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faut d'abord brûler tous les vêtements et le linge des hommes qui auront été atteints, ensuite gratter les murs intérieurs, les planchers, décarreler les chambres, les recarreler à neuf et réenduire les murs, le tout à la chaux vive s'il est possible; enfin employer, pour désinfecter les logements, les fumigations, les chlorures, etc.; moyens simples, peu dispendieux, que le moindre pharmacien peut indiquer aujourd'hui et dont l'expérience atteste tous les jours les succès.

Les mêmes précautions doivent être prises scrupuleusement à l'égard des écuries, des étables et des bergeries infectées par différentes maladies épizootiques.

$7. De l'humidité des bâtiments.

L'humidité, si nuisible dans l'intérieur des bâtiments, est souvent occasionnée par celle du sol même sur lequel ils ont été construits. — Quelquefois elle est l'effet des pluies ou des vents dominants qui, avant de les frapper, ont traversé des nappes d'eau et en ont entraîné des molécules...

Dans le premier cas, il faut assainir le terrain naturellemement humide, tenir le rez-dechaussée du bâtiment qu'on veut y élever à un niveau supérieur à celui du terrain desséché, et établir son pavé ou carrelage sur un lit de terre absorbante, de charbon de bois pulvérisé, de tan, de mâchefer ou de sciure de bois.

Si l'humidité est due à celle du terrain et occasionnée par des terres à un niveau supérieur à celui de l'emplacement imposé, il n'y a d'autres moyens bien certains que de faire des fossés extérieurs de trois mètres de largeur au moins sur

une profondeur suffisante pour que le niveau du rez-de-chaussée soit partout supérieur de 0o60 environ à celui du terrain attenant.

Dans le second cas, c'est-à-dire lorsque l'insalubrité de l'établissement provient des vents dominants, il faut autant que possible supprimer toutes les ouvertures à ces dispositions contraires et les multiplier aux autres aspects.

Pour les cours et les bâtiments des dépendances, on doit maintenir le niveau du sol à 0m25 au-dessus des terrains environnants. Cette précaution est indispensable et malheureusement trop négligée; elle n'entraîne cependant pas d'augmentation sensible dans la dépense, puisqu'elle permet d'utiliser les déblais provenant des fouilles des caves. Tous les agriculteurs comprendront l'avantage de ces exhaussements pour faciliter l'écoulement des eaux ménagères et autres.

Pour empêcher l'humidité de pénétrer dans les fondations d'un bâtiment, d'où elle monte et se répand dans tout son intérieur, il convient de creuser au pied des murs un petit fossé en pente douce; il facilitera l'écoulement des eaux pluviales dont on peut déjà détourner une grande quantité par des cheneaux ou chantalles posés immédiatement sur les toitures.

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Pour rompre l'influence des vents dominants sur un bâtiment, il convient de l'abriter de ce côté par des plantations. Ce moyen que l'on peut employer le plus souvent avec beaucoup de facilité, est généralement trop négligé dans les campagnes. Ces plantations garantiraient les bâtiments des avaries que les vents impétueux y occasionnent.

L'expérience a démontré les bons effets des plantations autour des constructions rurales.-Les arbres doivent être plantés, selon leur essence, à une distance variable des murailles. Cette distance doit être suffisante pour qu'ils n'entretiennent pas les murailles dans un état permanent d'humidité qui serait préjudiciable à leur durée; elle doit aussi être telle que la croissance et le développement des arbres ne soient pas entravés et que leur feuillage n'empêche ni l'air ni le jour de pénétrer dans le bâtiment qu'ils protégent.

Il est à désirer que tous les établissements agricoles soient embellis par de semblables plantations qui, d'ailleurs, deviendraient une source de revenus pour les propriétaires.

La disposition des ombrages aux abords de la ferme exerce aussi une influence marquée sur la santé et la sûreté de ses habitants. Il ne convient généralement pas de placer les arbres trop près des constructions ni dans toutes les directions, car alors, comme nous venons de le dire, ils gêneraient la circulation de l'air et l'action bienfaisante du soleil, et contribueraient ainsi à rendre humides les bâtiments, et particulièrement les greniers, par l'effet des feuilles accumulées sur les toits. Il n'est pas moins certain aussi que dans chaque localité telle ou telle direction affecte d'une manière fàcheuse, pendant toute la durée de son action, la santé des colons et celle des animaux d'exploitation, provoque la fermentation des grains et accélère la corruption des provisions de la ferme.—Quelle que soit la cause à laquelle on puisse attribuer ces résultats, il est positif que l'interposition d'un massif d'arbres dans la direction du vent qui les produit, a des effets salutaires et peut présenter, dans d'au

tres circonstances, des abris, un ombrage et de précieuses ressources. En menageant dans le massif des arbres à hautes tiges, on se crée de véritables paratonnerres, et cette considération n'est pas sans importance.

Enfin, l'agrément de l'aspect du corps de logis de la ferme doit aussi être mis en ligne de compte, et il gagne beaucoup à cette disposition. - Il est un autre genre de plantations que les conditions particulières du climat peuvent rendre utiles: ce sont celles qui sont destinées à préserver les bâtiments de l'action des vents froids qui affectent désagréablement les habitants de la ferme en hiver par leur violence et leur température, et occasionnent quelquefois des maladies inflammatoires, particulièrement dans l'espèce bovine.

Cette seconde catégorie d'abris, qui est nécessairement formée d'arbres verts, a toutefois des effets fâcheux en empêchant la circulation de l'air en été, et l'exagération de son emploi a ordinairement plus d'inconvénients que d'avantages. Nous pensons qu'il vaut mieux atténuer les effets du vent froid par l'épaisseur des murs qui font face au nord, l'aménagement des ouvertures, les bonnes fermetures et au besoin les fermetures doubles. Nous n'entendons pas néanmoins proscrire l'usage de ces abris, d'autant mieux qu'il est toujours facile de les supprimer dès qu'on s'aperçoit que les inconvénients surpassent les avantages.

§ 9. -Des chemins d'exploitation.

Les chemins publics ou particuliers sont les moyens de communication d'une ferme avec les terres de son exploitation et en général avec les

localités où elle exporte ses produits et d'où elle tire les matières premières.

Leur proximité ou leur éloignement de la ferme n'est point une chose indifférente pour le fermier, et cette circonstance entre, ainsi que nous l'avons dit, comme élément dans le calcul des avantages et des inconvénients de l'emplacement d'un établissement rural. Quand les chemins existants sont fortement en déblai ou en remblai, on l'exposerait à une charge très-lourde en voulant changer leur position, surtout en raison du mouvement des terres auquel ce changement donnerait lieu. II faut donc les conserver et rejeter les emplacements qui forceraient à en altérer notablement le système. Néanmoins, il faut avoir soin de ne pas s'exagérer les conséquences de toute modification à faire aux voies existantes, car il arrive souvent qu'il y en a d'avantageuses à l'exploitation, surtout si elles tendent à substituer, sans trop de frais, un parcours facile à des communications mauvaises en tout temps et impraticables pendant une partie de l'année.

On conçoit donc combien il importe d'avoir égard à la disposition et à l'état des chemins d'exploitation, quand il s'agit du choix d'un emplacement, puisque tous les transports doivent partir de la ferme ou y aboutir, et combien il est utile par conséquent de se placer près d'une voie de grande communication, s'il s'en trouve par bonheur une traversant ou longeant la propriété sur une étendue assez grande. Si tous les chemins étaient entretenus avec le soin et l'intelligence que demande leur conservation, on ne verrait pas autant d'établissements ruraux privés de communications souvent pendant quatre mois de l'année.--Le mauvais état des che

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