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trées dont les vides sont ménagés pendant la construction même; seulement, il faut avoir soin de laisser les étais pendant un mois environ après l'achèvement de l'édifice.

La liaison à la jonction de deux murs est ménagée de la manière la plus sûre par des endents ou entailles.

La maçonnerie en sable et chaux ne se lie pas bien avec le bois, comme cela a lieu pour le pisé; il convient donc de substituer la brique au bois dans les endroits correspondant à ceux où celui-ci se présente dans les murs en pisé.

Toute cette main d'œuvre est à la portée du plus simple manœuvre de village; elle peut être faite en grande partie par des femmes et des enfants.

Trois personnes confectionnent par jour, selon l'épaisseur des murs et le nombre des interruptions qu'ils présentent, depuis 1 jusqu'à 1 toise cube.

Il faut, selon la hauteur, 1 ou 2 personnes pour verser les matériaux dans le moule et pour les y étendre.

Quant aux épaisseurs des murs, 1 pied suffit pour les murs de refend, 16 pouces pour un mur de 10 pieds de hauteur, 18 pouces pour un mur de 12 à 24 pieds, etc.

Nous ferons observer que, dans beaucoup de localités de la Campine, le sable se trouvant gratuitement sur place, les frais de construction, dans ce genre de maçonnerie, pour un mètre cube, ne dépasseraient guère deux à trois francs, c'est-à-dire qu'ils n'atteindraient pas le quart du prix des murs en briques.

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Les maçonneries mixtes sont celles dont le parement et l'intérieur sont construits d'une manière différente. On fait des maçonneries mixtes dont le parement est en pierre de taille, tandis que l'intérieur est formé d'un simple moellonnage. - Dans ce cas on nomme appareil réduit l'épaisseur moyenne de la maçonnerie en pierre de taille.

On a fait aussi des maçonneries mixtes dont le parement est en moellons ou en briques et l'intérieur en béton.

§ 18. Observations sur les maçonneries en général.

Dans nos contrées, l'époque la plus favorable à l'exécution des maçonneries de toute espèce est celle comprise entre la mi-avril et la mi-octobre. -Les maçonneries faites avant ou après ces époques sont très-souvent détériorées par les gelées.

Nous donnons ici quelques précautions qui sont à prendre dans les constructions des murs et des voûtes.

1° Lorsque l'on construit des bâtiments composés de plusieurs murs, on doit, autant que possible, les monter tous à la fois et de la même qualité. De cette manière on relie mieux tous les murs entre eux, et l'on charge également le terrain sur tous les points; ce qui est très-important, surtout quand il est plus ou moins compressible.

Toutefois, lorsqu'il est impossible de faire autrement, on doit ménager, à l'extrémité des maçonneries faites, des amorces inclinées autant que possible à 45o.

2o Les voûtes doivent se monter symétriquement à partir des naissances, afin de rendre leur tasssement uniforme, de charger également les cintres et d'empêcher qu'ils ne se déformént d'une manière désagréable à l'œil.

3° Quand les voûtes sont composées de plusieurs rouleaux, on doit éviter de trop serrer les joints des derniers rouleaux vers la clef, car par suite du tassement qui s'opère lors du décintrement, les joints tendent à se serrer beaucoup plus que ceux des rouleaux situés vers l'intrados: il en résulte parfois des désunions fâcheuses.

4° Lorsqu'une maçonnerie doit être abandonnée pendant l'hiver, pour être reprise au printemps suivant, il faut en abriter le sommet avec des paillassons ou des planches. —Au moment de la reprise, on la nettoye en enlevant avec soin toutes les ordures et les parties de mortier détériorées; puis on l'arrose avant de poser les premiers tas.

$ 19. Crépits et Enduits extérieurs.

Les crépits et enduits sont le complément de toute bonne maçonnerie; mais c'est surtout à l'extérieur qu'ils doivent être le mieux soignés pour résister à la pluie, à la gelée, à l'action de tous les éléments, et garantir les murs et les bâtiments de toute détérioration.-Leur peu de durée provient: 1o de ce que le mortier avec lequel on les fait est mal préparé, et aussi mal employé; 2o de ce qu'on les applique sur des murailles encore fraîches ou dont les pierres sont nouvellement sorties de la carrière. Ces pierres n'ayant pas eu le temps de se sécher, les premières gelées agissent sur l'eau qu'elles contiennent, et la faisant passer

à l'état de glace, les pierres se fendent ainsi que le , crépi qui les recouvre, lequel par suite tombe en morceaux. 3° Quand on pose les crépis pendant les chaleurs de l'été, la dessiccation se fait trop promptement; il en résulte une croûte fort dure, bientôt repoussée par l'eau que la pierre rejette, ainsi que les mortiers, ce qui ne forme qu'un enduit boursouflé qui se détache de la muraille et tombe ensuite par parties plus ou moins considérables.

§ 20. Crépis à la Chaux.

En Belgique, les crépis se font avec des mortiers de chaux. Dans la province de Luxembourg surtout, on emploie fréquemment le procédé suivant pour les crépissures extérieures. On fait un

mortier assez clair de chaux ordinaire et de gravier de rivière bien lavé, et on le projette avec force, au moyen de la truelle, contre le mur, de manière à l'étendre en couche d'égale épaisseur. Ce genre de crépi résiste très-longtemps, même sur les murs très-grossiers des habitations des paysans ardennais.

Presque partout ailleurs, le crépi s'exécute avec du mortier de chaux et de sable un peu gras, c'est-à-dire dans lequel la proportion de chaux est un peu plus forte que dans les matières qui servent à lier les pierres. Le mortier s'étend à la truelle en couche de 18 à 20 millimètres d'épaisseur.

§ 21. Enduits à la Chaux.

L'enduit à la chaux se fait avec du mortier un peu maigre, c'est-à-dire, dans lequel la proportion

de sable est un peu plus forte que de coutume. On y ajoute ordinairement un kilogramme de bourre grise de veau par mètre cube de mortier. Cette matière a pour but d'empêcher que le mortier ne se fendille en desséchant.- La forte proportion de sable qu'on fait entrer dans sa composition a aussi pour objet de rendre son retrait moins considérable.

On étend et on égalise l'enduit avec la taloche, et lorsqu'il est à peu près sec on le lisse à la truelle, puis on le recouvre d'un badigeon au lait de chaux qui s'y incorpore.

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Pour les intérieurs, le badigeon est souvent remplacé par une couche légère de blanc en bourre. Le blanc en bourre est formé d'une pâte de chaux grasse coulée dans laquelle on a incorporé une certaine quantité de bourre blanche. La couche de blanc en bourre s'applique avec la ta-loche et se lisse avec la truelle. — Elle n'a guère plus d'un millimètre d'épaisseur. La proportion de bourre blanche est d'environ un kilogramme par mètre cube de chaux en pâte.

Pour incorporer la bourre à la chaux de blanc en bourre, ou au mortier d'enduit, on le bat d'abord avec des baguettes, afin d'en bien diviser les flocons; on réduit ensuite la chaux en bouillie claire, on projette la bourre à sa surface, et on agite le tout avec un bâton, dans tous les sens, jusqu'à ce que l'incorporation soit parfaite.

Il est très-important que la chaux employée aux opérations de la crépissure et d'enduits soit parfaitement éteinte. Le moindre grumeau mal éteint

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