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Le sol légèrement incliné vers l'extérieur est pavé en briques mises à plat. Des tuyaux de ventilation, en planches clouées, établis pour chaque loge, traversent la toiture et s'élèvent à une hauteur suffisante pour assurer le renouvellement de l'air quand les portes sont fermées.

Ce système ayant constamment donné les meilleurs résultats, M. de Behagne l'a successivement étendu, et son exemple commence à être suivi dans plusieurs exploitations. Après avoir observé ses bons résultats sur les bestiaux d'élève, c'est-à-dire sur des veaux pris fort jeunes et amenés ainsi, en très-peu de temps, à l'état d'animaux de boucherie de première classe, ce propriétaire en a fait aussi l'application à des bêtes de travail, notamment à des chevaux fatigués, ayant besoin de soins et d'un bon régime. Dans ce cas, les dispositions principales restent à peu près les mêmes; seulement, au lieu de loges isolées, on a des étables dans lesquelles huit bêtes chevalines ou bovines peuvent se placer ensemble, sans être attachées, et ne sont séparées entre elles que par des perches et poteaux garnis de fil de fer. (Fig. 127.)

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Ces écuries-boxes ont 400 de largeur et 12m00 de longueur, ce qui donne à chaque tête de bétail à peu près 140 d'espace libre, comme dans une

étable ordinaire. Les mangeoires, desservies par des ouvertures à coulisses placées le long du couloir qui règne par derrière, existent comme dans les boxes isolées.

Une cour commune, ayant 8m00 de largeur et la longueur correspondante aux écuries, procure aux animaux la faculté d'aller à l'air, de s'y reposer et d'y manger. A cet effet, un râtelier couvert, ayant la forme d'une petite cabane à claire-voie, de 150 sur chaque face, reçoit, au milieu de cette cour, le fourrage vert ou sec qu'on y dépose.

Ce râtelier central, qu'on peut placer également dans toute cour de ferme, de manière à procurer aux bestiaux une partie des avantages des boxes, sans avoir à retoucher les anciennes constructions, se trouve fréquemment appliqué aujourd'hui en Angleterre.

ÉLÉVATION D'UN RATELIER CENTRAL.
Fig. 128.

Le råtelier, couvert d'une toiture en chaume à large saillie, est quelquefois entouré d'une mangeoire circulaire, avec compartiments, dans laquelle on peut distribuer toute espèce d'aliments, outre le fourrage; mais cette mangeoire n'est qu'un accessoire facultatif des råteliers de ce système, puisqu'il en existe dans l'intérieur des boxes ou étables dans lesquelles les bestiaux rentrent toujours pendant la nuit.

A des heures déterminées, les bestiaux sont là

chés par espèces et par groupes, de façon à profiter, pendant un certain temps, de cette demi-liberté et du séjour au grand air qui leur est si favorable. Il est inutile de dire que partout où l'on pratique cette méthode intermédiaire, il est indispensable que les cours de ferme soient exactement closes et disposées en sorte que le gros bétail ne puisse s'y blesser, ni causer de dommages en pénétrant dans les lieux qui lui sont naturellement interdits, tels que la cuisine, la laiterie, le jardin, etc.

Il est à remarquer que cet emploi des simples cours de ferme, surtout quand elles sont spacieuses et bien assainies, peut, comme acheminement au système des boxes, avoir une très-grande utilité, en procurant aux bestiaux, dans les saisons où ils ne sortent pas, l'air et un exercice modéré, choses qui leur manquent généralement en hiver dans les écuries et étables.

C'est donc là une bonne pratique; elle peut être recommandée à tous les cultivateurs qui, ne voulant pas entreprendre des reconstructions ou au moins des modifications notables à leurs bâtiments, désirent cependant profiter autant que possible, dans l'intérêt de leurs bestiaux, des essais qui ont constamment produit de bons résultats.

Ce n'est que dans des cas très-rares que l'on se trouverait dans le cas d'apporter des restrictions à cet usage, sous le rapport du danger que pourraient courir les fermiers et domestiques par la présence du gros bétail en liberté dans une cour. de ferme, à certaines heures de la journée.

Les bestiaux soumis au régime des boxes se montrent constamment doux et dociles, et semblent vouloir témoigner par là une sorte de reconnaissance pour le meilleur traitement qu'ils éprouvent.

§ 60. Boxes destinées aux bestiaux d'engraissement.

Elles deviennent de plus en plus multipliées en Angleterre, où on les établit suivant divers systèmes. Nous pouvons citer, en France, celles qu'emploie avec succès M. Decrombecque, fabricant de sucre et agriculteur très-distingué, à Lens (Pasde-Calais). Les animaux de race bovine mis à l'engraissement y sont tenus, sans être attachés, dans des cases séparées les unes des autres par de simples cloisons à claire-voie. Ce qui caractérise le système adopté par M. Decrombecque, c'est que les animaux sont placés isolément dans ces loges ayant 3 mètres sur chaque dimension, qu'ils n'en sortent que pour être vendus, et que le fumier s'y accumule sous leurs pieds pendant tout le temps que dure l'engraissement. L'ensemble du système ne représente donc qu'une étable à compartiments, ou une simple modification du système des étables employées de temps immémorial dans les écuries de chevaux.

Ainsi que dans la méthode précédemment décrite, il existe le long du mur qui limite l'étable, du côté opposé aux portes d'entrée, un sentier d'environ un mètre de largeur, servant à la distribution des rations dans de larges mangeoires desservies par une baie fermée elle-même par une huisserie mobile dans des coulisseaux.

Ces baies de 035 de hauteur sur Om50 de largeur, étant ouvertes en totalité ou en partie, et se trouvant opposées à la porte de chaque loge, suffisent pour établir un aérage convenable sans le secours des tuyaux ventilateurs qui fonctionnent avec succès dans les boxes de Dampierre.

Le fumier n'étant jamais enlevé partiellement

dans ce système d'étables cellulaires, il s'y accumule bientôt à une assez grande hauteur. Cela exige, comme disposition particulière, que le sol en soit établi à environ 100 de profondeur en contre-bas du terrain naturel, afin de laisser une latitude suffisante à ce remplissage successif. Pour déterminer les boeufs ou vaches à entrer dans ces cavités sans les violenter, il suffit d'y jeter quelques bottes de paille, que l'on retire ensuite quand l'animal est descendu. Cette disposition a plusieurs avantages très-essentiels. D'abord, la main d'œuvre journalière du nettoyage des écuries et étables est considérablement simplifiée, puisqu'au lieu de retirer fréquemment les fumiers, on se borne à les recouvrir, chaque jour, d'un peu de litière fraîche qui suffit pour entretenir la propreté des animaux. Les déjections sont seulement dissimulées et égalisées dans toute la capacité de la loge, de manière que la stratification s'en opère régulièrement. Avec cette précaution, les fumiers, soumis constamment à une forte compression, à une même température, et n'éprouvant que très-peu de fermentation, sortent de ces emplacements, à la fin de chaque engraissement, sans avoir éprouvé aucune déperdition. Aussi produisent-ils les meilleurs résultats sur toutes les récoltes.

C'est au bout de trois mois que l'accumulation des déjections et les additions successives de litière atteignent un mètre d'épaisseur; ce qui amène le remplissage de la fouille dont on vient de parler jusqu'au niveau naturel du sol.

Les mangeoires, séparées pour chaque loge, s'élèvent successivement à l'aide de crémaillières, au fur et à mesure que le fumier s'accumule sous les pieds des animaux.

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