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On voit que, dans cette citation que nous venons de faire, il s'est glissé beaucoup de fautes orthographiques, ainsi Durocottorum est ici pour durocortorum, Vessones pour Suessiones, Rhomandui pour Veromandu, Bellvaci pour Bellovaci.

Nous avons lu quelque part que Ptolémée, avait ajouté lè nom de Verbinum à sa nomenclature, mais c'est une erreur, cette villle n'était pas assez considérable pour être la capitale d'un peuple, et n'avait parconséquent aucune chance d'être mentionnée.

L'énumération de Pline liv. IV ch. 17, par sa sobriété dépasse le peu que nous apprend le catalogue de Ptolémée tout en laissant subsister certains doutes sur le nom et la position des peuples qu'il nomme. Après nous avoir dit que toute la Gaule chevelue est divisée en trois plages (parties) la Belgique, la Celtique et l'Aquitaine qui sont toutes limitées par des fleuves, et avancé que la Belgique est confinée entre l'Escaut, Scaldis, et la Seine, Sequana, il fait une description sommaire de ces trois parties. de la Gaule qu'il nomme la Belgique, la Celtique ou Lyonnaise, l'Aquitaine ou Guyenne appelée anciennement Aremorica. Les Gaules, ajoute Pline, d'après Agrippa s'étendaient des Pyrénées au Rhin et des montagnes du Jura à l'Océan, en sorte que sans comprendre le Dauphiné, le Languedoc et la Provence, nommée la Narbonnaise qui en était déjà séparée, elle mesurait 420 milles en longueur sur 313 milles de largeur.

Puis quant cet auteur vient à parler de la Gaule-Belgique, on n'y trouve que confusion dans le placement topographique des peuples dont il est question. Nous avons préféré donner la traduction de ce morceau plutôt que d'essayer d'y établir un ordre quelconque. La voici d'après Antoine du Pinet, seigneur de Noroy.

« Et premièrement il y a la Toxandrie, Brabant, qui est ès » lisières de la rivière de Scheld ou l'Eschault, qui est un païs » nommé en diverses sortes. Il y a par après Gueldres, Me» napii, Térouenne, Morini, la Comté d'Oye, Oromansaci qui » est près de Bologne sur la mer, Gessoriacum, et les côtes qui >> regardent l'Angleterre, Britannia. Il y a aussi Amyens, Am» biani, Beauvais Bellovaci et le pays de Rhétélois, Hassi. Et >> assez avant en pays y a Douay, Castrologi, Arras, Atrebates, ▷ et la cité franche de Tournay, Nervii, le Vermandois, Vero» mandui, les Sueconiens et la cité franche de Soissons, Sues»siones. Davantage il y a le Vlbanectes Ulbanecti, qui ne sont

A. P.

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sujets à pe

» bones, Béta

rsonne, les Tongres, Tinuciens, Frisons, Frisia-
siens et les Leuciens, qui ne sont sujets à
aussi la cité de Triers, Treveri, jadis franche
aux villes alliées des Romains, y a Lan-
ims, Remi et Mets, Mésiomatrici. Par
té de Bourgogne Sequani, au pays de
inalement à la ville de Basle, Baurici.
'i sont le long du Rhin, en la Gaule

» personne. Y a. » et libre. Et quan » gres, Lingones, Re. >> après on vient au Con. » Souysses, Helvetii, et 1. » Quant aux autres villes q

a Spire, Nemetes, Strazburg, Tribochi, et Vormes, Vangiones, La Marche du Duc de leves, Ubii, Westfall, Colongne, Colonia Agrippina, Cleves, 6 ugerni, Hollande Batavi et que nous avons dit estre entre les deux branches du

» Je
s iles
Pihin. »

Heureusement que pour nous dédommager de cette pénurie nous avons d'autres documents connus so us le nom d'Itinéraire d'Antonin, de Table Theodosienne, de notices des provinces de la Gaule et des dignités de l'Empire, et surtout la carte du célèbre Peutinger que M. Ernest Desjardins vient de réimprimer de nos jours.

Mais pour bien com

Mesure des distances Gauloises. prendre le prix de ces pièces importantes pour notre histoire, il nous faut, avant tout, avoir une idée exacte de la valeur des mesures itinériques usitées en Gaule sous la domination romaine, le mille et la lieue. Le mille Romain se composait de 1,000 pas, soit environ 1,500 mètres. (1) et la lieue de 1,500 pas soit 2,278 mètres (2) ces deux mesures paraissent avoir été employées en même temps dans la Gaule. Cependant Ammien Marcellin dit qu'à partir de la Saône en se dirigeant vers le Nord, on ne comptait plus par mille, mais par lieues, Nos pierres milliaires du Soissonnais semblent confirmer ce témoignage à l'exception d'une seule qui indique les milles. Mais comme le fait observer M. de Caumont dans son Cours d'antiquités, la lieue gauloise était désignée tantôt sous le nom de lieue, tantôt sous celui de mille souvent le mot millia ne marque pas des milles romains, mais des lieues gauloises lorsqu'il s'applique à la partie des Gaules où cette mesure était usitée.

