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Je vous rends compte que, par suite de vos ordres, j'ai pris poste ce matin avec ma brigade à Trappöhnen et Alt-Lubohnen, où nous sommes horriblement mal, le pays étant très-pauvre et dévasté de plus par les Russes, qui étaient encore hier soir ici.

Je vais m'occuper d'envoyer dans les bois et sur mes derrières de fortes patrouilles pour prendre les trainards.

Il sera impossible de subsister ici plus de deux ou trois jours; la campagne, étant extrêmement boisée, ne fournit que très-peu de fourrage, qui a été consommé par les Cosaques.

J'ai rattrapé en route la brigade Wattier, qui continue à jouer de bonheur, car elle a constamment les bons gìtes, tandis que cette pauvre première brigade continue à mourir de faim; aussi est-elle toujours en

avant.

Je voudrais bien, mon général, savoir enfin sur quel pied danser, et si je dois continuer à bivouaquer ou si je puis cantonner serré. Il était, avant-hier, question d'armistice; a-t-il eu lieu? Dans ce cas, il serait inutile de fatiguer mes troupes, qui ont bien besoin de repos. Dans le cas contraire, je resterai toujours sur le qui-vive.

Veuillez me dire un mot à cet égard, le plus tôt possible.

On travaille aux mémoires de propositions pour les places vacantes; je vous les adresserai, aussitôt terminés.

Je suis trop éloigné pour envoyer deux ordonnances par jour; j'en ferai seulement partir une tous les matins, après la rentrée des reconnaissances; et quand vous n'en aurez pas dans la journée, vous pourrez affirmer qu'il n'y a rien de nouveau sur le point que j'occupe.

On n'a trouvé aucun bateau depuis Ragnitz ici.

Les Russes les ont tous enlevés, et ils sont sur la rive droite en trèsgrande quantité, ce qui ne rend pas ma position très-jolie; car s'il plaisait à ces lurons de venir interrompre mon sommeil, il leur serait facile de me surprendre. J'y veillerai.

Le 7° hussards, que j'ai détaché à Alt-Lubohnen, se trouve à deux lieues de moi, et intermédiaire avec Wattier; il ne peut m'ètre d'aucun secours en cas de surprise.

Amitié et dévouement.

Général PAJOL.

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Je me fais un plaisir, général, de vous prévenir que, le roi de Bavière ayant fait part à l'Empereur du désir qu'il avait de mettre à sa disposition quelques décorations de ses ordres pour les officiers auxquels Sa Majesté voulait témoigner sa bienveillance, l'Empereur vous a désigné, dans l'état qu'il adresse au roi de Bavière, pour la décoration de chevalier de l'ordre du Mérite militaire de Bavière: j'écris, en conséquence, à ce souverain, et son ministre vous adressera l'ordre et les provisions.

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Sa Majesté le roi, mon maître, vous ayant nommé, sous la date du 10 de ce mois, chevalier de son ordre militaire de Maximilien-Joseph, j'ai l'honneur et m'empresse de vous envoyer le décret de cette dignité avec la décoration.

Je me félicite de pouvoir vous transmettre cette marque de la bienveillance de mon auguste souverain, et suis, monsieur, avec la plus haute considération, etc.

XXXVII

DE FIROU.

Paris, 24 juillet 1807.

LÉGION D'HONNEUR.

Le grand chancelier

à monsieur le général Pajol, officier de la Légion d'honneur,
chevalier de l'ordre du Mérite militaire de Bavière.

Sa Majesté Impériale et Royale vient de m'ordonner, monsieur le général et cher confrère, d'avoir l'honneur de vous faire connaître qu'elle

vous autorise à porter la décoration de chevalier de l'ordre du Mérite militaire, qui vous est conférée par Sa Majesté le roi de Bavière.

Je m'empresse, monsieur le général et cher confrère, d'exécuter les ordres de Sa Majesté Impériale et Royale.

J'éprouverai toujours une satisfaction bien vive, lorsque j'aurai à vous annoncer une nouvelle marque de la bienveillance de notre auguste Empereur.

Veuillez bien agréer, monsieur le général et cher confrère, l'expression de tous les sentiments que je vous ai voués.

J'ai l'honneur de vous saluer.

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Le roi de Bavière, monsieur le général Pajol, ayant mis à la disposition de l'Empereur plusieurs décorations de ses ordres pour être données aux officiers de la grande armée auxquels Sa Majesté Impériale porte une bienveillance particulière, c'est avec plaisir que je vous adresse une croix de chevalier de l'ordre militaire de Maximilien-Joseph, que l'Empereur vous a destinée comme un témoignage de sa satisfaction. Vous êtes, en conséquence, autorisé à porter cet ordre et à en faire vos remerciments à l'Empereur et au roi de Bavière.

Le prince de Neuchâtel, major général,
Maréchal ALEXANDRE BERTHIER.

XXXIX

19 mars 1808.

