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tilleul) divisée en rubans de 1 centimètre, l'osier franc ou la ronce sarmenteuse des bois. La tille doit être préférée, parce qu'on peut la tourner et la tordre dans tous les sens, en garnir un carrelet et la mieux arrêter en la passant à travers les cordes.

Le faisceau de paille étant serré à l'un de ses bouts par trois ou quatre tours de lien, comme on vient de l'expliquer, on accroche ce bout à la broche de fer, et on continue de serrer fortement le faisceau dans toute sa longueur, en décrivant une spirale avec le lien et laissant entre chaque circonvolution 2 centimètres de distance jusqu'au bout opposé; après quoi on arrête le lien et la corde est faite.

On prend un second faisceau que l'on forme en corde comme le premier, puis un troisième et successivement tous les autres.

Pour éviter de s'écorcher en serrant, l'ouvrier garnira de linge ou de peau l'endroit de sa main droite qui sert de point d'appui aux liens.

Lorsqu'il se trouve assez de cordes de paille pour former un panneau, on les égalise exactement à la mesure exigée; on enfile la première par son milieu, soit avec de la tille passée dans un carrelet, soit avec l'espèce de ficelle qu'on appelle mèche de fouet; on entoure et on traverse cette corde, puis on en prend une seconde que l'on enfile au juste milieu sans l'entourer, puis une troisième et toutes les autres à la suite.

Quand toutes les cordes d'un panneau sont jointes et arrêtées par leur centre, on recommence à les enfiler à cinq ou six pouces de distance du point central, et de chaque côté, jusqu'à ce qu'on ait joint la ligature des extrêmités; puis on approche

et on serre fortement les cordes les unes contre les autres et on arrête les liens.

Les fragments destinés aux croisées ou lucarnes et aux autres parties irrégulières du toit peuvent être préalablement taillés dans la forme que nécessitent ces parties de couverture, à moins qu'on ne préfère les clouer d'abord et retrancher ensuite l'excédant inutile.

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- Attache des Panneaux sur la charpente. Lorsqu'on a un nombre suffisant de panneaux pour garnir tout ou partie du toit à couvrir, on prend l'un de ceux destinés aux bords latéraux de ce toit: ils doivent être de Om10 plus larges que les panneaux intermédiaires. On le couche sur la charpente de manière à revêtir le faîte également des deux côtés, et on le fixe de pied en pied sur les chevrons avec des clous de 3 centimètres de longueur et à large tête. — Un panneau se place à la suite de l'autre en descendant; parvenu au bas du toit, s'il arrive qu'un panneau le dépasse de plus d'un pouce, on détache le nombre de cordes nécessaires pour qu'elles viennent l'affleurer et or arrête de nouveau les liens.

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Une seconde route de panneaux s'applique à la suite de la première qu'a laissée à découvert une demi-épaisseur de chevron, et on continue de même jusqu'à ce que le toit soit en entier couvert de panneaux.

Il convient de faire observer que l'on doit clouer au bas des chevrons et en travers une planchette ou volige, afin que les échelles et le poids de l'ouvrier n'occasionnent point de courbures. Le haut des échelles doit, par la même raison, être

muni d'une planchette attachée ou d'une fascine de paille.

§ 68. Composition et application des enduits qui doivent recouvrir les panneaux.

Ces enduits sont de trois sortes qui nécessitent la même manipulation et possèdent les mêmes propriétés; par conséquent, on pourra employer l'un ou l'autre, selon qu'il sera plus facile, dans les diverses localités, de se procurer les matériaux nécessaires à sa confection. Dans les lieux où l'on se sert de houille ou de charbon de terre pour le chauffage habituel et pour les usines, on pourra employer l'enduit no 1, qui a pour base, outre la chaux, la cendre ou les scories de ce combustible.

Dans d'autres lieux où le charbon de terre est rarement employé, on se servira du ciment rouge provenant des tuileaux, briques ou carreaux pulvérisés et passés au crible d'osier c'est l'enduit n° 2.

Enfin l'enduit no 3, qui a pour base le sable, sera employé dans les endroits où il serait difficile et dispendieux de se procurer de la cendre de houille ou du ciment de tuiles. Ce dernier enduit est le moins cher, quoique à peu près d'égale bonté, et on doit présumer qu'il sera le plus généralement employé.

PROPORTIONS.

Enduit n° 1.

Cendres et scories de houille passées au crible
Chaux éteinte d'avance et réduite en pâte.

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Argile ou glaise trempée et délayée dans

l'eau

1

Sang de boeuf ou autre, 24 kilog. par hectolitre des autres matériaux.

1 e

6

Bourre de vache éparpillée et battue, 1o de kilogramme par hectolitre des autres matériaux.

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§ 69. Préparation des enduits.

Sur un terrain ferme et uni répandez en forme de cercle la cendre de houille, ou le ciment, ou enfin le sable, selon l'espèce d'enduit que vous aurez adopté; versez la chaux au milieu de cette enceinte et la délayez avec l'eau argileuse que vous aurez préparée à l'avance; rabotez ces matières aussi longtemps que cela est utile, en incorporant le sable ou les autres matières pulvérisées au fur et à mesure ; ajoutez ensuite la bourre éparpillée et battue avec l'eau nécessaire pour faire du tout une bouillie épaisse; incorporez le reste, et gâchez longtemps ce

composé en relevant les bords avec la pelle et en les rejetant au milieu pour être également gâchés; enfin relevez le tout en un seul tas hémisphérique aplati. Si, au moment de l'employer, l'enduit se trouvait trop compact, il faudrait l'humecter et le ramollir soit avec du sang de bœuf, soit, à défaut, avec de l'eau de mare; mais il faut ne le faire que partiellement, gâcher et piler longtemps, car de là dépend la bonne qualité de l'enduit. Dans cette préparation, les bras du manœuvre ne doivent pas être épargnés, et le meilleur serait d'en avoir deux qui se relèveraient alternativement.

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Après avoir donné à l'enduit la consistance de mortier ordinaire, l'ouvrier couvreur s'en fait apporter un baquet à la fois. Il commence par le haut du toit, et en étend le plus également possible, avec une large truelle, une couche d'environ 0m005 d'épaisseur sur les panneaux, en ayant soin d'unir son ouvrage au fur et à mesure avec la planche emmanchée que les plafonneurs et les plâtriers nomment taloche.

Quand l'enduit commence à sècher, il convient de le refouler avec la truelle mouillée, afin de boucher les fentes et les gerçures, s'il arrive que par un temps trop sec il s'en soit formé; après quoi on laisse sécher l'ouvrage parfaitement. — Il sera d'autant plus durable et mieux fait que le temps aura été un peu humide et couvert; une trop prompte dessiccation par un soleil ardent occasionnera des fissures ou fentes, et dans ce cas on est obligé de refouler deux fois l'ouvrage avec la truelle trempée dans l'eau.

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