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Patrie a obtenu sur notre scène un véritable succès; elle a été conduite avec habileté. Fournier joue le rôle du comte de Rysoor, avec chaleur; il a des accents émus qui émeuvent le spectateur, des élans chevaleresques et héroïques qui transportent. Il a soulevé les applaudissements de toute la salle. - Didier (le duc d'Albe) et Duménil (Karloo) remplissent leurs rôles avec leurs propres qualités et ils obtiennent du succès. Mme Francis (dona Dolorès) a des mouvements de passion nerveuse qui sont splendides; elle est dramatique. Mile Laure-Léon donne au rôle de la jeune Rafaële sa physionomie sympathique et sa douceur ingénue. Ces artistes sont vaillamment secondés par Letemple, Dardou, Francis et A. Ozanne.

Lundi 13 janvier. - Bataille de Dames a été reprise et jouée comme la première fois, c'est-à-dire d'une façon charmante par Mmes Francis et Laure-Léon, et artistement par Duménil, Sainville et Letemple.

Dans Si j'étais Roi, Herbert (Zéphoris) a obtenu un grand succès; sa voix est agréable et il nuance avec un talent incontestable les passages les plus difficiles.

Augé (Mossoul), jeu et chant ne lui font pas défaut, si ce n'est la voix qui est faible, mais d'une grande justesse, chante avec goût, n'abuse pas de ses moyens, parfois cependant il se ménage un peu trop.

Le rôle du prince Kadoor, quoique peu important, a été très favorable à Gourdon.

Ramel nous a donné un Piféar parfait; les applaudissements du public lui ont porté les témoignages d'estime qu'il a su inspirer. Letemple, artiste consommé, délicieux dans le rôle de Zizel.

Miles M. Couvreur (Némea), E. Ambre (Zélide) ont été charmantes; ce fut un feu nourri de notes étincelantes; un véritable duel où chacune voulait vaincre sa rivale. Toutes deux ont mis en jeu les innombrables ressorts de leurs ressources musicales et de leurs moyens.

Jeudi 15 janvier. Cette représentation était au bénéfice de M. J. Franz, chef d'orchestre, qui à droit à toutes nos sympathies et nos félicitations pour la manière intelligente dont il dirige l'orchestre et du bon résultat qu'il en obtient. La soirée était des plus variées; aussi, artistes et public ont-ils voulus apporter, chacun en leurs moyens, leur part d'estime pour ce véritable artiste.

La Périchole, opéra-bouffe en 3 actes. La Périchole est tout simplement une chanteuse des rues, qui a lié son existence à celle de son camarade Piquillo, sans pourtant que le moindre adjoint de Lima ait consacré cette union. Piquillo et la Périchole chantent en vain leurs plus jolis airs; ils ne reçoivent pas un maravédis. Pourtant les deux pauvres diables sont à jeûn, et ils ont tellement faim, que la Périchole tombe d'inanition devant la petite maison du vice-roi, pendant que son compagnon explore d'autres quartiers, dans l'espérance d'y rencontrer des âmes plus charitables. Le vice-roi sort de son palais. Il est frappé de la beauté de la chanteuse; il l'éveille, l'emmène pour lui faire servir à dîner, qu'elle accepte avec un empressement facile à comprendre, et il annonce à ses courtisans qu'il va installer la Périchole dans un de ses appartements. Le premier gentilhomme de la cour fait remarquer à son Altesse qu'elle n'a pas le droit de s'offrir une favorite qui ne soit pas mariée. N'est-ce que cela? Vite, qu'on cherche un pauvre hère qui consente à épouser la Périchole. Précisément, les courtisans aperçoivent un homme en train de se pendre. Ils le détachent et lui offrent des richesses et des titres de noblesse. Piquillo (car c'est lui qui voulait se pendre) accepte avec joie, à la condition qu'on lui donnera à dîner. Mais le troubadeur, devenu baron de Tabacco, apprend que c'est la maîtresse du vice-roi qu'il a épousé, et que cette maîtresse, c'est la Périchole. Il ne mange pas de ce pain-là! Ici les auteurs ont adroitement défié la critique, en plaisantant eux-mêmes sur le rapprochement qu'on pourrait faire de cette partie de leur pièce avec la Favorite. Les courtisans du viceroi, tous gens très collets-montés, ne dissimulent pas à son Altesse

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toute leur indignation, et la manifestent par un continuel manque de respects; et à la fin d'un repas, dans lequel ils font tourner en bourrique leur malheureux souverain; le baron et la baronne de Tabacco redevenus chanteurs, déposent aux pieds de leur bienfaiteur leurs titres et leurs prérogatives.

