hôpital de Saint-Lazare, devenu libre après la disparition de la lèpre. Aujourd'hui les lazaristes dirigent un certain nombre de séminaires, mais vont surtout prêcher le Christianisme dans les pays étrangers. Avant la révolution, ils desservaient à Paris l'hôtel des Invalides et, à Versailles, la paroisse principale et la chapelle du roi.

LAZZARONI - Hommes qui exerçaient à Naples, tant dans la ville que sur le port, l'état de commissionnaires à l'exclusion de tous autres. Ce monopole les avait rendus puissants et ils furent les principaux instruments de Masaniello, lorsque ce pêcheur appela le peuple de Naples à la révolte. On a conservé le nom de Lazzaroni à la partie du peuple de Naples qui n'a pas d'état déterminé et vit au jour le jour.

LECHONA-GEEZ.-Ce mot signifie langue savante. Les Ethiopiens et les Abyssins s'en servent pour désigner la langue dans laquelle sont écrits leurs Livres sacrés, Elle n'est pas entendue du peuple, et est réservée aux prêtres qui ne l'entendent guère mieux que les autres. On croit que c'est l'ancien éthiopien. On dit qu'elle a beaucoup d'affinité avec l'hébreu et le syriaque.

LECTEUR. Chez les Grecs et chez les Romains, il y avait dans les maisons un domestique chargé de lire pendant le repas. Quelquefois le chef de la famille prenait l'emploi du lecteur. L'empereur Sévère prenait souvent la peine de lire aux repas de sa famille. C'est surtout au souper qué se faisaient les lectures et même quelquefois au milieu de la nuit, lorsqu'on se réveillait et qu'on n'était pas disposé à se rendormir. On promettait jadis à ses convives quelques lectures instructives des historiens, des orateurs, et les meilleurs poëtes, comme on leur promet aujour d'hui l'insipide et ruineux divertissement d'un brelan ou d'un vingt et un. Les anciens cherchaient à nourrir leur esprit, les modernes s'efforcent de tuer le temps.

LECTEURS. On donne ce nom dans l'Eglise romaine aux clercs, revêtus d'un des quatre ordres mineurs. Les lecteurs ont été choisis d'abord entre les plus jeunes enfants qui entraient dans le clergé; car primitivement les parents consacraient de bonne heure leurs enfants à l'Eglise. Les lecteurs servaient de secrétaires aux évêques et aux prêtres, et s'instruisaient en écrivant et en lisant sous eux; ils lisaient dans l'église les Ecritures de l'Ancien et du Nouveau Testament, soit à la Messe, soit aux autres Offices tant du jour que de la nuit, les lettres des évêques, les actes des martyrs, et les homélies des Pères. Outre cela ils étaient chargés de la garde des livres, ce qui les exposait beaucoup dans les temps de persécution. La formalité de leur ordination mar

que qu'ils doivent lire pour celui qui prêche, chanter les leçons, et bénir le pain et les fruits nouveaux.

LECTEURS ROYAUX. Avant la révolution on donnait ce nom aux professeurs du Collège de France; il y avait des lecteurs de philosophie, d'histoire, etc.

LECTICAIRE (de lectica, litière).-C'étaient, dans l'ancienne Rome, des esclaves chargés chez les riches de porter les litières. Il y avait aussi des lecticaires publics qui se louaient pour porter les personnes d'une maison à l'autre et remplaçaient par conséquent nos fiacres et voitures de remise. On donnait aussi le nom de lecticaires aux hommes qui portaient les morts en terre.

LECTISTERNE. C'était une cérémonie — religieuse pratiquée par les anciens Romains dans les temps de calamité publique. On croit trouver l'origine de cette cérémonie pendant l'année du consulat de Brutus et de Valérius Publicola. L'an de Rome 354, les duumvirs ordonnèrent le lectisterne pour prier les dieux de faire cesser une maladie contagieuse qui enlevait tous les bestiaux.

