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Elle sert à mettre l'avoine, le son, les fèveroles, destinés à la nourriture des animaux, et à retenir le foin et les graines qui tombent du râtelier. Les mangeoires doivent être élevées au-dessus du pavé de l'écurie, à une hauteur telle que les chevaux puissent y manger sans être obligés pour cela de prendre une position forcée; et comme tous les chevaux ne sont pas de même taille, on a fixé les limites de cette élévation de 120 à 1"30.

On fait les mangeoires en pierre de taille (voyez fig. 116), ou à leur défaut en maçonnerie, et le plus ordinairement en madriers de chêne. Lorsque les mangeoires sont en bois, il faut avoir soin d'en arrondir les angles, afin que les chevaux, en s'y frottant, ne puissent pas s'y blesser. Ces mangeoires se placent sur un contre-mur ou sur de petits dés espacés convenablement. Le fond des mangeoires doit être plus étroit que le haut, afin que l'animal puisse rassembler plus facilement le fourrage et les graines.

$ 48. Des râteliers.

Ils sont formés ordinairement de deux longues pièces de bois suspendues ou attachées au-dessus de la mangeoire, et traversées de barreaux en bois rond, espacés les uns des autres de 8 à 12 centimètres, pour recevoir le foin et la paille. Les râteliers doivent être scellés au mur au-dessus de la mangeoire; leur partie supérieure doit être en saillie de 40 centimètres du nu du mur. Dans cette position déversée des râteliers au-dessus des man

geoires, la tête des chevaux, lorsqu'ils mangent, se trouve tout à fait au-dessous; les graines des four

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rages doivent nécessairement tomber dans la mangeoire. Pour l'approvisionnement du râtelier,

souvent des trappes sont pratiquées dans le plancher supérieur, ou bien il existe une coulisse de séparation avec la grange, si l'écurie en est voisine. Cette dernière méthode est avantageuse en ce que le fourrage, d'abord jeté dans la grange, peut y être secoué et débarrassé de toute ordure avant d'être présenté aux chevaux. Ces ouvertures ont encore l'avantage de faire l'office de ventilateurs et d'entretenir la salubrité de l'air et la fraîcheur dans l'écurie. (Fig. 116.)

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La salubrité des écuries dépend de plusieurs dispositions qu'il est essentiel de connaître.

1o Le sol des écuries doit être sain et exempt de toute espèce d'humidité; ainsi, il ne doit pas être plus bas que le sol environnant. Il suffit de l'établir autant qu'il est possible à 1 ou 2 décimètres audessus du niveau naturel, et si une écurie se trouvait encaissée de plusieurs côtés, il serait indispensable de l'isoler des pentes supérieures de la manière que nous l'avons indiqué.

2o Le sol d'une écurie doit être pavé, et par sa position au-dessus du niveau de la cour, il sera facile d'en disposer le pavé de manière que les urines des chevaux s'écoulent naturellement au dehors. Cet écoulement sera dirigé vers le fumier ou vers la citerne à purin, afin que ces urines ne soient point perdues pour les engrais. La pente de ce pavé peut être fixée à 5 ou 6 centimètres, depuis les mangeoires jusqu'à la rigole qui conduit les parties liquides à l'extérieur; mais il faudra donner une pente assez forte à ces conduits, afin d'accélérer l'écoulement.

3° Il faut établir des courants d'air capables de renouveler continuellement celui que les chevaux consomment et de chasser l'air méphitique qu'ils exhalent par la respiration. Les ouvertures destinées à produire ces courants d'air devraient être placées immédiatement au-dessous du plafond, et afin que rien ne puisse arrêter l'effet, il faut que le plancher soit voûté ou plafonné.

Les courants d'air seront d'autant plus actifs que ces ouvertures auront moins de hauteur et qu'elles seront placées plus directement en face les unes des autres. Souvent on y substitue des cheminées d'appel dont les ouvertures sont placées au niveau intérieur du plancher. Cette innovation, qui est imitée des bures d'aérage, est très-avantageuse et peut être regardée comme le meilleur moyen que l'on puisse employer pour maintenir la pureté de l'air dans les habitations des ani

maux.

Dans les écuries destinées à l'agriculture, on pourrait peut-être économiser la dépense d'un plafonnage entier; mais nous regardons comme indispensable celui de la partie au-dessus des mangeoires, sur une largeur d'environ 2 mètres, afin de faciliter la propreté intérieure si nécessaire à la santé des chevaux. Il préserve les animaux de la poussière qui tombe des entre-voûtes et de celle qui s'amasse dans les toiles d'araignées que l'on y voit si ordinairement.

Ce moyen répugnera peut-être à un grand nombre de cultivateurs, parce que les araignées trouveront moins de facilité pour établir leurs toiles. Ceux-ci les regardent comme un préservatif contre les mouches, c'est ce motif qui les engage à les laisser subsister.

ARCHITECTURE RURALE.

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Ce préjugé est d'autant plus pernicieux qu'il est très-facile de préserver les écuries, même les plus mal orientées et les plus mal aérées, de cette quantité de mouches qui tourmentent si vivement les chevaux pendant l'été.

Les plafonnages sont nécessaires pour empêcher que l'humidité qui s'exhale de la transpiration ne fasse disjoindre les planchers. Cette humidité chargée de miasmes putrides pénètre les fourrages que l'on met ordinairement au-dessus, d'autant plus avant que ces fourrages sont moins pressés. Ceux qui craindraient la dépense de ces plafonds peuvent les remplacer, ainsi que les planchers, par de fortes claies bien assujetties, puis garnies dessus et dessous de paille pétrie et délayée avec de la terre glaise ou autre un peu grasse. Cela coûte peu, remplit bien son objet, et peut être fait par les cultivateurs eux-mêmes.

§ 50. Des Étables.

Les logements des bêtes à cornes ne se construisent pas de la même manière dans toutes les localités.

Dans celles où l'on est dans l'usage de tenir constamment les bestiaux dans les pâturages, leurs logements habituels ne sont que de simples abris temporaires, des hangars sous lesquels ils vont se réfugier pour se soustraire aux intempéries des saisons et manger le fourrage sec qu'on leur donne pendant la saison morte pour la végétation. En Belgique, les bestiaux doivent forcément, au moins pendant une grande partie de l'année, être tenus dans des étables fermées.

L'engraissement des boeufs et l'éducation des

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