La musique de la Périchole est charmante. Les amateurs de complainte ont le morceau, car il est Espagnol ! Les amateurs de la cascade ont, l'Ariette-Griserie, chantée par Me E. Lambert, entre deux vins, qui rend avec un sentiment artistique: les irrégularités de l'ivresse, les points d'orgue bachiques, les trilles d'intoxication, les notes piquées de la divagation. Fournier s'est fait connaître sous un nouveau jour, ténor d'opérette, il ne manquait plus que ce fleuron à sa couronne, et il l'a obtenu, toujours consciencieux il a su donner le véritable caractère au rôle de Piquillo qu'il a rendu avec intelligence et fort bien chanté, et de façon à nous faire apprécier une belle voix artistement conduite, il a dit divinement la ronde, les Femmes, il n'y a qu'ça. — Letemple a très bien chanté les couplets de l'Incognito, on reconnaît en lui l'artiste de mérite qu'aucune difficulté n'arrête et qui a toujours su tenir son emploi. - Bardou a rempli le rôle de don Pedro, en comédien expérimenté, sa méthode est expressive, son jeu a de l'entrain, de la force et de la sensibilité. — Ortoni, Francis et Sainville ont été magnifiques.

Mme Francis, que nous n'avions pas encore entendu chanter, a obtenu à juste titre, un succès franc et sérieux dans les deux romances qu'elle a dites d'une façon charmante, elle déploie un talent réel, ainsi qu'une voix fraîche et bien timbrée.

L'orchestre a exécuté deux ouvertures: Les joyeuses commères de Windsor et Le premier jour de bonheur. L'exécution a excité un enthousiasme sincère, toutes les nuances ont été rendues, l'orchestre a fait merveille sous l'habile direction du bénéficiaire.

La soirée s'est terminée par Les trois épiciers, folie, non vaudeville en 3 actes. L'interprétation a été bonne, grâce à l'entrain, du désopilant Bardou, qui a été très drôle dans Bardou l'épicier; de Franeis (Lapie); et de Sainville (Leturc), et de Mme E. Lambert (Mme Leturc), Marie Thibeaud (Mme Bardou), et Jouve (Mme Lapie).

Dimanche 19 janvier.

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LÉO.

Bureaux à 5 h. — Rideau à 5 h. 1/2.
PATRIE, drame en 5 actes et 7 tableaux.
LES TROIS ÉPICIERS, vaudeville en 3 actes.

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HAYDÉE ou LE SECRET, opéra-comique en 3 actes.

Jeudi 23 janvier.

Représentation donnée par ia Troupe d'opéra.

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LUCRÈCE BORGIA, drame en 5 actes.

LA PERICHOLE, opérette en 3 actes.

JARDIN BOTANIQUE.

A céder une certaine quantité de Buis pour bordures.

A céder également des Plantes de serre, parmi lesquelles plusieurs Agave Americana et Variegata très forts, et d'autres plantes pouvant servir à orner les jardinières dans les appartements (Phormium tenax, Cyperus, Aspidistra, Richardia, Yucca, Panicum Sulcatum, etc.)

Et des plantes grasses: Cactées, Aloès, Crassulacées Euphorbia (beaux exemplaires), Kleinia, Mesembrianthemum, etc.

S'adresser au concierge du jardin.

LES VOLONTAIRES D'UN AN.

Paris, le 14 janvier 1873.

Aux termes de l'article 55 de la loi du 27 juillet 1872 et de l'article 8 du décret du 1er décembre suivant, les jeunes gens indiqués à l'article 54 de la loi, qui ont donné des preuves de capacité dans leur examen, et qui sont dans l'impossibilité de faire le versement exigé des volöntaires d'un an, peuvent être dispensés de tout ou partie de ce versement.

D'un autre côté, l'instruction du 1er décembre 1872 (n° 47), dispose que les exemptions peuvent être réparties sur deux, trois ou quatre candidats, mais il n'est pas accordé plus d'une exemption totale sur cent engagés.

Il résulte de ces dispositions:

1o Que les jeunes gens qui contractent un engagement d'un an dans les conditions de l'article 54 de la loi précitée du 27 juillet 1872 peuvent seuls être exemptés du versement, à l'exclusion de ceux qui s'engagent dans les conditions de l'article 53;

20 Que le nombre des engagés qui sert de base à la fixation des exemptions de versement est celui des jeunes gens admis à l'engagement dans les conditions de l'article 51;

3° Qu'une exemption de versement peut-être répartie sur deux, trois ou quatre candidats, mais non sur un plus grand nombre.

