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§ 9.

Des maçonneries en moellons.

Parmi les maçonneries en moellons, on distingue d'abord celles en moellons piqués, en moellons smillés et en moellons bruts.

On appelle moellon piqué celui dont les faces ont été régularisées au poinçon; moellon smillé, celui qui a été dégrossi et équarri au marteau; et moellon brut celui qui n'a reçu aucune façon. On subdivise ensuite chaque espèce en :

Maçonnerie par assises réglées.
Id. par relevés.
irrégulière.

Id.

MAÇONNERIE PAR ASSISES RÉGLÉES. On dit qu'une maçonnerie est faite par assises reglées quand chaque lit ou assise est d'égale épaisseur sur toute la longueur du mur.

Pour exécuter cette maçonnerie, on commence par former les deux parements du mur au moyen d'une ligne en moellons posés à bain flottant de mortier et de manière à former alternativement carreau et boutisse; l'intervalle est ensuite rempli au moyen d'une maçonnerie de blocage, ou de moellons bruts choisis, bien gisants, posés dans un bain de mortier, et l'assise est arrosée avec des retailles de pierres et du mortier.

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Les maçonneries par assises réglées se font presque toujours soit en moellons piqués, soit en moellons smillés; il faut qu'ils soient bien équarris, bien gisants et placés sur leur lit de carrière.

Quelquefois les maçonneries en moellons n'ont qu'un parement par assises réglées; l'autre est formé par relevés ou maçonnerie irrégulière: ceci arrive chaque fois que l'un des parements seulement doit être visible.

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MAÇONNERIE PAR RELEVÉS. La maçonnerie par relevés se fait comme celle par assises réglées; toute la différence consiste en ce qu'au lieu de former chaque assise au moyen de moellons d'égale épaisseur, on la compose de moellons de toute épaisseur que l'on pose, en bonne liaison, les uns sur les autres.

On s'astreint seulement à obtenir des arrasements réguliers de 30 en 30 centimètres, comme

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Fig. 14.

à la figure 14. L'intervalle compris entre deux arrasements s'appelle un relevé.

MAÇONNERIE EN MOELLONS BRUTS ou IRRÉGULIÈRE. Si au lieu de s'astreindre au pavement, à avoir des arrasements régulièrement espacés, comme dans la maçonnerie par relevés, on forme ces parements

de moellons de toute forme, de toute grosseur, posés en aussi bonne liaison qu'on le peut dans toute l'étendue du mur (fig. 15); on a de la maçonnerie irrégulière.

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On en rencontre de nombreux exemples dans tous les endroits où la pierre est commune, bien qu'on lui substitue souvent la construction par relevés.

Le principal défaut de toutes les espèces de maçonneries en moellons, c'est d'offrir dans le sens de l'épaisseur des murs deux sortes de maçonneries susceptibles de prendre un tassement différent, à moins que l'on n'emploie des matières capables de faire prise presque immédiatement. Il résulte souvent de cette circonstance une séparation entre les parements de la maçonnerie intérieure, que l'on doit chercher à empêcher par les moyens les plus

convenables.

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pas destinées à être recouvertes d'enduit, doivent être cirées et jointoyées.

Le cirage consiste à comprimer fortement, au moyen d'un outil particulier et à lisser le mortier qui reflue aux joints de parement; cette opération doit se faire aussitôt que le mortier a pris assez de consistance pour se lisser sous l'impression de l'outil.

Le jointoyement consiste à gratter le mortier qui garnit les joints de la maçonnerie sur un ou deux centimètres de profondeur et à le remplacer par d'autre mortier auquel on peut donner la couleur de la pierre par une addition de noir de fumée ou de jaune d'ocre. Lorsque ce mortier a pris un certain degré de consistance, on le recire au moyen d'une petite truelle. Le jointoyement demande quelques soins à cause de l'importance qu'il acquiert par suite du nombre, de la grandeur et de l'irrégularité des joints.

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Les jointoyements doivent être faits, pour bien réussir, en temps humide et à l'ombre, afin d'éviter une trop rapide dessiccation du mortier. Le mortier qu'on y emploie doit être d'autant plus hydrau

Fig. 16.

lique qu'on approche davantage de la fin de la bonne saison. Il doit nécessairement être bien durci avant l'hiver, car, dans le cas contraire, il eut être attaqué par la gelée, et l'ouvrage est souvent à recommencer au printemps suivant. Dans un jointoyement bien fait, tous les joints doivent présenter un léger dos d'âne. (Fig. 16.)

En général, les cirages tiennent mieux que les jointoyements et ils coûtent moins cher.

§. 11. Emploi des maçonneries en moellons.

Les maçonneries en moellons servent non-seulement à la construction de murs de toute espèce, mais on peut aussi les employer à celle des voùtes de moyenne dimension.

Dans ce dernier cas, on donne aux moellons la forme plus ou moins approchée de voussoirs, afin de diminuer l'épaisseur des joints de mortier et les tassements qui s'ensuivent.-Ces moellons portent le nom de pendants.

Ces maçonneries bien exécutées sont très-bonnes, très-solides, très-économiques et d'un entretien peu coûteux.

§ 12. Maçonneries sèches.

On fait quelquefois des maçonneries sèches en moellons; c'est ce que l'on appelle des perrés. Les perrés se construisent d'après les mêmes principes que les autres maçonneries. Les perrés servent surtout à revêtir des talus d'ouvrages en terre exposés à l'action de l'eau.

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§ 15. Maçonneries en briques.

Les maçonneries en briques sont d'une très-facile exécution à cause de la petitesse et de la régularité des matériaux employés. -- L'arrangement des briques pour obtenir de bonnes liaisons varie suivant l'épaisseur des murs.

Dans toute maçonnerie en briques, les briques doivent être posées à bain flottant de mortier, tout en réduisant les joints à leur moindre épaisseur;

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