(1) Le pas ayant 4 pieds 6 pouces 5 lignes ne donne que 1,500 mètres au mille romain; selon M. d'Arbois de Jubainville 1481 mêtres selon d'autres 1660, c'est entre ces deux calculs que se trouve la vérité. (2) M. Piette ne donne que 2,210 mètres.

Itinéraire d'Antonin. L'itinéraire dont il est ici question est un véritable livre de poste, indiquant le nom des villes et des stations, mansiones; et de plus la distance entre chacune de ces localités intermédiaires, soit par mille ou par lieues comprises entre une station et une autre station et non pas seulement entre deux Capitales.

Il est encore à remarqner que dans beaucoup d'Itinéraires l'addition des chiffres des stations ne donne pas exactement la somme des distances indiquées de ville à ville. Selon M. Le Prevôt, l'énoncé sommaire de la distance totale est correcte, l'erreur se trouve dans les lieues marquées de ville à ville. Il faut observer aussi que les Romains comptaient toujours comme complètes les lieues commencées et que malgré la rectitude habituelle de leurs alignements, il est nécessaire de porter toujours quelques centaines de mètres pour les déviations. Il est bon de noter encore que toutes les routes de l'Itinéraire n'étant pas toutes tracées dans une direction unique on les a fait dévier parfois pour indiquer les distances comprises entre des points. intermédiaires.

Sous le bénéfice de ces observations donnons les tab'eaux indicatifs de l'Itinéraire qui se rapporte à notre contrée.

Reims, métropole de la 2e Belgique, était, come nous l'avons vu, un point central d'où rayonnait un grand nombre de chaussées parmi lesquelles cinq des plus importantes traversaient le département de l'Aisne dans différents sens. La première se dirigeait au nord vers Bavai, ville principale du pays des Nerviens. Elle est ainsi décrite dans l'Itinéraire pour lequel Bavai est le point de départ. (3)

1er Tableau de Bavai à Reims.

Iter Bayaco Nerviorum Ducrocortorum usque 1.

Etræungt.
Vervins.

.

Duronum.

m. p. XII.

Verbinum.

m. p. x.

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La Table Théodosienne dont nous parlerons plus loin désigne

cet itinéraire de la manière suivante :

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En comparant ces deux documents entre eux, dit M. Piette, T. VI p. 169 on remarque que les distances, bien qu'elles semblent dans le premier indiquées en milles romains, n'en sont pas moins comptées en lieues gauloises comme dans le second. On voit également que la somme des distances partielles qui est de 63 dans l'Itinéraire n'est que de 53 dans la table. Cette différence de dix lieues est évidemment le résultat d'une erreur qui a fait porter dans l'Itinéraire le chiffre de XVIII au lieu de VIII seulement vis-à-vis de Muenna. Tous les géographes sont unanimes pour le reconnaître, et l'Itinéraire lui-même l'accuse et dépose en faveur de la table, dans le titre même de la route où il n'indique qu'une distance de 53 lieues entre Reims et Bavai. Iter a Bayaco Nerriorum, Durocortorum Remorum usque. M. p. LIII. La distance de Bavai à Reims étant de 117,000 mètres ne peut produire que 53 lieues gauloises, la lieue équivalant à 2,219 mètres. Si on suppose la lieue à 2,278 mètres ce serait 54 lieues un tiers. La différence est à peine sensible sur un si long parcours.

Duronum que les uns ont traduit par la Capelle, les autres, comme la commission de la carte des Gaules par Varpont était à 10 licues de Vironum, Verbinum ou 22 kilomètres. La distance de Vironum à Ninittace de 13 lieues ou 29 kilomètres. Une distance de 9 lieues ou 20 kilomètres séparait Ninittaci d'Auxenna. D'Auxenna à Reims on comptait aussi 10 lieues ou 22 kilomètres.

2e Tableau, route de Terouenne à Reims par Arras, Cambrai, Saint-Quentin, Condren, Soissons, Fimes et Reims.

Iter a Teruenna durocortorum m. p. cII.

Nemetacum.

Camaracum.

m.

P. XXH.

m. p. XIV.

Augusta Veromanduorum Saint-Quentin. m. p. xv.

Arras.
Cambrai.

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Augusta Veromanduorum Saint-Quentin. L. XVIII.

Angusta Suessionum. . Soissons.

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L. XXV.

L. XXV.

Il y aurait à faire ici la même remarque qu'au tableau précédent. Le mille romain se confondant avec la lieue gauloise, et le calcul partiel produisant un peu plus que l'énoncé général qui est de 103 mille pas, tandis que dans les additions partielles nous trouvons d'un côté 125 mille pas et de l'autre 104 lieues. Il faut donc faire ici la part des observations précédentes et ne pas compter sur une exactitude approximative. La distance de Saint-Quentin à Soissons est aussi de 25 milles parce qu'on a omis la station de Condren Contaginum mentionnée dans l'Itinéraire.

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Carte Théodosienne, allant de Reims à Amiens
par Soissons et Pontoise.

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(1) Litanobriga a été aussi traduit par Chantilly, Boran où il y avait

un pont sur la lys, à Croix-Sainte-Geneviève.

(2) L'Itinéraire ne marque que m. p. 11. ^

A. P.

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