Afin d'arriver à une répartition équitable, des exemptions de versements, sans léser les intérêts du Trésor, j'ai décidé que les départements qui compteraient de 25 à 49 engagés pourraient obtenir une exemption d'un quart de la prestation; ceux qui compteraient de 50 à 74, une exemption de la moitié de la prestation; de 75 à 99, de trois quarts, de 100 à 124, une exemption totale; de 125 à 149, une exemption et un quart, et ainsi de suite.

Quant aux départements qui auraient moins de 25 engagés, quelque faible que soit le nombre de ces engagés, ils auront droit à une exemption d'un quart de la prestation. On ne saurait, en effet, priver ces départements d'une manière absolue des avantages accordés par la loi, parce que le nombre des candidats à l'engagement est peu considérable.

Le ministre de la guerre,
Général DE CISSEY.

NOUVELLES

Les cartes postales ont été mises en circulation le 15 janvier. Le système des cartes postales va vulgariser le système d'écriture graphique, soit la sténographie, comme étant surtout plus rapide que l'écriture ordinaire. La carte postale sera, pour beaucoup de personnes, l'occasion d'apprendre la sténographie que tout le monde devrait savoir, aujourd'hui qu'elle est rendue si facile par la méthode des frères Duployé.

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.. On annonce la mort de M. Mougin de Roquefort, vice-président du tribunal civil de Marseille.

... Le doyen des notaires du département de l'Yonne, et probablement de la France, M. Alexis Ravin, soldat du premier Empire, vient de mourir à Guerchy, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans.

. La doyenne des femmes du département du Nord, Mm. veure Réville, vient de mourir à Lille à l'âge de cent cinq ans.

.. D'autre part, on signale à Lyon, rue Jangot, 6, à la Guillotière, l'existence d'une dame André (Catherine), qui aurait cent sept ans.

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Saint-Quentin

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rouges rine les 100 kil. 42 .. 41à

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Bohain. Froment 1re 24 00 2o 23 00 3°

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Seigle 17 25 FéAvoine 17 00 Eillette, 00 Orge.. 00 Hivernache

Guise. Blé 1re 22 50 à 24 00 Seigle 17 00 Orge.... Avoine .. .. Féverolles 50 00

Cambrai. Farine 100 kil. 1re 44 00 2o 42 00 Son 10 50 Blé blanc qtal 31.. gris 29.. Seigle Avoine Orge d'hiver 23. mars 00 00 Colza d'hiver 28 mars 20

Le Directeur-Gérant,

AD. LANGLET.

Imprimerie Ch. POETTE, rue Croix-Belle-Porte, 19.

2e Année. No 4.

26 Janvier 1873.

LA PETITE REVUE

LETTRES, ARTS, SCIENCES,

INDUSTRIE & HISTOIRE LOCALE DU NORD DE LA FRANCE

Paraissant tous les Dimanches.

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Les Abonnés ont droit à une remise de 10 0/0 sur tous les ouvrages de Librairie qu'ils demanderont aux bureaux de la Petite Revue.

Poésie: Ils ont vécu,

SOMMAIRE: Notre Ville, par un CRITIQUE. par Pol NIGER. - Biographie: Maurice-Quentin De la Tour, (suite), par Charles DESMAZE. Documents historiques: Arrêt du Conseil d'Etat du Roy portant réglement pour les charges et dépenses de l'Hôtel-de-Ville de Saint-Quentin, communiqué par M. R. JOURDAIN. -Hygiène: De l'homme, (suite). Législation française: II. Acquisition de la qualité de Français postérieurement à la naissance. Théâtre de Saint-Quentin, par LEO. Grand Cirque Milanais, par NOEL. - Nouvelles. - Bulletin commercial.

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2e partie, (se détachant du journal): Chapitre II, (fin). Chapitre III, Voies romaines dans le département de l'Aisne, par l'abbé POQUET, pages 13, 14, 15, 16.

II. L'Auguste de Vermandois, vengée et illustrée, traduction complète de Claude Hémeré, par CHARLES, pages 13, 14, 15, 16.

NOTRE VILLE.

II.

Nous finissions par ces mots: On est peu courtois. Ce n'est pas que le sentiment de la politesse manque absolument au Saint-Quentinois, non; mais une sorte d'insouciance naturelle pour tout ce qui ne rapporte pas, le rend incapable de se donner quelque peine pour les choses simplement convenues. Il admire même cette grande aménité du boutiquier parisien, qui, espérent allécher sa pratique, la circonvient par une foule d'obsequiosités afin de la retenir le plus longtemps possible. En ceci le provincial est peu susceptible d'être gagné; c'est pour

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