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Fig. 98.

emploie de bons matériaux, leur entretien est peu
considérable. Pour calculer le produit à atten-
dre de ce mode, il faut connaitre la moyenne des
pluies habituelles dans la localité et appliquer à la
superficie horizontale des bâtiments utilisés ce
chiffre modifié par un certain coefficient variable
d'un point à un autre et représentant le déchet
provenant de l'évaporation, de l'absorption par la
surface des toitures, les pertes et filtrations.

Lorsqu'on est obligé de recourir aux citernes, il
faut, pour remplir les abreuvoirs, employer une
pompe ou autre machine élévatoire; ce qui occa-
sionne une main-d'oeuvre assez considérable, outre
que l'eau sera trop froide, si, comme il est à
craindre, les domestiques de ferme n'ont pas con-
stamment la précaution de la puiser un certain temps
avant de la présenter au bétail. (Fig. 96, 97, 98, 99.)

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§. 34. --Moyens de rendre bonnes les eaux crues ou malsaines.

Indépendamment des procédés indiqués à l'article précédent, on y parvient souvent en faisant bouillir ces eaux, ou en y plongeant un fer rougi au feu, ou en les faisant filtrer au travers d'une couche de charbon concassé. Mais le procédé le plus économique est l'emploi des vases en bois, carbonnés intérieurement.

L'opération du charbonnage d'un tonneau est très-facile. On commence par le fond on y met du sarment bien sec ou des brindilles de bois; on les allume, et on entretient le feu jusqu'à ce que tous les points du fond soient bien carbonisés à l'épaisseur de deux lignes au moins. On carbonise également le pourtour, et quand la futaille est renfoncée, on la lave exactement. Le charbon ayant la propriété de purifier l'eau, tout vase ainsi carbonisé servira très-bien pendant deux ou trois mois à rendre potable l'eau qui y aura été déposée; mais, passé ce temps, il faudra renouveler partiellement, au moins, cette opération. Ainsi, en sacrifiant quelques tonneaux pour les carboniser et pour servir de petites citernes, on pourrait se procurer dans tous les temps une boisson saine qui garantirait de diverses maladies. On pourrait aussi se borner à déposer dans le tonneau non préparé une certaine quantité de charbon de bois en menus morceaux, que l'on renouvellerait de temps en temps.

§ 35.

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De la quantité d'eau nécessaire à une
exploitation.

Une citerne couverte est préférable à une mare;

on évite ainsi toutes les impuretés, les inconvénients de la gelée, et l'eau peut facilement être distribuée au moyen d'une pompe dans les abreuvoirs ou auges au fur et à mesure des besoins. La capacité de la citerne, si l'eau peut se renouveler tous les deux mois, P étant le nombre de personnes adultes, C le nombre des chevaux, B celui des bœufs, M celui des moutons, V celui des porcs, est exprimée en mètres cubes par

0.61 P+3 C+2 B+0.12 M +0.20 V.

Supposons 8 personnes, 5 chevaux, 8 bœufs, 100 moutons et 10 porcs. La capacité de la citerne, d'après ce que nous venons de dire, doit ètre de 50 mètres cubes; et en supposant que l'eau soit sur une profondeur de 4 mètres, la longueur de la citerne doit être de 4 mètres et sa largeur de 3 mètres. 800 mètres carrés de toitures, c'està-dire un bâtiment qui aurait 100 mètres de développement sur 8 mètres de largeur, suffira à l'alimentation complète de la citerne; mais il n'est jamais permis, en général, de compter sur les eaux pluviales pour l'alimentation complète d'une ferme.

Les mares et les citernes exclusivement alimentées par les eaux pluviales doivent donc être seulement considérées comme des auxiliaires utiles; mais elles ne sauraient suffire exclusivement aux besoins de l'exploitation. — Il est de la plus haute importance de ne jamais se placer complétement hors de la portée des eaux potables, car il est telles années (et on l'a éprouvé en 1840) où l'on serait réduit aux dernières extrémités.

ARCHITECTURE RURALE.

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Les lavoirs sont de deux espèces : les premiers pour les chevaux, les moutons et autres animaux de la ferme; les seconds pour le linge de la maison. La plupart du temps, c'est dans l'abreuvoir même qu'on lave les chevaux lorsqu'ils sont couverts de boue; ce qui nuit à la bonté et à la limpidité des eaux. Souvent on n'a qu'un seul abreuvoir pour toute une commune; il y faudrait aussi un lavoir destiné uniquement à laver tous les bestiaux.

Le lavoir pour le linge est un établissement important aux yeux de la mère de famille, surtout à la campagne, car la surveillance des lessives est ordinairement une de ses occupations favorites. Les lavoirs devraient être plus multipliés; leur utilité devrait engager toutes les communes à s'en procurer. Leur construction n'est ni compliquée ni très-coûteuse.

A défaut d'eau courante ou de sources visibles, on pourrait s'en procurer à l'aide de puits forés.

Dans une grande habitation, le lavoir domestique devrait être placé le plus près possible de la buanderie; mais cette position plus commode est subordonnée à la situation des sources ou des eaux disponibles.

Lorsque la fortune du propriétaire le permet, un lavoir de cette espèce doit être composé : 1o d'un bassin de la forme la plus commode à la destination; 2° d'une enceinte couverte pour mettre les laveuses à l'abri de la pluie et du soleil ; 3o d'une petite vanne avec empellement, destinée à maintenir l'eau dans le bassin ou à le vider;

4° d'une longueur suffisante de chevalets placés dans le pourtour de l'enceinte, sur lesquels on dépose le linge au fur et à mesure qu'il est lavé.

La charpente des lavoirs doit être supportée par des poteaux en bois, et le fond du bassin doit être pavé solidement et proprement, afin de pouvoir le nettoyer facilement. (Voy. fig. 100 et 101.)

PLAN DU LAVOIR.
Fig. 100.

ÉLÉVATION D'UN LAVOIR.

Fig. 101.

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