gislateurs qui ont si sagement & si courageusement rempli leur honorable mission.

Le zêle du bien général qui doit tous à jamais nous embrâser, est pour nous un besoin comme un devoir impérieux. N'empoisonons pas la vive allégresse qui nous transporte en ce jour, par le souvenir amère des troubles dont nous avons été agités depuis plus de deux ans. En jetant nos regards sur l'avenir heureux qui nous est préparé, ne nous occupons que des moyens d'accélérer nos jouissances.

Ne perdons pas de vue, en même temps, que la discorde & l'anarchie sont nos ennemis communs, & jurons avec un Roi Citoyen, de les combattre de toutes nos forces, par les armes de la raison & de la loi.

Fait & arrêté en séance de Directoire, ce 15 septembre 1791, une heure après-midi.

Signé, P. LOYSEL, vice-président; L.-F.-M.-O. GUILLIOT, C.-B.-F.-L. PERIN, N.-M. QUINETTE, M.-M. RIVOIRE, administrateurs; F. BLIN, Procureur-GénéralSyndic.

Contre-signé, M.-J.-J.-P. LELEU, secrétaire-général du département.

(Communiqué par A. LEDUC, instituteur).

LÉGISLATION FRANÇAISE.

I.

§ 1. Ce que c'est que le droit en général, le droit naturel, le droit

positif, la législation d'un Etat.

Le droit est, suivant la définition des jurisconsultes romains, la science de ce qui est juste et équitable.

Il se divise en droit naturel et en droit positif.

Le droit naturel est la science qui étudie les règles de conduite indiquées à chaque homme par la raison. - Ces règles sont appelées lois naturelles.

Le droit positif est la science qui étudie les règles de conduite imposées dans chaque Etat par la puissance pu-~ blique. Ces règles sont appelées lois positives. Elles sont, ou du moins doivent être la consécration des lois naturelles, et leur application la plus conforme aux circonstances de temps et de lieux. L'ensemble des lois positives d'un Etat forme la législation de cet Etat.

Le mot droit s'emploie encore, dans un sens tout différent, pour désigner un bénéfice, une faculté que procure le droit, en d'autres termes, pour exprimer ce qu'une personne est autorisé à faire ou à ne pas faire: c'est ainsi qu'on dit : user de son droit, de ses droits; les droits des citoyens.

L'idée de droit ainsi entendu a pour corrélative l'idée de devoir.

§ 2. Nécessité d'une puissance publique et d'une législation pour assurer l'ordre et la justice dans les sociétés humaines. Pour que l'ordre et la justice soient assurés dans un Etat, il faut évidemment: 1° que les membres du corps social soient tenus d'obéir à certaines règles de conduite; 2° qu'il y ait une autorité d'où émanent obligatoirement ces règles de conduite. En d'autres termes, tout Etat, pour subsister, a besoin d'une législation et d'une puissance publique.

La puissance publique ou la souveraineté réside dans l'ensemble de la nation, où elle a été déposée par Dieu luimême, qui, en fondant les sociétés, a dû, dans sa suprême sagesse, leur laisser la puissance indispensable à leur existence.

§ 3. Attributions essentielles de la puissance publique; distinction des trois pouvoirs (pouvoir législatif, pouvoir exécutif, pouvoir judiciaire); organisation diverse suivant les temps et les lieux. La puissance publique porte en elle-même trois ordres essentiels d'attributions, qui sont les suivants: 1o faire les lois; 2o assurer l'exécution des lois, et veiller à la prospérité et à la sûreté intérieures de l'Etat, comme à sa défense extérieure ; 3° de juger les différends des particuliers et punir les infractions aux lois.

Ces trois ordres d'attributions constituent trois pouvoirs ayant chacun leur sphère propre, à savoir: le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.

Au pouvoir législatif, il appartient de faire les lois.

Au pouvoir exécutif il appartient d'assurer l'exécution des lois, et de veiller à la prospérité et à la sûreté intérieures de l'Etat, comme à sa défense extérieure.

Au pouvoir judiciaire il appartient de juger les différends des particuliers et de punir les infractions aux lois.

La nation, ne pouvant exercer directement la souveraineté, en délégue les attributions. Par suite, le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, séparés, réunis, ou diversement combinés, sont confiés à des magistrats ou à des corps, d'une façon implicite ou explicite, permanente ou temporaire, et différente suivant les temps et les lieux.

