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§ 49.

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Dallages en mastic bitumineux.

Un de ceux dont on fait usage en Belgique pour la formation des aires est le produit du mélange à chaud d'un goudron minéral extrait par la distillation d'un grès bitumineux qui s'exploite principalement à Seyssel et à Lobsann, avec un calcaire également bitumineux que l'on trouve dans les mêmes lieux. Le calcaire est réduit à l'état de poussière; on le chauffe à cet effet dans des cylindres en fer, puis on le pile et on le broie au moulin.

La proportion du mélange est de 93 parties p. c. de calcaire bitumineux et de 7 p. c. de bitume.On y ajoute une petite quantité de sable pur siliceux.

Le mastic obtenu par ce mélange est solide à la température ordinaire, mais il se liquéfie aisément par la chaleur.

§ 50.

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Aires en mortier ou en béton.

Les aires sont formées d'une couche plus ou moins épaisse de mortier ou de béton qu'on étend à la pelle sur des surfaces convenablement préparées, qu'on unit au moyen de la truelle et qu'on polit avec un grès dur.

Les aires de granges destinées à battre le blé sont formées d'une terre franche, légèrement argileuse, que l'on étend, sur la surface à couvrir, en couche de 15 à 16 centimètres: après cela, on l'arrose et on laisse l'eau agir pendant un jour ou deux; puis on piétine fortement cette terre pour la rendre bien homogène. Quand elle est ressuyée, on la bat fortement avec des dames pesantes pendant plusieurs jours consécutifs, jusqu'à ce que le mortier soit bien sec et uni. Lorsque l'argile se cre

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vasse, on a soin de remplir les fentes avec du mortier d'argile que l'on comprime fortement pour l'incorporer avec les parties adjacentes.

§ 51.

Dallage en mortier de cendrée.

On construit souvent à la campagne, pour couvrir le sol des pièces du rez-de-chaussée, un dallage en mortier très-solide; il se compose de la manière suivante :

Chaux hydraulique en poudre.
Cendres d'usine .

Gravier bien lavé.

4 volumes.

3

1

TOTAL. 8 volumes.

Ces ingrédients, après avoir été bien mélangés à sec, sont ensuite battus avec du sang de bœuf, jusqu'à ce qu'on obtienne un mortier bien homogène.

Ce mortier est préparé trois semaines avant d'être employé, et est battu tous les jours au moyen d'une dame en fer; la chaux est éteinte plusieurs jours avant de la faire entrer dans le mélange. Ce mortier doit être appliqué sur un fond solide ou sur un pavé en briques. On l'étend en couche de 8 à 10 centimètres d'épaisseur, puis on le bat à la dame plusieurs jours de suite et plusieurs fois par jour, jusqu'à ce qu'il soit entièrement durci et exempt de fissures, puis on le polit avec un grès dur et à l'eau.

Ce dallage est extrêmement solide, économique et d'un aspect agréable.

ART. VI.

§ 52. De la Menuiserie.

L'art de la menuiserie trouve de si nombreuses applications dans un bâtiment, quel qu'il soit, que

nous ne pouvons donner dans cet article que des idées très-générales sur les différentes parties les plus utiles qui entrent dans les constructions.

Quoique les bois ne soient pas tous également propres aux ouvrages de la menuiserie, nous ferons observer que presque toujours des motifs d'économie engagent à se servir de ceux que le pays ou la propriété du constructeur peuvent fournir. Mais il ne faut pas oublier que les qualités essentielles pour les bois de menuiserie sont d'être secs, sciés depuis 4 ou 5 années, sans nœuds et sans aubier. Le chêne et le sapin sont à peu près les seuls bois que l'on emploie dans la menuiserie. Les principaux ouvrages de menuiserie sont les portes, les croisées, les volets et les contrevents, les lambris et armoires, les cloisons, les planchers et les escaliers.

§ 53. Croisées, Volets, Persiennes, Portes.

