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plateaux, dans le rapport de 64 à 100. Et quand la manivelle fait quarante-sept tours, la perte est minime; mais cette machine s'engorge aisément et elle exige de fréquentes réparations.

Le chapelet incliné diffère du chapelet vertical en ce que ses plateaux ont ordinairement de plus grandes dimensions. Ils sont en bois et carrés, et se meuvent dans une caisse inclinée nommée buse qui est ouverte par le haut.— Le produit de cette machine est à peu près égal à celui du chapelet vertical, mais elle comporte de plus grandes dimensions et on peut lui appliquer un manége.

La vis d'Archimède est tellement connue que nous nous dispenserons d'entrer dans des détails à cet égard; nous ferons observer qu'elle peut élever l'eau de neuf à dix pieds de hauteur. ---- On calcule que cette machine, mue par huit ou dix hommes travaillant dix heures, peut élever environ quatre cents mètres cubes.

Les pompes employées aux épuisements ont le défaut capital de s'engorger par l'introduction de la boue et du sable que l'eau charrie, et qui, en s'insinuant entre le piston et le corps de la pompe, se fixent dans les articulations des charnières; il en résulte que les frottements augmentent progressivement, que les soupapes cessent d'agir, que l'action de la puissance, absorbée par les résistances passives, ne tend qu'à la destruction de la machine qui devient enfin incapable de produire aucun effet utile.

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Le batardeau est une espèce de coffre en charpente, composé de deux files de pieux parallèles

revêtus intérieurement de planches jointives et reliés au sommet par des ventrières et des liernes (fig. 8 et 9).

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Le coffre doit être rempli de terre glaise que l'on pilonne par couches; mais avant de déposer cette glaise, il faut draguer dans l'intérieur du coffre pour en enlever la vase et les sables, car il est essentiel que la glaise repose immédiatement sur le bon terrain. On donne ordinairement à un batardeau une épaisseur égale à la hauteur de l'eau à soutenir.

Quand on doit descendre à plus de trois mètres et qu'il faut draguer à une profondeur assez considérable dans l'intérieur du batardeau pour parvenir à des couches imperméables et résistantes, on garnit les pilots, non de planches, mais de palplanches qui doivent prendre environ un mètre de fiche au-dessous des terres à rapporter dans l'intérieur.

Un batardeau doit résister à deux forces trèspuissantes. La première dépend de la poussée de la terre qui remplit le coffre les ventrières et les liernes sont destinées à vaincre cette force; si elles ne suffisent pas, on y ajoute des liens en fer.

La seconde force exerce son action lorsqu'on

épuise l'eau dans l'espace que le batardeau enveloppe; alors la pression de l'eau environnante contre le coffre de la charpente tend à le renverser en dedans. On résiste à cette force en établissant un nombre suffisant d'étais et de jambes de force placées intérieurement.

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Quoiqu'un batardeau ait été construit avec toutes les précautions que l'art suggère, il arrive rarement qu'il ne s'y forme des voies d'eau qui contrarient l'épuisement; elles sont de trois sortes. Les unes se forment en traversant les parois du coffre; les secondes en s'insinuant entre le terrain sur lequel le batardeau est assis et la glaise que le coffre contient; les autres doivent leur origine à des sources plus ou moins fortes qui jaillissent dans le terrain que le coffre environne. Les deux premières sortes de voies d'eau dépendent ordinairement de la mauvaise construction du batardeau; la dernière est inévitable et est une conséquence de la nature du sol.

Pour qu'une voie d'eau puisse traverser les parois du coffre, il faut qu'il y ait dans la glaise un défaut de continuité, et ce défaut aura lieu lorsque cette argile contiendra des morceaux de bois ou de pierres. Il importe donc essentiellement de choisir de la glaise bien pure et de veiller à ce qu'aucun corps étranger ne tombe dans le coffre avant ou pendant le remplissage.

Le moyen de combattre les voies d'eau provenant de sources qui se trouveraient à l'intérieur du bassin, consiste à les encaisser dans une espèce de puits ou de coffre imperméable qui, les empêchant de s'écouler, les oblige à s'élever jusqu'à une certaine hauteur où elles se trouvent de niveau avec la surface de la masse d'eau dont elles proviennent ; alors l'équilibre s'établit et l'écoulement cesse.

Les travaux à effectuer dans l'intérieur d'un batardeau ne permettent pas toujours de former cette espèce de puits et de l'élever à la hauteur convenable; en pareil cas, on étudie les moyens d'établir une sorte de syphon renversé dont les branches sont disposées suivant la configuration du local.

Dans tous les cas, les travaux qui doivent s'effectuer dans l'enceinte d'un batardeau doivent être poussés avec toute l'activité possible, et avant de les entreprendre, on doit tout prévoir et tout disposer pour qu'il n'y ait aucune cause de retard.

L'économie, sous le rapport des épuisements, exige que la superficie des enceintes des batardeaux soit la moindre possible; d'un autre côté, la prévoyance commande de se ménager la faculté de former des contre-batardeaux intérieurs, utiles quelquefois, et de conserver toujours l'espace nécessaire pour les maçonneries de constructions.

Les figures 8 et 9 donnent le dessin d'un batardeau avec coffre; les figures 10, 11 et 12 repré

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sentent deux autres genres de batardeaux plus simples.

ᎪᎡᎢ . II.

§ 7.

Des Maçonneries.

Parmi les maçonneries, on distingue celles en libages, en moellons, en briques, en bétone, en pisé, et les maçonneries mixtes faites avec ou sans mortier. Nous ne parlerons pas des maçonneries en pierres d'appareil, qui ne rentrent pas dans le cadre que nous nous sommes tracé.

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§ 8. Maçonneries en Libages.

Les libages sont des blocs de pierre plus ou moins volumineux, simplement dégrossis au marteau, ou d'une taille grossière exécutée au poinçon.

On recherche, autant que possible, des libages bien gisants et d'une épaisseur uniforme.

Les libages doivent être posés à bain flottant de mortier que l'on fait fluer de toutes parts en frappant sur la pierre avec une masse en bois jusqu'à ce qu'elle ait pris une position stable. On doit, en arrangeant les libages, éviter les joints montants. -Au parement, on les arrange, autant que faire se peut, de manière à faire alternativement carreau et boutisse.

Les maçonneries en libages s'emploient principalement dans les fondations des grands ouvrages.

On emploie, dans quelques circonstances, de la maçonnerie sèche en libages, c'est-à-dire sans interposition de mortier. Les libages sont affermis, dans ce cas, au moyen de cales en pierre.

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