Pendant cette cérémonie on descendait toutes les statues des dieux; on les couchait sur des lits autour des tables dressées dans leurs temples. Ils étaient servis pendant huit jours aux dépens du trésor public; les repas étaient somptueux; chaque citoyen, suivant ses facultés, tenait alors table ouverte, et l'étranger comme le Romain, y étaient bien reçus. On n'y faisait nulle distinction entre l'ami et l'ennemi. On ouvrait aussi les prisons, et tant que durait la fête, on se serait fait scrupule d'attenter à la liberté de quel qu'un.

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LEGAT (du lat. legatus, formé du verbe lego: député, envoyé en ambassade). Le titre de légat vient du droit romain, suivant lequel on appelait légats les personnes que l'empereur ou les premiers magistrats envoyaient dans les provinces pour y exécuter en leur nom la juridiction.

Quand un homme considérable, citoyen romain, avait affaire dans les provinces, on lui donnait le titre de légat, c'est-à-dire, d'envoyé par le sénat, afin qu'il fût reçu avec honneur dans les provinces; cela s'appelait légation libre, parce qu'ils n'étaient chargés de rien, et qu'elle n'était que pour l'honneur et la sûreté de leur personne.

Aujourd'hui le légat est, en général, un ecclésiastique, ordinairement cardinal, qui fai: les fonctions de vicaire du Pape, pour exécuter la juridiction dans les lieux où le Pape ne peut se trouver.

Il y a trois sortes de légats: des légats a latere, des légats de latere, et des légats-nés.

Les légats a latere sont les plus considérables de tous les légats; tels sont ceux à qui le Pape donne la commission de tenir sa place dans un concile. Ce nom de légat a latere, emprunté de la cour des empereurs, vient de ce que le Pape ne donne cet emploi qu'à des cardinaux qu'il envoie d'auprès de sa personne, c'est-à-dire, qui sont tirés du sacré collége, qui est son conseil ordinaire.

Les légats de latere sont ceux qui sont honorés de la légation sans être cardinaux; tels sont les nonces et internonces.

Les légats-nés sont ceux à qui on ne donne aucune légation, mais qui, en vertu de leur dignité, et non pas à cause de leur personne, sont nés légats; tels étaient en France, les archevêques de Reims et d'Arles, aux siéges desquels était attaché le titre de légat du Saint-Siége.

Boulainvilliers dit que, dans le vr siècle, les évêques de Rome avaient plusieurs domaines dans les Gaules, et que, pour les faire valoir, ils établissaient un vicaire. « L'évêque d'Arles s'honora de cette commission, lui qui aurait pu s'ériger en métropolitain important, depuis que l'empereur Honorius avait fait la ville d'Arles capitale de sept provinces... Mais les Papes, appréhendant que cet évêque ne prit l'autorité, qui devait lui appartenir, comme ayant été fondée dans le temps des apôtres, s'empressèrent de le rendre leur vicaire. Ainsi il reçut à titre précaire une autorité qu'il pouvait prendre lui-même, et quiéteignit dans la suite toutes celles qui lui avaient été naturelles. »

LEGATION. Commission que quelques puissances européennes donnent à une ou plusieurs personnes pour aller négocier auprès d'une puissance étrangère.

Il se dit encore des personnes qui accompagnent un ambassadeur, tels que les secrétaires et les conseillers de légation; c'est dans ce sens qu'on dit, la légation de Prusse. la legation de Russie.

LEGATIONS. Dans les Etats de l'Eglise, on appelle Légations les provinces de Bologne et de Ravenne, qui sont gouvernées par des cardinaux ayant le titre de légats a latere. Les autres provinces romaines sont appelées Délégations et sont gouvernées par des évêques. Les légats a latere sont investis de la puissance temporelle du Pape et disposent de la force armée.

LEGENDE (du lat. legenda, qui doit être lu). On a donné ce nom au livre qui contient les Vies des saints, parce qu'elles devaient être lues (legendæ erant) dans les leçons de matines, et dans les réfectoires des communautés.