Napoléon, par la grâce de Dieu, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la Confédération du Rhin, à tous présents et à venir salut :

Par l'article treize du premier statut du premier mars mil huit cent huit, nous nous sommes réservé la faculté d'accorder les titres que nous jugerions convenables à ceux de nos sujets qui se seront distingués par des services rendus à l'État et à nous. La connaissance que nous avons du zèle et de la fidélité que notre cher et aimé le sieur Pajol a manifestés pour notre service nous a déterminé à faire usage, en sa faveur, de cette disposition. Dans cette vue, nous avons, par notre décret du dix-neuf mars mil huit cent huit, nommé notre cher et aimé le sieur Pajol Baron de notre Empire.

En conséquence et en vertu de ce décret, ledit sieur Pajol, s'étant présenté par-devant notre cousin le prince archichancelier de l'Empire, à l'effet d'obtenir de notre grâce les lettres patentes qui lui sont nécessaires pour jouir de son titre, nous avons, par ces présentes, signées de notre main, conféré et conférons à notre cher et aimé le sieur Claude-Pierre Pajol, général de brigade, l'un des commandants de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre royal et militaire de Bavière, né à Besançon le trois février mil sept cent soixante-douze, le titre de Baron de notre Empire. Ledit titre sera transmissible à sa descendance directe, légitime, naturelle ou adoptive, de mâle en mâle par ordre de primogéniture, après qu'il se sera conformé aux dispositions contenues en l'article six de notre premier statut du premier mars mil huit cent huit.

Permettons au sieur Pajol de se dire et qualifier Baron de notre Empire, dans tous actes et contrats, tant en jugement que dehors; voulons qu'il soit reconnu partout en ladite qualité, qu'il jouisse des honneurs attachés à ce titre, après qu'il aura prêté le serment prescrit en l'article trente-sept de notre second statut, devant celui ou ceux par nous délégués à cet effet; qu'il puisse porter en tous lieux les armoiries telles qu'elles sont figurées aux présentes: écartelé au premier, d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux molettes d'éperon, et en pointe d'une épée haute en pal, le tout d'argent; - au deuxième, des barons tirés de l'armée; au troisième de pourpre au lion rampant, la tête contournée d'or, tenant des drapeaux du même; - au quatrième, de sinople au dextrochère d'argent, rebrassé d'azur et d'argent, tenant une foudre d'or; pour livrées, les couleurs de l'écu, le vert en bordure seulement.

Chargeons notre cousin le prince archichancelier de l'Empire de donner communication des présentes au Sénat et de les faire transcrire sur ses registres; enjoignons à notre grand juge, ministre de la justice, d'en surveiller l'insertion au Bulletin des lois; mandons à nos procureurs généraux près nos cours d'appel et à nos procureurs impériaux sur les lieux de faire publier et enregistrer les présentes à la cour d'appel et au tribunal du domicile du sieur Pajol et partout où besoin sera: car tel est notre bon plaisir; et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, notre cousin le prince archichancelier de l'Empire y a fait apposer, par nos ordres, notre grand sceau, en présence du conseil du sceau des titres.

Donné en notre quartier général impérial de Schönbrunn, le dix-huit du mois de juin de l'an de grâce mil huit cent neuf.

Signé NAPOLÉON.

Scellé le sept juillet mil huit cent neuf.
Le prince archichancelier de l'Empire.
Signé: CAMBACÉRÈS.

XL

Extrait des minutes de la secrétairerie d'État.

De notre camp impérial de Burgos, 21 novembre 1808.

Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie et protecteur de la Confédération du Rhin,

Sur le rapport de notre ministre des finances, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

ARTICLE 1er.. Sur les biens que nous nous sommes réservés dans le royaume de Westphalie, dont la prise de possession a eu lieu en exécution de notre décret du 4 août 1807, ceux compris dans les cent trois états annexés au présent, et produisant un revenu total de quatre cent douze mille deux cent soixante-seize francs vingt-sept centimes, sont affectés en toute propriété aux officiers de nos armées ci-après dénommés, en récompense des services qu'ils nous ont rendus dans le cours des dernières campagnes, conformément à notre décret du 17 mars 1808; savoir: les biens détaillés dans l'état no 264, montant à un revenu de quatre mille trois francs vingt-quatre centimes, à la dotation que nous avons faite à M. Pajol, général de brigade.

ART. 2. Aucune portion de ces biens ne pourra être aliénée ou échangée qu'avec notre autorisation spéciale; les fonds qui proviendront de ces ventes ne pourront être employés qu'en actions de notre Banque impériale ou qu'en achat de terres dans l'intérieur de notre Empire. ART. 3.- La jouissance des biens énoncés aux états ci-annexés partira du 1er janvier 1808.

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Notre ministre des finances est chargé de l'exécution du pré

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Un détachement de seize hommes avec un officier du 1er régiment de chasseurs est arrivé hier, pour y prendre poste, à Waldmünchen, qu'il a trouvé occupé par le détachement de cent chevaux que j'y ai envoyé.

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