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Les bois défectueux sont désignés, dans l'art de bâtir, sous les noms de bois cariés, ou moulinés, gélifs, noueux, rebours, tranchés, roulés, sur le

retour.

Le premier défaut, la carie ou la moulinure, résultant de la décomposition plus ou moins avancée du tissu ligneux, est le plus grave de tous; il peut se subdiviser, suivant le degré auquel il est parvenu et suivant les causes qui le produisent, en: Echauffement, premier degré de la décomposition des bois il s'annonce par une odeur désagréable et par des taches noires, blanches ou rouges, en quantité plus ou moins considérable;

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Pourriture, résultant des alternatives de sécheresse et d'humidité : c'est le dernier degré de la décomposition des ligneux qui se réduisent alors en une substance pulvérulente brune ou blanche;

Carie, proprement dite ou pourriture sèche qui produit le même résultat, elle s'annonce par la présence d'excroissances végétales comme des champignons, des vis de coups, etc., qui se développent à leur surface;

Vermoulure ou moulinure, résultat du travail de petits vers qui naissent d'œufs introduits dans la substance des bois plus ou moins échauffés.

Le bois est gélif lorsqu'on aperçoit dans la coupe transversale du tronc des fentes en forme de rayons; cet effet, dû aux fortes gelées, doit faire rejeter les pièces qui en sont atteintes.

Le bois est noueux lorsqu'il provient d'un arbre qui avait un grand nombre de branches sur le tronc.

Ce bois, difficile à travailler, ne peut servir lorsqu'il est sain que dans des constructions hydrauliques et dans les fondations où un simple équarrissage est suffisant.

On emploie au même usage le bois rebours dans lequel l'ordre et la disposition des fibres sont troublés, et le bois tranché, dont les fibres sont dérangées et altérées par l'insertion irrégulière des nœuds qui les désunissent.

La roulure se reconnaît aux fentes concentriques qui séparent les couches annuelles des bois. Ce défaut est ordinairement accompagné de pourriture et doit faire rejeter les pièces qui en sont atteintes.

Le bois sur le retour ne vaut rien pour la charpente; c'est celui qui est mort sur pied après avoir dépéri pendant quelque temps dans cet état.

L'arbre se détériore par le cœur: on reconnaît le moment où cet effet commence à s'opérer par le couronnement de la cime de l'arbre et lorsque les feuilles des branches inférieures poussent de bonne heure et tombent avant l'automne.

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La force des bois est proportionnelle à leur pesanteur. De deux pièces de la même grosseur et de la même longueur, le plus pesant est le plus fort à peu près dans la même proportion que son poids est plus grand.

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On divise les arbres en quatre classes, selon la qualité des bois qu'ils produisent.

Dans la première on range ceux qui fournissent les bois les plus durs et les plus durables, comme le chêne, le châtaignier, l'orme, le noyer, le hêtre et le frêne.

Dans la deuxième on place les arbres résineux, c'est-à-dire ceux dont le bois est imprégné d'une substance résineuse, comme le pin, le sapin, le mélèze.

Dans la troisième viennent les arbres dont le bois est tendre, spongieux et souvent blanc, comme le peuplier, le tremble, l'aulne, le bouleau, le charme.

Dans la quatrième, enfin, on range les arbres d'un tissu fin et serré, suceptibles de recevoir un poli plus ou moins brillant, tels que le sorbier, le poirier, le pommier, le prunier, le cornouiller.

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Le chêne est, sans contredit, le meilleur bois de charpente que nous possédions; il est fort, élastique et durable on a des exemples de charpente en chêne qui ont duré six cents ans. - Dans l'eau, il est presque impérissable et y acquiert, à la longue, une couleur et une dureté comparables à celles de l'ébène.

§ 27.

Le châtaignier s'emploie dans la charpente : il sert aussi à faire des cercles de tonneau et des manches d'outils.

Ces objets se lèvent de jeunes pousses de taillis de sept à huit ans.

§ 28.

L'orme se subdivise en un grand nombre de variétés. L'orme tortillard, dont les fibres ont une très-grande ténacité, sert à faire les moyeux des roues. Les autres variétés sont employées dans la charpenterie des moulins et des pressoirs, pour faire des vis, des écrous, des corps de pompe et des tuyaux de conduite.-On en fait peu d'usage. dans la charpenterie ordinaire, parce qu'il se laisse facilement piquer des vers. Ce bois se travaille bien et n'est pas sujet à éclater: l'orme mâle se travaille mieux que l'orme femelle.

§ 29.

Quoique le noyer soit susceptible d'acquérir des dimensions considérables, il n'est guère employé aux travaux de charpente, parce qu'il est fort sujet à être piqué des vers et peu résistant aux efforts qui tendent à le fléchir. On trouve d'ailleurs à en faire avantageusement usage pour les ouvrages de menuiserie, de marqueterie et de tour; il sert presque exclusivement à la fabrication des bois de fusils.

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§ 30.

Le hêtre est d'un assez bon emploi comme bois de charpente, mais il faut pour cela qu'il ait été parfaitement débarrassé de sa séve et bien défriché.

Il réussit fort bien dans les ouvrages constamment immergés et dans ceux qui sont exposés à des mouvements vibratoires.

$ 31.

Le frêne, quoique peu commun, est rarement employé dans les charpentes, mais il rend de bons services dans les travaux de charronnage pour les pièces qui exigent de la longueur et de la souplesse.

ART. VI. - Arbres résineux.

$ 32.

Le pin se subdivise en une trentaine de variétés. Les principales en Europe sont le pin sauvage ou de Genève, ou de Russie. Le pin rouge ou d'Écosse, le pin de Haricio ou de Corse, le pin maritime, qui croit généralement dans les sables voisins de la mer et dans ceux de la Campine. Ce bois résiste bien à l'humidité.

§ 33.

Le sapin s'emploie aux travaux de charpente et de menuiserie; on en fait un grand usage pour les pilotis, les planchers et les panneaux.

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