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On appelle aussi légendes, les inscriptions qui sont autour des médailles, et qui servent à expliquer les figures qui sont sur le champ. LÉGENDE DOREE. Ouvrage célèbre de Varase ou de Voragine, archevêque de Gênes, mort en 1298. Cet ouvrage, qui contient en abrégé les Vies des saints, remplies de faits le plus souvent plus que douteux, est après la Bible, celui qui eut les éditions les plus nombreuses, pendant les premières années de l'impression.

LEGIFERAT. Territoire ou district soumis à un légifère. C'était autrefois, en Suède, un gouvernement, un pays qui obéissait à un gouverneur. Autrefois le roi de Suède ne pouvait entrer dans un légiférat sans l'escorte et la garde que les peuples lui devaient donuer, et chaque légiférat ou district devait le conduire sain et sauf, avec boune garde,

jusqu'aux frontières d'un autre légiférat, où ille remettait entre les mains des habitants de ce légiférat.

Le gouverneur du légiférat s'appelait légifere.

LEGION (du latin legio, legionis, formé de legere, choisir corps de gens de guerre. Romulus institua les légions et les composa d'infanterie et de cavalerie. Leur état a beaucoup varié. La légion, dans son origine, n'était que de trois mille hommes. Sous les consuls, elle fut longtemps de quatre mille deux cents fantassins, et de trois cents chevaux. Vers l'an 412, elle était de cinq mille hommes. Auguste les porta à six mille cent fantassins et sept cent vingt-six chevaux.

Chaque légion avait pour enseigne générale une aigle les ailes déployées, tenant une foudre dans ses serres. Outre l'aigle chaque cohorte avait ses propres enseignes, faites en forme de petites bannières, d'une étoffe de pourpre, où il y avait des dragons peints.

On distinguait chaque légion par l'ordre de leur levée, comme première, seconde, troisième; ou par les noms des empereurs auteurs de leur fondation, comme legio Augusta, Claudia, Fausta, Trajana, etc.; elles furent encore distinguées dans la suite par des épithètes qu'elles avaient méritées par quelque belle action, comme celle qui fit surnommer une légion la Foudroyante, une autre, la Victorieuse.

Pendant la république le nombre des légions fut limité à quatre chaque consul en commandait deux, avec autant des alliés. Après la bataille de Cannes, l'armée fut composée de huit légions, chacune de cinq mille hommes; et jusqu'à la destruction de Carthage on n'y reçut que des citoyens de la ville. de Rome mais après la guerre des alliés, le droit de bourgeoisie ayant été accordé à toutes les villes d'Italie, on rejeta sur elles presque toutes les levées.

Les bornes de l'empire successivement reculées, il fallut augmenter le nombre des légions, et alors les empereurs firent indistinctement des levées de soldats dans toutes les provinces.

Romulus divisa chaque légion en dix corps, nommés manipules; nom tiré de l'enseigne qui était à la tête de ces corps, et qui n'était autre chose qu'une botte d'herbes attachée à un long baton. On forma ensuite un corps particulier de trois manipules, et il fut commandé par un tribun, et nommé cohorte, en sorte que la légion, composée de trente manipules, fut partagée en dix cohortes ou régiments. Indépendamment des cavaliers, quatre sortes de soldats, qui tous quatre avaient différents âges, différentes armes, et différents noms, composaient la fégion. Ils étaient appelés Vélites, Hastaires, Princes et Triaires.

On nommait aile la cavalerie de chaque légion, parce qu'elle devait couvrir les flancs, de manière qu'elle en formait les ailes. On la divisait en autant de brigades qu'il y avait de cohortes. Si la cavalerie passait six cents chevaux, chaque brigade était de deux

turmes ou compagnies de trente-trois chevaux chacune. La turme était divisée en trois décuries ou dizaines, qui avaient chacune un centurion à leur tête.

François I institua des légions qu'il fixa au nombre de sept. Chacune était composée de six mille hommes et faisaient en tout quarante-deux mille hommes. Ces légions ne durèrent qu'un certain temps; elles firent place à des compagnies, sous le nom de bandes, auxquelles on substitua les régiments sous Henri II.

Nous avons encore des légions de gardes nationaux, de soldats étrangers, etc.