Ces modes variés d'organisation des trois pouvoirs constituent les diverses formes de gouvernement.

§ 4. Objet multiple de toute législation.

-

Droit public et administratif; droit privé (civil et commercial); droit pénal. Quelle que soit l'organisation des pouvoirs publics, les sociétés humaines réclament, comme nous l'avons déjà dit, une législation. Toute législation, et particulièrement la législation française, renferme trois branches principales, qui

forment l'objet du droit public et administratif, du droit privé et du droit pénal.

-

Le droit public et administratif a pour objet les garanties assurées aux citoyens, les attributions et les limites des pouvoirs publics, et les rapports des gouvernants et des gouvernés. Le droit public proprement dit a pour objet les garanties assurées aux citoyens, les attributions et les limites des pouvoirs publics. Le droit administratif a pour objet les rapports entre les gouvernants et les gouvernés. Il s'occupe de la mise en pratique des principes généraux posés par le droit public proprement dit, en entrant dans les détails et les applications diverses de ces principes.

Le droit privé a pour objet immédiat l'intérêt particulier des individus, l'intérêt privé. Il renferme le droit civil et le droit commercial. Le droit civil comprend des règles communes à tous les citoyens, et qui n'admettent de dérogation que par l'effet d'une disposition expresse du législateur. - Le droit commercial comprend les règles spéciales aux commerçants et aux actes commerciaux.

Le droit pénal a pour objet la poursuite et la répression des infractions aux lois. (A suivre.)

HYGIÈNE.

DE L'HOMME.

« Le corps de l'homme constitue le plus compliqué de > tous les systèmes; mais, vu dans son ensemble extérieur, > il offre la plus grande simplicité, car il se réduit à ces » trois grandes divisions: la tête, le tronc, les membres. » Mais quel accord, quelle harmonie entre la destination de >> ces masses principales et la manière dont elles sont dis» posées !

» La tête, siége du sentiment et de la pensée, est chez » l'homme la partie la plus élevée; elle le couronne, comme >> il couronne lui-même la longue série des êtres animés, et » c'est ce qui lui transmet ce caractère de noblesse et de >> grandeur qui devait en effet briller sur le front du roi de » la création. Indépendamment de cette marque extérieure » de dignité, en occupant ainsi la première place, la tête » devient une espèce d'observatoire, où l'âme en vigie dé» couvre au loin ce qui lui est avantageux ou nuisible, et » dirige les mouvements vers un but éminemment utile, >> celui de la conservation. C'est ainsi que l'homme évite » ou repousse ce qui est capable de lui nuire, recherche, » saisit, s'approprie ce qui peut contribuer à son bien-être, » et étend son empire sur tout ce qui l'entonre.

» Le tronc est le centre de l'organisation, il renferme des » organes très essentiels à la vie, tels que le cœur, les pou>> mons, le foie, l'estomac, etc.

» Les membres supérieurs peuvent atteindre, saisir une >> foule de corps plus ou moins élevés. Par leurs mouve>>ments, aussi nombreux que variés, ils protégent la tête et >> le tronc dont l'intégrité est si importante à l'exercice de la » vie. Enfin les membres inférieurs sont à la fois la base de >> l'édifice vivant et les principaux organes de la locomotion; > leur longueur est à peu près égale à la moitié de celle du » corps. Ils parcourent l'espace, tantôt comme un ressort » qui se détend, tantôt comme un compas qui chemine, et » établissent ainsi les innombrables rapports que l'homme > entretient avec tout ce qui l'entoure (1). »

Si maintenant nous voulons pénétrer dans l'intérieur du corps de l'homme, afin d'acquérir une connaissance plus approfondie des diverses parties qui le composent, nous trouverons ici, comme dans tous les édifices, une portion profonde, dure, solide, une sorte de charpente, chargée de soutenir les autres parties du corps et formée par la réunion des os.

Les os affectent diverses formes; ils sont allongés, applatis, concaves, convexes, etc., selon les parties du corps où ils sont situés, selon les organes qu'ils ont à contenir : longs et droits dans les membres, disposés en arc de cercle à la poitrine, ils sont réunis à la tête de manière à former une véritable boîte dans laquelle le cerveau se trouve protégé.

