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On voit, d'après ces détails, que les boxes de ce système s'éloignent notablement de celles qui viennent d'être décrites. Elles se réduisent réellement à des cellules qui ne diffèrent que par la dimension des simples épinettes servant à engraisser les volailles. Aussi ne procurent-elles qu'une partie des avantages qu'on peut attendre des boxes proprement dites, parce que les animaux ne s'y trouvent pas placés dans les mêmes conditions. Ce qu'on peut signaler de plus remarquable, c'est leur grande écononomie et la manière ingénieuse dont le fumier s'y conserve sans fermentation, se trouvant non-seulement très-comprimé sous les pieds de l'animal qu'on engraisse, mais presque entièrement privé du contact de l'air.

§ 61. Résumé sur les Boxes.

Les considérations qui précèdent, et qui pourraient être beaucoup plus étendues, doivent suffire pour faire comprendre les motifs pour lesquels on attache un intérét des plus sérieux à ce système mixte, d'après lequel les bestiaux jouissent de facultés nouvelles dont ils étaient précédemment privés. Ces avantages sont obtenus à des frais inférieurs à ceux qui résultent de la construction des - étables et écuries de l'ancien système. Nous avons cherché à nous rendre compte du chiffre auquel pouvait monter la dépense moyenne d'une boxe faite dans l'un des systèmes économiques dont nous venons de parler. Nous avons trouvé que cela ne devait pas dépasser la somme de 50 à 60 francs par tête de gros bétail; ce qui est bien inférieur à la dépense correspondante des étables le plus économiquement construites. Les boxes, désormais

consacrées par l'expérience, peuvent être construites en toutes sortes de matériaux. Quant à la méthode économique employée à l'établissement de Dampierre, et à laquelle nous donnons un complet assentiment, elle ne présente pas le même inconvénient qu'aurait ce mode de construction appliqué à des établissements ruraux d'une autre nature, par exemple à des écuries ou étables qui demandent, relativement, une masse de matériaux bien plus considérable. Ici les constructions à claire-voie prédominent, et l'avantage d'un établissement peu coûteux n'est point détruit, comme dans les autres cas, par l'inconvénient de la plus courte durée. Le fil de fer, le treillage, le bois rustique, etc., offrent donc, dans ce cas, des modes de constructions aussi commodes qu'économiques.

Quant à la supériorité du système des boxes sur celui des étables closes, elle est incontestable. Plus on y réfléchit, plus on reconnait que les succès constamment obtenus par ce moyen étaient dans la nature des choses.

Les animaux domestiques sont organisés, plus encore que les personnes, pour jouir de l'air, de la lumière et du soleil; les en priver, comme cela a lieu dans le système des étables permanentes, c'est déjà porter une première et grave atteinte aux lois de la nature. Mais outre l'avantage principal de l'économie, combien le nouveau mode de stabulation n'évite-t-il pas d'autres inconvénients? Les animaux d'élève et de travail se trouvent ainsi mieux placés, mieux nourris, sont plus doux, plus dociles, et l'on en tire un meilleur parti. Ceux qui sont destinés à la boucherie contractent dans les mêmes circonstances une plus grande aptitude à

l'engraissement, et dès lors leur prix de revient est, à égalité de poids, toujours moindre que dans les autres méthodes.

Ajoutons que les frais du service proprement dit, soit pour la distribution des rations, soit pour la sortie des fumiers, se trouvent considérablement simplifiés. Cet avantage se joint à celui de la moindre dépense de premier établissement. Le couloir à l'aide duquel un seul homme, en un instant, distribue, à l'aide d'une pelle et d'une brouette, les rations de nourriture préparées, aujourd'hui généralement en usage chez tous les éleveurs éclairés; le dépôt de fumier dans la cour commune ou dans une place spéciale située à proximité; les magasins de fourrages ou de racines, intercalés entre les loges, toujours dans le but de simplifier le plus possible la main d'oeuvre ce sont là autant d'éléments vrais de minimum de dépenses, qu'il est si désirable d'atteindre dans toute exploitation bien administrée.