LEGION D'HONNEUR.- La Légion d'honneur a été instituée par la loi du 29 floréal an X (19 avril 1802), pour récompenser les services et les vertus militaires et civils. L'administration de l'ordre est confiée à un grand chancelier, qui travaille directement avec l'empereur. L'ordre de la Légion d'honneur est composé de chevaliers, d'officiers, de commandeurs, de grands officiers et de grands-croix. Les membres de l'ordre sont à vie. Le nombre des chevaliers est illimité; celui des officiers est fixé à quatre mille.; celui des commandeurs à mille, celui des grands officiers à deux cents, et celui des grands-croix à 80. Malgré cette fixation, les membres actuels (dont le nombre est supérieur) conservent leurs grades: la réduction se fera par les extinctions. Les étrangers auxquels est conférée la décoration, ne sont point compris dans le nombre ci-dessus fixé. Les étrangers sont admis et non reçus. La décoration de l'ordre de la Légion d'honneur consiste dans une étoile à cinq rayons doubles; le centre de l'étoile, entouré d'une couronne de chêne et de laurier, présente d'un côté l'effigie de Napoléon I, empereur des Français, avec la légende : Napoléon, empereur des Français; et de l'autre côté l'aigle impériale, avec cet exergue: Honneur et Patrie. Cette décoration émaillée de blanc, est en argent pour les chevaliers, et en or pour les grands-croix, les grands officiers, les commandeurs et les officiers. Les chevaliers portent la décoration en argent, à une des boutonnières de leur habit, attachée par un ruban moiré rouge, sans rosette. Les officiers la portent aussi à une des boutonnières de leur habit, mais en or et avec une rosette au ruban moiré rouge. Les commandeurs portent la décoration en sautoir, attachée à un ruban moiré rouge, un peu plus large que celui des officiers. Les grands officiers portent sur le côté droit de leur habit une plaque en argent, semblable à celle des grands-croix, mais du diamètre de sept centimètres deux millimètres. Ils continuent en outre de porter la croix en or à la boutonnière. Les grands-croix portent un large ruban moiré rouge passant de l'épaule droite au côté gauche, et au bas duquel est attachée la grande décoration; ils portent en même temps une plaque en argent du diamètre de dix centimètres quatre millimètres. attachée sur le côté gauche des habits et manteaux, et au milieu de laquelle est l'effi

LEG gie de Napoléon I, empereur des Français, avec l'exergue: Honneur et Patrie. Ils cessent, ainsi que les commandeurs, de porter la décoration en or à la bontonnière lorsqu'ils sont revêtus des marques distinctives de leur grade. Les membres de l'ordre de la Légion d'honneur portent toujours la décoration. Nul ne peut être admis dans la Légion d'honneur qu'avec le premier grade de che valier, et après avoir exercé, pendant vingt ans, en temps de paix, des fonctions civiles ou militaires avec la distinction requise, sauf les dispenses accordées, en temps de guerre, pour les actions d'éclat et les blessures graves, et, en tout temps, pour les services extraordinaires rendus à l'Etat dans les fonctions civiles et militaires, ainsi que dans les sciences et les arts.

Pour monter à un grade supérieur, il est indispensable d'avoir passé dans le grade inférieur, savoir: 1° pour le grade d'officier, quatre ans dans celui de chevalier: 2° pour le grade de commandeur, deux ans dans celui d'officier; 3° pour le grade de grand officier, trois ans dans celui de commandeur; 4 pour le grade de grand-croix, cinq ans dans celui de grand officier.

Chaque campagne est comptée double aux militaires dans l'évaluation des années exigées; mais on ne peut compter qu'une campagne par année, sauf les cas d'exception qui doivent être déterminés par un décret spécial. Outre les cas extraordinaires, il peut y avoir une nomination et promotion dans l'année.

Lorsque les promotions doivent avoir lieu, l'empereur détermine d'avance le nombre des décorations pour chaque grade, et la répartition s'en fait par le grand chancelier de l'ordre, sur 40/40es, entre les divers ministères.

