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occasionne une soufflure.-La chaux grasse éteinte avec surabondance d'eau, et coulée dans des fosses cinq à six mois à l'avance, est celle que les plafonneurs préfèrent pour ce motif.

§ 23. Crépis et enduits dans les lieux humides, pour bassins, citernes, etc.

Les crépis et enduits dont on recouvre les parois des citernes, des bassins, des conduits d'eau, etc., se font ordinairement avec des mortiers de chaux plus ou moins hydraulique, ou même de cendrée, ou de trass. Les Anglais emploient exclusivement le ciment romain dans les mêmes cas. L'usage de cette précieuse matière hydraulique commence aussi à se répandre parmi nous.--Le ciment no 1 de la fabrique de MM. Josson et Delangle, à Anvers, donne de forts bons résul

tats.

$ 24. Des murs en élévation.

Dans les constructions ordinaires, on peut faire les murs de diverses manières, savoir :

1° Entièrement en pierre de taille: dans ce cas, tout le rez-de-chaussée peut être en pierres dures et les autres étages en pierres tendres avec des chaînes en pierres dures; 2° partie en pierres, partie en moellons et briques dans ce cas, on construit jusqu'à la hauteur de retraite en pierres dures, les points d'appui et tous les remplissages et les étages supérieurs en moellons, etc. est bon dans ce cas d'élever les encoignures; 3° entièrement en moellons ou en briques; 4° en plâtre pour les ouvrages de peu d'importance, tels que

il

les murs dossiers de cheminée; 5° enfin en terre ou pisé, que l'on emploie le plus souvent pour clôture de jardin. Cette construction est fort usitée dans quelques départements du sud-est de la France.

La nature des matériaux à employer pour la construction d'un mur, composé de substances différentes, dépend des matériaux du pays et du genre de décoration adopté.

On fait souvent des chaînes horizontales, que l'on place à la naissance des voûtes, au bas des croisées, pour se relier avec les appuis, au niveau des hauteurs de plancher.-Les pierres qui forment ces chaînes sont souvent reliées ensemble par des crampons en fer et à talons; le scellement de ces crampons se fait avec du plomb coulé et ensuite repoussé au poinçon.

Lorsque, par économie, on ne met pas de chaînes horizontales en pierre à différentes hauteurs du bâtiment, il est indispensable de relier la construction par des chaînes en fer plat avec des ancres placées au parement extérieur des murs, et dans tous les sens, pour prévenir l'écartement de ces murs. Ces chaines se placent ordinairement à chaque hauteur de plancher, et la dernière au droit de la cimaise de l'entablement, c'est-à-dire immédiatement au-dessus de la plate-forme des combles.

En général, l'épaisseur des murs doit être proportionnée à leur hauteur, à la quantité des matériaux qu'on y emploie, et à la charge qu'ils doivent supporter.

Dans les bâtiments ordinaires, les murs de face et de refend, de 487 à 514 millimètres au pied, sont réduits à 406 à 455 millimètres à l'entablement; la retraite à 41 millimètres au plus à l'exté

rieur, et la fondation, à 135 millimètres au-dessous du sol, doit avoir 81 millimètres d'empâtement de chaque côté, c'est-à-dire que si le mur a 514 millimètres sur la retraite, cette retraite ayant 41 millimètres d'épaisseur, le mur des caves ou fondations aura 717 millimètres.

L'épaisseur des murs en briques se détermine par les dimensions de la brique même. Ainsi, une brique ayant 217 millimètres de longueur sur 108 millimètres de largeur, on peut faire un mur de 217 millimètres d'épaisseur ou d'une brique, comme fig. 29, qui représente une première et une

Fig. 29.

deuxième assise; s'il y a 325 millimètres d'épaisseur ou une brique et demie, ainsi qu'on le voit (fig. 30); s'il a 541 millimètres, c'est-à-dire deux briques et demie, comme la figure 31.

Fig. 30.

Il est essentiel d'observer qu'on ne doit jamais placer de cheminées dans l'intérieur des murs mi

Fig. 31.

toyens ou qui peuvent le devenir, parce que le voisin est autorisé à les faire supprimer: 1° parce que ces murs doivent toujours conserver leur épaisseur entière; 2o parce que, si on achète la mitoyenneté, ce qui ne peut se refuser dans aucun cas, on peut construire, et alors les planchers se trouveraient souvent au droit des tuyaux.

On doit aussi éviter avec le plus grand soin, dans la construction des murs, d'élever des trumeaux sur le milieu des grandes plates-bandes. Il faut donc, lorsqu'on est contraint de faire un trumeau au-dessus d'une grande baie, substituer une arcade à une plate-bande.

Les murs prennent différents noms en raison de leur forme, savoir les murs droits, dont les deux faces sont deux plans verticaux parallèles ; les murs en talus, dont une face seulement est inclinée et l'autre verticale, ou à double talus, cylindriques dont les deux parements forment deux courbes

parallèles décrites d'un même centre; ils peuvent ètre aussi en talus.

Dans la construction des murs et des voûtes en pierres d'appareil, il ne faut jamais dévier des principes qui suivent, savoir: 1o Les pierres doivent toujours être disposées de manière que leurs lits de carrière soient perpendiculaires à la direction de la force qui agit sur elles en les comprimant: ainsi, par exemple, dans les murs, cette direction agit de haut en bas; donc, les lits de carrière doivent toujours être sur le plan horizontal. 2o Les lits et joints des pierres doivent toujours être des surfaces planes, à moins que la nature de l'ouvrage ne s'y oppose absolument, parce qu'il est plus facile de faire deux faces planes qui doivent se joindre à juste position, que toute autre. 3o Autant que possible, les faces des pierres doivent former avec leurs joints des angles droits et jamais des angles aigus. 4° Les lits appliqués les uns sur les autres doivent se toucher également partout, parce que deux pierres posées l'une sur l'autre offrent d'autant plus de résistance, que les faces superposées se touchent par un plus grand nombre de points. 5° Toutes les pierres d'une assise doivent être posées sur un plan de niveau et avoir par conséquent la même hauteur entre leurs lits; les pierres d'une assise doivent toujours être en liaison sur celle de l'assise au-dessous.

§ 25.

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Des épaisseurs à donner aux murs soumis à des pressions verticales.

1o Dans les bâtiments qui ne sont couverts que par un simple toit, si les murs sont isolés des deux côtés dans toute leur hauteur, jusque sous le toit,

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