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la force d'adhérence des parties qui forment le béton, par leur aptitude à se solidifier, la masse entière ne formera plus qu'une seule pierre, d'autant moins susceptible d'enfoncer sous le poids des constructions, que sa surface sera plus grande.

La proportion du gravier employé au mélange varie avec les constructions, et elle doit varier en effet avec la nature du gravier ou des pierres cassées employées. Le rapport du mortier et du gravier doit être tel que le mélange ne soit ni trop gras ni trop maigre, c'est-à-dire que les graviers soient empâtés sans excès ni vides. L'excès du gravier rend le béton coulant, facilite la séparation des deux éléments, et nuit ainsi à sa solidité; les vides empêchent l'agrégation. On déterminera donc la proportion de mortier à employer par la connaissance même des vides du gravier ou des pierres cassées. On remplit de gravier sec une caisse de grandeur déterminée, on pèse; on verse ensuite de l'eau dans la caisse remplie de gravier jusqu'à ce qu'elle arrose les bords: la différence entre les deux poids détermine la somme des vides.

On verra ainsi que dans les graviers purgés et les pierres cassées, les vides peuvent varier de 30 à 42 p. c. du volume apparent. Les quantités de mortier à employer au béton doivent varier de 65 à 77 p. c. du volume du gravier employé.

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Comme vérification, le béton doit cuber, après confection, 55 p. c. de plus que le gravier employé.

$ 19. Des Ciments.

On appelle ciments des matières composées d'argile et de chaux, qui, réduites en pâte et gàchées,

prennent sous l'eau à la manière du plâtre. Tels sont les ciments romains, ciment de Mine-elms ou ciment anglais, Médina romain, trass artificiel de Hollande.

On mêle aussi les ciments à la chaux grasse avec laquelle ils forment un mortier hydraulique.

Si le ciment ne contient sur cent parties de chaux que soixante-cinq parties d'argile, il sera très-peu énergique.

S'il contient parties égales de chaux et d'argile, il sera un bon ciment ordinaire.

Si le ciment renferme dans sa composition plus d'argile que de chaux, il deviendra de plus en plus énergique.

On peut obtenir des ciments artificiels de la même manière que la chaux artificielle, en combinant ensemble la chaux et l'argile.

Dans l'argile de Boom, avec laquelle on fait les briques dites du canal, il se trouve une grande quantité de rognons calcaires que l'on avait déjà tenté d'utiliser pour en obtenir de la chaux.

Par une cuisson complète, ces calcaires ont donné une substance qui, par ses propriétés, se rapporte à celle que M. Vicat désigne sous le nom de chaux limite, et qui, étant traitée à la manière ordinaire et réduite en mortier, puis employée dans une maçonnerie immergée, prend très-vite et acquiert une dureté assez forte; mais après peu de temps, elle se boursoufle, se désagrége, et pourrait compromettre l'existence des ouvrages dans lesquels elle serait employée.

Par une cuisson incomplète, ce calcaire a donné une substance qui peut rivaliser avec les meilleurs ciments anglais.

Des expériences faites à Anvers, à l'Entrepôt, par un ingénieur des ponts et chaussées, ont prouvé que ce ciment, tel qu'il est fabriqué par MM. Dosson et Delangle, donne des résultats tout aussi avantageux que les ciments anglais; le prix, en outre, est de moitié moindre.

§ 20. Des Mastics.

Les mastics sont des compositions moins employées que les mortiers et qui en général sont plus compliquées et servent aux mêmes usages.

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Pierre artificielle. C'est une composition qui a une grande analogie avec le mastic de Dilh qui jouit d'une réputation méritée.

La pierre artificielle se compose de sable sec, rude et bien lavé, de calcaire grossier ou silicifère réduit en poudre, de litharge moulue et passée au tamis; le tout incorporé dans de l'huile de lin.

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Mastic de tailleur de pierre. Pour boucher les cavités et défauts qui existent dans les pierres, les tailleurs de pierre se servent d'un mastic composé de la manière suivante : on fait fondre ensemble une partie de cire et deux parties de colophane, et on ajoute à ce mélange une quantité plus ou moins forte de pierre pilée. Ce mastic est ensuite coulé en bâton pour s'en servir au besoin. Mastic de rejointement. On le fabrique avec de la chaux vive que l'on éteint dans du sang de boeuf et que l'on mélange ensuite avec une portion de limaille et de ciment pulvérisé.

Le mastic des fontainiers, qu'on appelle quelquefois ciment éternel, est composé de tuile pilée, de charbon de terre, de mâchefer et de chaux vive, bien broyés ensemble et corroyés avec de l'eau.

On le confectionne encore d'une autre manière, en faisant infuser pendant 24 heures 10 kilogrammes de limaille de fer, mêlée de cuivre, dans deux litres de vinaigre et deux litres d'urine, auxquels on joint quatre œufs et 1 kilogrammes de sel de cuisine. Avant d'en faire usage, il faut s'assurer que la limaille est rouillée; autrement, le mastic ne pourrait se fixer sur la pierre ni durcir.

Mastic de vitrier. Il se compose ordinairement de petit blanc mélangé avec de l'huile de lin, de manière à former une pâte très-forte et bien homogène. Ce mastic durcit assez rapidement. - Il s'emploie exclusivement pour sceller les carreaux de vitre sur les châssis en bois. Lorsque ceux-ci sont en métal, il est préférable d'employer des mastics dans lesquels le petit blanc est remplacé, en tout ou en partie, par de la céruse pure ou mélangée de minium.

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Les bois sont d'un usage universel dans l'art de bâtir. Il peut arriver qu'ils constituent à eux seuls certaines constructions, soit par motif d'économie, soit par le désir d'une prompte jouissance; le plus souvent ils sont associés à la maçonnerie.

§ 22. Qualités requises.

Les qualités des bois doivent varier avec les usages auxquels on les destine.

Pour les travaux de charpente, tantôt on recherche les bois les plus durables, les plus forts et les plus élastiques; on exige même qu'ils puissent résister longtemps aux atteintes de l'eau et aux alternatives de la sécheresse et de l'humidité; tantôt on se contente des espèces les plus communes : cela dépend du caractère des constructions.

Pour les travaux de charronnage et de charpenterie des machines, on demande que les bois aient une certaine dureté qui les fasse résister à l'usure, jointe à une certaine ténacité des fibres qui les empêche de se fendre; parfois il faut qu'ils soient trèsrigides, d'autres fois très-flexibles.

Pour les ouvrages de menuiserie, on choisit les bois légers, faciles à travailler au rabot, pouvant recevoir un certain poli, susceptibles de supporter, sans jouer, se voiler ou gauchir, les alternatives de la sécheresse et de l'humidité.

Les bois de charronnage et de menuiserie doivent être en général parfaitement secs; mais les bois de charpente peuvent être employés plus ou moins verts, c'est-à-dire imprégnés de leur séve: il est cependant préférable d'attendre qu'ils en soient dépouillés.

Le tronc de l'arbre est la partie essentiellement propre à la charpente : il se compose, ainsi que les branches, de l'écorce, de l'aubier et du cœur du bois, seule partie qu'on puisse employer, en général.

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