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tinées à être battues, tandis que les autres sont au contraire plus convenables pour le dépôt des pailles qui n'ont plus à recevoir aucune main d'œuvre et doivent être livrées immédiatement à la consommation. Si nous avons donné à ce sujet un certain développement, c'est qu'il nous a paru digne d'intérêt, en ce que les procédés modernes de la construction des meules, qu'il est si important de bien connaître, sont encore très-peu répandus, et que les notions publiées jusqu'à présent sur cet objet paraissent insuffisantes. Il y a même lieu de regretter que des écrivains modernes, en se bornant à compiler les anciens auteurs, aient reproduit des méthodes depuis longtemps abandonnées, n'ayant plus de rapport avec ce qui se fait aujourd'hui. De ce nombre sont les meules montées sur des charpentes, les gerbiers à toit mobile, et autres dispositions très-coûteuses dont l'utilité ne pourrait être justifiée. Il est à croire que dans un climat

PLAN DE L'ASSEMBLAGE DU BAS,

Fig. 169.

très-humide comme celui de l'Angleterre, de la Hollande, etc., on peut trouver quelque avantage dans l'emploi des supports de meules en bois, en fer ou en maçonnerie; mais dans tout le nord de la France et de la Belgique, ce procédé, qui serait

superflu, ne peut être conseillé, et l'on doit se borner à établir les dépôts de gerbes sur un simple

PLAN DU TOIT,

Fig. 170.

ÉLÉVATION,
Fig. 171.

soustrait en mauvaise paille, ou tout au plus en fagots, puisque, quand la meule est bien d'aplombet que sa couverture est bien faite, aucune altération n'est à craindre. Si l'on se trouvait dans le cas d'opérer par le mauvais temps ou avec des gerbes mouillées, la fermentation, toujours à craindre dans ce cas, aurait lieu aussi bien avec des supports que sans leur emploi; et quant au tube ou conduit intérieur dont il est également question dans quelques descriptions, il serait lui-même inefficace

dans ce cas. On peut donc s'en tenir avec toute sécurité au mode de construction simple et écono

MEULE HOLLANDAISE.

Fig. 172.

Fig 173.

mique adopté dans le nord de la France, mais plus particulièrement dans les environs de Paris.

ARCHITECTURE RURALE.

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§ 3.

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ᎪᏒᎢ. II.

Suite des Bâtiments destinés à la conservation des récoltes. Greniers à blé et à fourrage, silos, etc.

Greniers à blé. La conservation des grains battus exige des soins et des précautions qui rendent souvent cette opération incertaine et assez dispendieuse. L'un des procédés les plus simples de conserver les céréales consiste à les déposer sur des planchers les plus aérés qu'il est possible. En effet, les causes d'altération consistent surtout dans les suivantes : 1° l'humidité naturelle du grain, qui, s'il estentassé sans précaution, s'échauffe et s'altère bientôt complétement par la fermentation; 2o les ravages des harançons, des alucites et autres insectes, qui pullulent dans les tas de blé, dès que l'on cesse de les remuer et de les aérer fréquemment; 3o enfin, on doit mettre en ligne de compte les dommages que causent les rats, les souris, les oiseaux et tous les granivores en général, dès qu'ils peuvent pénétrer dans les greniers.

Tout cela doit être pris en grande considération dans la construction des bâtiments. Ceux-ci se trouvent, du reste, placés dans deux catégories différentes, selon leur situation et l'importance des approvisionnements qu'ils doivent recevoir. Dans la plupart des exploitations où la culture du blé n'occupe que les proportions ordinaires, on emploie presque toujours à cet usage les étages supérieurs des bâtiments d'exploitation ou d'habitation. Il est rare que l'on ait recours à des bâtiments spéciaux, parce que la durée de la conservation est ordinairement très-restreinte.

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