La dimension des croisées est toujours en raison de la hauteur des étages; on doit avoir soin, seulement, de laisser de 0m15 à 0m20 entre l'arête du plafond d'embrasement et le dernier membre des corniches intérieures. Dans les grands étages, la hauteur des croisées est de deux fois et même deux fois et demie leur largeur.

Les persiennes sont composées d'un bâtis dans lequel viennent s'assembler des lattes inclinées et à quelque distance les unes des autres; quelquefois une portion de ces lattes est mobile, et particulièrement celles qui se trouvent à la hauteur de l'œil.

Lorsque l'on fait des contrevents au rez-dechaussée à la place des persiennes, comme ces contrevents sont destinés à la sûreté intérieure, il faut les faire en bois de chêne de 0m34, em

boités en haut et en bas avec clefs dans les joints, ainsi que pour les portes d'écuries ou autres portes extérieures. On remplace souvent l'emboiture du bas par une barre à queue, qui se pourrit moins vite.

Les portes peuvent se distinguer en portes charretières, portes cochères, portes bâtardes et portes d'intérieur; elles ont toujours au moins 2m00 de hauteur : leur largeur varie de 0m80 à 3m00. Les portes charretières sont celles qui donnent passage aux voitures de toutes dimensions; elles sont la réunion de deux battants ou ventaux d'égales dimensions, lesquels tournent sur des gonds scellés sur les tableaux de la baie qu'ils doivent former et auxquels ils sont suspendus par de fortes pentures. Chaque ventail est fait de planches épaisses emboitées haut et bas dans des traverses à mortaises ou rainures; ensuite, suivant la solidité que l'on désire, on fixe une, deux ou trois traverses dans la hauteur au moyen de clous rivés en dedans. Quelquefois même on en ajoute encore d'autres qui viennent rencontrer celles-ci à leurs extrémités et diagonalement. Des modifications de cette porte peuvent servir pour des granges et autres dépendances.

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Les portes cochères sont les portes à deux battants, pouvant livrer passage aux voitures, et qui servent d'entrée principale aux habitants.

Les portes bâtardes peuvent être faites comme les portes charretières, avec cette différence qu'elles n'ont qu'un battant. Elles servent pour les dépendances et exigent plus ou moins de solidité, suivant qu'elles sont employées à la clôture ou dans l'intérieur de l'établissement. Souvent les portes båtardes ferment l'entrée du bâtiment d'ha

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bitation. - On peut alors les construire de deux panneaux épais assemblés à languettes dans les rainures faites aux traverses et montants; elles sont ordinairement ferrées de pommelles à gonds.

Les portes d'intérieur sont de trois espèces : portes à deux battants, à un battant, et portes coupées dans la boiserie. Les deux premières peuvent être avec ou sans chambranles, à panneaux, ou arasées; la dernière est destinée à établir dans les appartements des communications qui ne soient pas apparentes elle est d'un usage bien rare dans la construction dont nous nous occupons.

Dans les constructions rurales, pour les cours, les enclos, etc., on fait encore des portes à clairevoie, lorsqu'il n'est pas nécessaire d'avoir une grande solidité, ou d'empêcher la circulation de l'air, ou l'entrée aux animaux nuisibles; souvent elles servent à enclore les animaux domestiques.

Les planchers en menuiserie sont formés de planches clouées sur des solives qui reposent sur des poutres entaillées pour les recevoir. Les dimensions de ces solives varient comme celles des planches. Nous avons parlé des planchers à l'article charpente; ces planchers ne diffèrent de ceux en menuiserie qu'en ce que ces derniers sont plus légers, faits et assemblés avec plus de précision.

ART. VII.

§ 54. De la Vitrerie.

L'art du vitrier a pour objet la mise en œuvre du verre à vitre.

Le verre à vitre se pose sur plomb ou sur châssis en bois ou en métal. Pour monter le verre à vitre sur plomb, on se sert de bandelettes étirées au cylindre dont la section offre la figure d'un

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