Parmi les autres avantages que présentent les boxes, on doit citer les mangeoires séparées, dans lesquelles chaque bête prend sa nourriture tranquillement et complétement, tandis que dans le système évidemment vicieux des mangeoires continues, les plus voraces affament les plus faibles.

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Écuries avec plancher (système Huxtable).

Les applications de ce système sont toutes modernes; néanmoins ici, comme pour les boxes, des tentatives isolées avaient eu lieu, dès la fin du dernier siècle, dans le but d'arriver à la suppression de la paille comme litière et de pouvoir reporter sur l'alimentation les qualités nutritives de cette

substance. Mais ces essais ne furent pas suivis, et ce n'est que vers 1833 que l'on a vu passer dans le domaine de la pratique ce procédé auquel on a conservé le nom du propriétaire anglais qui en a fait récemment une très-heureuse application à plusieurs espèces de bestiaux.

Actuellement, dans toute exploitation tant soit peu progressive, la méthode de nourrir les bestiaux, non plus seulement avec des fourrages, mais avec des rations mixtes, préparées avec intelligence, est celle que l'on préfère. L'usage des hachepaille volatifs, aujourd'hui généralement adopté, favorise également cette pratique.

Dans les exploitations où les méthodes perfectionnées pour la nourriture des bestiaux ont reçu beaucoup d'extension et où l'usage de la paille hachée joue un grand rôle dans la composition des rations, on est arrivé à reconnaître qu'il y aurait un notable avantage à supprimer la litière dans le double but d'une meilleure alimentation et d'une grande économie des fourrages ordinaires, pour répartir sur l'alimentation la quantité de paille qui serait ainsi économisée; c'est-à-dire qu'il y aurait plus de profit à utiliser cette substance en la faisant passer par l'estomac des animaux, qu'en la mêlant seulement avec leurs déjections.

Cet avantage était évident, puisque, outre l'animalisation de la substance végétale, opérée bien plus complétement par la digestion que de toute autre manière, il reste, comme bénéfice, un certain accroissement des animaux, correspondant à cette consommation.

Pour le gros bétail, voici comment on peut opérer:

Un encaissement général d'environ 0m50 de pro

fondeur est pratiqué en contre-bas du sol de l'écurie ou de l'étable sur environ 150 de largeur, dans l'espace que les bestiaux occupent en arrière du râtelier. Cet espace est partagé par de petits murs de refend en maçonnerie commune, à peu près semblables à ceux que l'on place sous les parquets des appartements: leur distance peut varier de 0m50 à 0m60 de milieu en milieu; puis sur ces murs on établit des châssis en bois de chêne dont la face supérieure est formée en petits madriers, laissant entre eux un intervalle de 6 à 12 millimètres, suivant qu'on le juge convenable. Ces châssis ayant depuis 100 jusqu'à 1m50 de largeur sont mobiles sur l'encaissement qu'ils recouvrent et se lèvent à volonté, soit totalement, soit à l'aide de charnières fixées à un dormant d'environ 013 d'équarrissage, qui règne longitudinalement du côté du râtelier.

Avec cette disposition, les urines s'écoulent complétement à travers les lames du plancher à claire-voie, et quant aux déjections sèches, il est facile de les y pousser à l'aide d'un balai, en les faisant tomber par le vide ménagé sous la mangeoire ou du côté opposé.

Toutes les déjections sont reçues ainsi sur de la terre ordinaire que l'on a soin d'introduire et de renouveler sous le plancher aussi souvent que cela est nécessaire. La main d'oeuvre que cela exige n'apporte qu'une faible diminution aux avantages caractéristiques de ce système. Cette terre agit, en outre, comme un désinfectant qui retarde la fermentation; et si l'on ne jugeait pas utile de l'employer, on serait toujours libre de la supprimer en donnant seulement plus de profondeur aux encaissements, d'où l'on ne retirerait que les matières

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