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Dans la pratique, il est prudent d'augmenter un peu les épaisseurs indiquées dans le tableau qui précède.

§ 28.

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Murs de clôture.

L'épaisseur de ces murs dépend de leur hauteur, de la qualité et du bon emploi des matériaux qui les composent. Mais elle dépend aussi de leur propre disposition. Il est évident, en effet, qu'un mur tout à fait isolé est placé dans les conditions les plus favorables de résistance. — Si on le combine avec un autre mur, il en recevra un soutien qui en rendra le renversement plus difficile : sa stabilité augmentera encore s'il est relié avec un deuxième mur placé à son autre bout. On conçoit, de plus, que l'appui que lui prêtent les deux autres sera d'autant plus grand qu'ils seront plus rapprochés, et que si la longueur du mur devenait très-grande, le bénéfice qui résulterait de cette disposition serait presque nul.

Il résulte de là qu'un mur d'enceinte circulaire, qu'on peut considérer comme formé d'un nombre infini de côtés infiniment petits, est celui de tous qui peut se soutenir avec la moindre épaisseur. En résumé, le rapport de l'épaisseur à la hauteur d'un mur doit diminuer lorsque, au lieu d'être disposé sur une seule ligne droite, il renferme une enceinte déterminée, et cette diminution sera d'autant plus grande que les côtés de l'enceinte, compris entre deux angles consécutifs, seront plus petits.

L'épaisseur à donner aux murs complétement isolés dépend done uniquement, sauf la qualité et l'emploi des matériaux, de leur bauteur. On la fait égale au huitième, au dixième ou au douzième de cette hauteur, selon qu'on veut qu'ils aient une

stabilité forte, moyenne ou faible. ---- Quant à l'épaisseur à donner à des murs reliés, soit (fig. 32) A,B,C,D, la face d'un pan de muraille qui doit faire partie d'une enceinte rectangulaire, après avoir tiré la diagonale BD, on porte de B en I la huitième partie de la hauteur AB, si l'on veut lui donner beaucoup plus de solidité; la neuvième ou la dixième partie pour une solidité moyenne, et la onzième ou la douzième pour une construction légère. Si par le point I on mêne une parallèle à AB, leur intervalle indiquera l'épaisseur à donner

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On donne, en général, le nom de chaînes aux parties d'un mur qui ayant de plus grandes dimensions ou étant formées de matériaux plus résistants que l'ensemble, sont destinées à soutenir, à lier, à entrelacer toutes les autres parties. Les chaînes

sont verticales ou horizontales.

Les chaînes verticales sont celles que l'on place aux encoignures des murs principaux et aux endroits où les murs de refend viennent se relier avec eux, sous la portée des principales pièces des combles et des planchers, sous la retombée des voûtes, aux pieds droits des portes et des croisées. Les chaînes ne rempliraient point le but que leur nom même indique si les matériaux qui les composent n'étaient disposés de manière à se relier parfaitement avec ceux qui forment les remplissages. les chaînes sont de matière plus résistante que le reste des murs, elles peuvent n'avoir que la même épaisseur sans aucune saillie; mais quand elles seront de même matière, elles auront plus ou moins de saillie en dehors.-Si une chaine verticale a une

Si

saillie considérable, elle prend le nom de contrefort, et a ordinairement sa face antérieure en talus; si la chaîne yerticale n'a que quelques centimètres de saillie, on l'appelle pilastre.

Lorsque la saillie des chaînes horizontales est considérable, on la soutient de distance en distance par des pierres solides enclavées dans le mur, auxquelles on a donné les noms de consoles, de modillons, etc. Pour diminuer les masses saillantes et pour les rendre moins pesantes, on les taille en biseau; mais cette forme n'étant point agréable à l'œil, on l'a embellie en y formant des sinuosités régulières que l'on a nommées moulures. Les chaînes horizontales ainsi profilées ont pris le nom de cor

niches.

L'office des chaînes horizontales est non-seulement de fixer et de relier par leur excès de pesanteur, de force et de dimension, les matériaux moins pesants sur lesquels elles reposent, mais encore de réunir entre elles toutes les chaînes perpendiculaires et prévenir toute espèce d'écartement. Elles servent aussi à dissimuler les dimensions d'épaisseur des murs et à abriter les parties inférieures.

$ 30. - Des moulures.

Nous venons de voir que l'on nomme moulures les profils donnés aux chaines horizontales saillantes; elles sont un moyen d'ornementation pour l'architecte.

Les moulures peuvent se diviser en trois espèces : les droites, les circulaires et les composées.

Les principales moulures droites sont le filet ou listel, le larmier et la plate-bande.

Le filet est une moulure carrée, étroite, dont la

saillie A et C doit égaler la hauteur (fig. 34); on l'appelle aussi reglet ou bandelette.

Le larmier est une moulure large et saillante, creusée souvent en dessous, que l'on place dans les corniches pour préserver l'édifice des eaux du ciel (fig. 35).

Fig. 34.

Fig. 35.

Fig. 36.

Fig. 37.

D

La plate-bande est une moulure large, plate et très-peu saillante (fig. 36).

Les principales moulures circulaires sont le

quart de rond, la baguette, le tore, la gorge, le cavet, le congé, la scotie, le talon et la doucine.

Le quart de rond est une moulure formée du quart de cercle, dont la saillie égale la hauteur (fig. 37). Pour le tracer, il faut prendre la hauteur perpendiculaire AD de la saillie de la moulure et du point A décrire l'arc CD.

Pour former le quart de rond plat, il faut prendre la distance (fig. 38) de A à B, de ces points décrire deux arcs qui se coupent en C, l'intersection sera le centre de l'arc AB.

et

La baguette est une moulure saillante, demironde et fort étroite, dont la saillie égale la moitié

A Fig. 38.

Fig. 39.

Fig. 40.

Fig: 41.

de la hauteur (fig. 59). Pour la tracer, on décrit une demi-circonférence dont le centre est au milieu

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