seulement par les ventouses placées au niveau du sol, mais surtout par des clefs-soupapes existant à la partie inférieure des tuyaux qui prennent naissance dans le plancher. Ces soupapes se réduisent à une plaque en bois, ou en métal, ayant pour dimension la section mème de ces tuyaux, et tournent autour d'un axe horizontal, exactement comme cela a lieu dans les tuyaux de poêle. Ce principe si simple de la ventilation par tuyaux de tirage appliqués aux écuries et étables, est une des conquêtes intéressantes faites au profit de l'économie rurale; elle serait déjà très-digne d'attention quand elle n'aurait servi qu'à empêcher de donner aux écuries et étables, sous prétexte d'aérage, une dimension en hauteur tout à fait exagérée. Cet excédant de hauteur, étant aussi nuisible à la santé du bétail qu'onéreux pour les propriétaires, ne nous semble devoir être signalé que comme une chose à éviter soigneusement dans les nouvelles constructions.

L'étable à vaches représentée figure 152 pour la largeur et la hauteur a aussi les mêmes dimensions normales qu'une écurie simple, telles qu'elles ont été relatées plus haut elle offre la disposition généralement adoptée par les nourrisseurs des environs de Paris. În supprime dans ces étables le ràtelier, regardé comme superflu, attendu que la presque totalité de la nourriture consiste en rations composées en partie de légumes cuits, en partie de farineux. Par la même raison, les mangeoires sont fort grandes; on leur donne aujourd'hui 0TM40 à la cuvette et 048 au niveau du bord. Elles sont, de plus, pourvues de cloisons ou séparations, de manière à pouvoir rationner à volonté chaque vache comme on le désire.

Le pavé en briques, moitié à plat, moitié de champ, rentre exactement, pour la construction

et le prix de revient, dans les conditions que nous avons examinées à l'article pavage.

Quand la pose est faite avec soin, sur du mortier de bonne qualité, ce mode très-économique de pavage présente une durée satisfaisante et convient parfaitement sous les pieds des bestiaux non ferrés; mais nous avons eu soin de faire remarquer qu'il ne conviendrait pas sous les pieds des che

vaux.

Le trottoir saillant d'environ 0m12 qui règne. le long de la rigole, incliné comme dans le cas précédent, présente une application de la deuxième forme des caniveaux, que nous avons présentée

comme avantageuse plutôt pour les étables que pour les écuries, à cause de l'abondance des urines dans ce dernier cas.

Enfin, la fig. 133 représente une grande étable double, telle qu'on les construit pour l'exploitation exclusive des vaches laitières dans la province de Lodi, en Lombardie, province renommée par sa riche production de fromages dits de Parmesan.

Dans ce pays, si riche en fromages par les vastes prairies si largement pourvues des eaux de la Muzza, les vaches sont au vert toute l'année. On leur donne ce fourrage dans les râteliers, par suite de l'usage local consistant à les laisser choisir le tiers ou le quart des meilleures herbes qu'elles préfèrent, et à retirer, trois ou quatre fois par jour, le restant, que l'on fait faner pour avoir du foin qui se vend sur les marchés.

Ces étables ont, au minimum, 8 mètres de largeur; elles sont couvertes par un solivage ordinaire, reposant sur des poutres en sapin formées de deux madriers juxtaposés et fortement boulonnés. Au-dessus, ce sont de simples claies qui remplacent le plancher et servent à la fois pour le grenier à fourrage sec, placé au-dessus de l'étable. Nous avons déjà signalé cet usage, qui n'est point commandé par l'économie, comme étant basé sur une disposition hygiénique dans l'intérêt du bétail.

Le pavé, en cailloux roulés, tels qu'on les emploie dans les pays méridionaux, ne présente que des pentes douces, aboutissant à des caniveaux qui conduisent les urines dans les fosses à purin, ou même directement dans des tonnes, que l'on mène sur les prairies après leurs différentes coupes, en ayant toutefois la précaution d'étendre d'eau ce liquide, qui serait corrosif.

Au milieu de la section transversale, on remarque la petite chaussée bombée de 1 mètre à 1m30 de largeur, ainsi que cela se voit également dans les étables doubles des environs de Paris. C'est en effet une forme dont l'adoption peut être regardée comme indispensable quand la production du lait fait l'objet de l'exploitation.

La litière, retirée partiellement pendant le jour, est remaniée et rafraîchie tous les soirs. Quant à l'enlèvement des fumiers qui se produisent en grande quantité, il a lieu très-expéditivement, à l'aide de charrettes qui traversent les étables dans toute leur longueur, ainsi que l'indiquent les grandes portes placées aux deux extrémités.

ART. II.

Porcheries, toits à porcs.-Parcs à moutons et autres constructions analogues.

Pour terminer ce qui concerne les constructions à l'usage des bestiaux, nous avons réuni dans le présent chapitre les dispositions relatives à divers établissements d'un intérêt secondaire par rapport aux écuries, étables et bergeries, mais dont la bonne disposition est néanmoins fort importante par son influence sur le résultat des exploitations.

Les détails donnés dans ce chapitre, au point de vue principal de la construction, se complètent fréquemment par des considérations puisées directement dans l'économie des animaux. C'est qu'en effet les deux questions se trouvent étroitement liées l'une à l'autre et que le plus sûr moyen de bien entendre la première est d'ètre parfaitement initié aux détails de la seconde.