Les grands-croix, les grands-officiers, les commandeurs, officiers et chevaliers qui sont convoqués et assistent aux cérémonies publiques, civiles ou religieuses, y occupent des places particulières qui leur sont assignées par les autorités constituées, conformément au règlement sur les préséances.

Pour les honneurs funèbres et militaires, les grands-croix et les grands officiers de la Légion d'honneur sont traités comme les généraux de division employés, lorsqu'ils n'ont pas un grade militaire supérieur; les commandeurs, comme les colonels, les officiers comme les capitaines, les chevaliers comme les lieutenants.

Des grands-croix et des grands-officiers de la Légion sont désignés par l'empereur et convoques par le grand chancelier pour assister aux grandes cérémonies publiques ci.viles ou religieuses et funèbres.

On porte les armes aux commandeurs, officiers et chevaliers. On les présente aux grands-croix et aux grands officiers,

La qualité de membre de la Légion d'honneur se perd, et l'exercice des droits et prérogatives inhérents à cette qualité est suspendu, par les mêmes causes que celles qui

font perdre la qualité ou suspendre les droi's de citoyen français.

LELA. Dans la langue turque ce mot signifie dame. Ce nom se donne aux grandes dames d'Afrique. C'est aussi le titre d'honneur qu'on donne à la sainte Vierge, pour laquelle les mahométans ont beaucoup de vénération. Ils l'appellent Lela Mariam, c'est-àdire, la dame Marie.

LEMNISQUE. - Espèce de couronne de fleurs entortillée de rubans de laine dont les deux bouts pendaient et flottaient au gré du vent. Lorsqu'un esclave gladiateur avait été plusieurs fois vainqueur, le prêteur lui passait la lemnisque sur la tête, pour marque de son courage et de son affranchissement. LEMURES. Nom que les Romains donnaient aux fantômes des morts, qui, suivant l'opinion populaire, se faisaient voir quelquefois la nuit. On les regardait comme des cpèces de divinités, en l'honneur desquelles on célébrait, le 9 de mai, des fêtes qui se nommaient Lemuries.

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La fête des lémures était terminée par un affreux charivari exécuté avec des poëles et d'autres vases d'airain, et une prière aux lémures de laisser en paix les vivants.

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LENEENNES (FETES). Elles se célébraient tous les ans pendant l'automne, dans l'Attique, en l'honneur de Bacchus. Outre les cérémonies d'usage dans les autres fêtes de ce dieu, celles-ci étaient surtout remarquables, parce que les poëtes y disputaient des prix, tant par des pièces composées pour faire rire, que par le combat de tétralogie, c'est-à-dire, de quatre pièces dramatiques. De là vient que dans ces fêtes on chantait: Bacchus, nous solennisons vos fêtes, en vous présentant les dons des Muses en nos vers éoliens; vous en avez les premières fleurs; car nous n'employons point de chansons usées, mais des hymnes nouveaux, et qui n'ont jamais été entendus.

LEONIDEES. Ces fêtes furent instituées en l'honneur de Léonidas, premier roi de Lacédémone, qui se fit tuer avec la troupe qu'il commandait en défendant le passage des Thermopyles, pour obéir en quelque façon à l'oracle. Ses peuples, par reconnaissance, le mirent au nombre des dieux. On rapporte qu'en partant de Sparte, sa femme lui ayant demandé s'il n'avait rien à lui recommander: Rien, lui répondit-il, sinon de te de te remarier à quelque vaillant homme, afin d'avoir des enfants dignes de toi.

LEONINS (VERS). Vers latins rimés, tant à l'hémistiche qu'à la fin du vers ou dans lesquels l'hémistiche rime avec la fin du vers. Presque tous les hymnes de l'Eglise sont faits en vers léonins. On a donné diverses origines à ce nom de léonins : aucune ne paraît satisfaisante.

LEONTIQUES (FETES). Les païens célébraient ces fêtes en l'honneur de Mithra, à qui l'on faisait divers sacrifices. Dans les mystères de ce dieu les hommes prenaient le nom de lions, et les femmes celui d'hyènes; et comme le lion passe pour le roi des

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