gènes, s'écroula au premier soufile de la tempête; un droit nouveau surgit bientôt des ruines dont le sol français fut couvert un instant, et ce droit, en effaçant tout ce qu'il y avait de priviléges et d'inégalités dans la condition des citoyens et des villes, leur conféra à tous les mêmes droits et les mêmes devoirs, et les soumit à la même loi. La Commune seule resta debout; et, si on lui laissa quelques prérogatives, ce ne fut qu'à la condition d'être un des membres de cette hiérarchie administrative qui gère aujourd'hui les intérêts de la France. LEOPOLD NIEPCE. SUR L'ÉGLISE S. VINCENT DE CHALON.' L'église Saint-Vincent est le monument le plus important de Chalon. De fort loin, le voyageur aperçoit les couronnes ajourées de ses hautes tours, et la distingue dessinant, sur l'horizon vague des plaines de la Saône, les longues arêtes de ses toits et la silhouette immense de sa puissante ossature. Dans l'intérieur de la ville, des rues étroites masquent la majesté de ces dehors; mais à peine a-t-on franchi le seuil des portes de cette église, qu'elle retrouve les aspects imposants et les attraits indéfinissables, particuliers aux grands édifices chrétiens. L'église Saint-Vincent a conservé, en effet, malgré de graves désastres, ses nefs, ses piliers et ses colonnes; mais les orages ont emporté presque toute son ornementa tion peinte, écrite ou sculptée. A peine reste-t-il quelques débris des inscriptions et des ornements, tous si Notes extraites d'une monographie de l'Épiscopat de Chalonsur-Saône et de sa Cathédrale. gnés, depuis la dalle funéraire du pavé jusqu'à la clef blasonnée des voûtes, que cinq siècles avaient accumulés sous ses abris sacrés. Nous regrettons vivement cette ornementation historique, que rien ne saurait remplacer ; car ces pages lapidaires, adressées à tous, présenteraient encore aujourd'hui le saisissant spectacle des splendeurs et des misères de nos pères, parlant à la fois par elles-mêmes, par leurs œuvres et par les graves enseignements de la mort. Pillée une première fois, en 1562, par les protestants, qui la saccagèrent de fond en comble, l'église Saint-Vincent devait, à une époque plus rapprochée de nous, en 1792, subir des malheurs plus cruels encore un rapport, adressé en 1808 au Gouvernement, en signalait ainsi les résultats : « Il semble (je cite) qu'on ait pris plaisir à dévaster » cette église, en enlevant les plombs des noues et les » tuiles de la toiture; en sorte que les voûtes, altérées » par l'infiltration des eaux pluviales, menacent d'une ruine imminente. Tous les vitraux dudit édifice sont >> à jour, les uns ayant été enlevés, les autres brisés ; » en sorte que l'on y est comme en plein air, et les » pavés, les dalles funéraires et les monuments divers, » sont cassés et bouleversés sur le sol, à ce point que » l'on risque de tomber en y marchant. » Ces déplorables désastres ont enlevé à la monographie des monuments de l'église Saint-Vincent presque tout l'intérêt qu'elle eût offert; cependant une pieuse |