La réunion de toutes les parties du système osseux constitue le squelette, espèce de charpente qui sert d'appui à tous les autres organes, et qui représente tantôt des leviers dont les muscles sont les puissances, tantôt des cavités destinées à loger les organes essentiels à la vie et à les garantir de l'action des corps extérieurs.

(La suite au prochain numéro)

THÉATRE DE SAINT-QUENTIN.

Cette semaine a eu trois représentations. Deux ont donné: La Tour de Londres, le Tour du Cadran, Rita l'Espagnole et les Amours de Cléopâtre. Dans chacune de ces pièces, les artistes ont continué de moissonner les ovations frénétiques qu'ils avaient provoquées dans les précédentes représentations; l'interprétation en a été soignée.

La troisième soirée étalt attrayante, assurément; elle se composait de Galathée et du Postillon de Lonjumeau. Aussi y avait-il une salle littéralement comble. Mile Couvreur manquait d'entrain dans

(1) Broc, Traité d'Anatomie.

le rôle charmant de Galathée; elle a la voix, mais cela ne suffit pas toujours pour éblouir complètement les spectateurs. Le grand air du premier acte a été dit d'une façon supérieure. Gourdon (Pygmafion), possède un vrai talent de comédien; il sait animer la scène et donner à ses rôles la physionomie et l'expression qui lui sont propres; il chante avec art; sa voix, bien timbrée, trouve des accents chaleureux qui impressionnent; ses intonations sont d'une justesse irréprochable. Ramel (Ganimede), que nous sommes loin de trouver parfait, a très bien chanté les couplets de la Paresse.

Le Postillon de Lonjumeau, cet opéra comique d'une gaieté, d'une invraisemblance si plaisante; — d'une musique franche et frappée au bon coin du style d'Adam, a eu un véritable succès. - Herbert (Chapelou, postillon) a rempli son rôle dans la perfection; excellent artiste, il a conquis les suffrages du public par sa voix, son jeu et son chant chaleureux; il est jeune, et avec les qualités qu'il posséde, une voix sympathique, naturelle, suffisamment corsée et étendue, il peut et doit, le travail aid nt, aspirer à un bel avenir. - Mme Ambre

Madeleine) vocalise habilement, a toujours le sourire aux lèvres. Comme femme, elle en a tous les charmes, toutes les séductions; comme comédienne, elle est intelligente, dit juste et bien; commé chanteuse, elle a une voix dont elle se sert de manière à nous prouver qu'elle n'ignore aucun des secrets de l'art du chant. - Nos éloges sincères à Letemple (le marquis de Corcy), Mathieu (Biju, charron) et à Me Marie Thibeaud (Rose), qui ont bien seconde cette magnifique interprétation sur notre scène.

Noublions pas l'orchestre qui doit avoir sa part du succès de cette soirée. Ces deux partitions ont été exécutées sous l'habile direction de M. Defrance avec un soin extrême, une grande puissance de coloris, une délicatesse de nuances et un ensemble parfait. LEO.

Dimanche 5 janvier.

LA GRANDE DUCHESSE DE GÉROLSTEIN, opérette-bouffe en 3 actes et 4 tableaux.

LE CENTENAIRE, drame en 5 actes.

Ordre 1° Le Centenaire. 2° La Grande Duchesse.

PATRIE, drame en actes et 7 tableaux, de

M. Viciorien Sardou.

NOUVELLES

Le musée du Louvre vient d'acheter trois statuettes en or, moyennant 25,000 fr. Ces statuettes représentent Osiris, Isis et Horus, la trinité égyptienne. Elles remontent à la plus haute antiquité.

.. La Société de protection des Alsaciens-Lorrains de la rue de Provence, 9, vient de recevoir 40,000 fr. de M. le duc d'Aumale.

On vient de poser sur l'entrée principale de la Bourse, au-dessous

de l'horloge, un baromètre circulaire.

Les ouvriers qui creusent en ce moment les fondations du nouvel aqueduc de la Marne, ont trouvé la semaine dernière un très grand nombre d'instruments qui remontent à la période lacustre.

.*. M. le curé de Saint-Louis d'Antin vient d'inauguré une crèche dite Crèche Saint-Louis-d'Antin, rue Saint-Lazare, 126.

.. Mme de la Selle, soeur du maréchal de Mac-Mahon, vient de mourir au Château de la Ferté-Beauharnais.

.. La Compagnie du chemin de fer du Midi vient d'augmenter les