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de Bessières, était suivi lui-même par les divisions formées en arrière de l'armée, ainsi que par les Saxons, qui allaient arriver à Passau.

Le 3o corps entra dans Lintz le 6 mai. Davout y prit le commandement des Wurtembergeois, que l'Empereur avait laissés dans cette ville sous les ordres de Vandamme. Un pont de bateaux fut immédiatement jeté sur le Danube, afin de communiquer avec la rive gauche, où des éclaireurs furent lancés sur la route de Budweiss. Le 7, quelques cavaliers passèrent et trouvèrent à Gallneukirchen l'avant-garde de Stutterheim, qui se dirigeait vers Lintz, ignorant la défaite des Autrichiens à Ebersberg.

Le même jour, Hiller, arrivé à Saint-Polten, y avait divisé son corps d'armée en deux parties avec les deux tiers de ses troupes, il franchit le Danube à Krems; l'autre partie, composée des troupes légères commandées par Nordmann, s'était rendue à Vienne.

La division Montbrun continuait sa route vers Enns, que la division Gudin occupa le soir même, devant se porter, le lendemain, à Amstetten; la division Friant s'arrêtait, le 8, à Strengberg, tandis que Davout, la division Morand et les Wurtembergeois restaient à Lintz.

Napoléon, apprenant que le général Hiller avait évacué SaintPolten, pour aller à Krems et Mautern, au-devant de l'archiduc, fit immédiatement partir Bessières et Saint-Hilaire, avec ordre de détruire le pont de Krems avant l'arrivée du corps autrichien de la rive droite. En même temps, il faisait appuyer ce mouvement par une marche en avant des corps de Lannes et de Masséna. Si l'opération réussissait, la grande armée devait se porter au plus vite à Saint-Polten et de là à Vienne.

Le 9 mai, Davout marcha sur Mölk, où il se trouvait à la nuit, avec les divisions Friant, Gudin et Montbrun; Morand était resté en face de Steyerberg et de Mauthausen, et les Wurtembergeois avaient barricadé Lintz, dont la défense leur était confiée. De plus, Davout avait laissé des postes à Wallsee et à Ips, pour surveiller la rive gauche du Danube. Il avait organisé Mölk défensivement, et établi dans cette ville un port de débarquement; tous les approvisionnements arrivant par bateaux devaient y être débarqués, et transportés ensuite, par la voie de terre, à

Saint-Polten, qui deviendrait un magasin central de l'armée. Le 10, la cavalerie de Pajol, qui formait toujours à elle seule la division Montbrun, était lancée à Mautern et vis-à-vis de Krems. Elle releva, sur ces points, la cavalerie du général Savary, qui prit le chemin de Vienne. La division Friant s'installa à Gross-Pöchlarn, et la division Gudin, à Saint-Polten.

Le pont de Krems ayant été brûlé par les Autrichiens, Montbrun lança, le 11 mai, quelques reconnaissances vers Tulln. Le mauvais état des chemins ne leur permit pas de s'avancer trèsloin; elles apprirent cependant des habitants que toutes les forces autrichiennes, soit de la rive droite, soit de la rive gauche, se dirigeaient sur Vienne. Montbrun, qui voulait être fixé à cet égard, fit, le 12 au matin, un simulacre de passage du Danube. Après que notre artillerie eût tiré une trentaine de coups de canon, 5 à 6,000 ennemis, qu'on disait installés au camp de Rohrendorf, se montrèrent sur la rive gauche.

Le 10, Napoléon s'était présenté, avec la plus grande partie de ses forces, devant Vienne, qui capitula le 12 au soir. Par suite, il devenait urgent de rapprocher les corps restés en arrière, soit pour résister aux tentatives de l'archiduc Charles, soit pour prendre ultérieurement contre lui une offensive vigoureuse. Montbrun reçut l'ordre d'envoyer à Schönbrunn les brigades Pajol et Piré; mais, sur l'observation que sa division se composait seulement de la brigade Pajol, diminuée du 11° chasseurs, laissé à Cham, cet ordre fut révoqué. La cavalerie légère du 3o corps, maintenue dans ses cantonnements vis-à-vis de Krems, reçut deux pièces de canon, et ses deux bataillons du 13 léger, rappelés à Saint-Polten, furent remplacés par le 7o léger, de la division Gudin. Ce régiment occupa Mautern, et les 5° et 7° hussards furent rapprochés du Danube, avec mission de surveiller ce fleuve de Krems à Vienne.

L'étendue du terrain à garder était hors de proportion avec l'effectif des régiments. On annonçait, il est vrai, des renforts pour le 5 hussards; et le 11° chasseurs, qui avait quitté Cham, devait bientôt rejoindre. Mais il n'en fallait pas moins parer, dès l'abord, aux exigences du service, avec des régiments affaiblis, en hommes et en chevaux, par les combats, les marches rapides et la mauvaise nourriture. Le général Pajol s'en plaignit, sans

cependant négliger d'exécuter les ordres donnés. Il ne cessait, par ses reconnaissances multipliées, d'inquiéter l'ennemi, qui paraissait être toujours, sur la rive gauche, en même nombre et dans les mêmes positions.

Le 13 mai, l'Empereur, craignant quelques tentatives sur Vienne de la part de l'armée autrichienne d'Italie, qui reculait devant le prince Eugène, enleva le général Montbrun au maréchal Davout, et le plaça en reconnaissance avec deux brigades à Brück, plusieurs marches au-delà de Neustadt, sur la route d'Italie.

A partir du 14 mai, le général Pajol eut le commandement de la cavalerie légère du 3° corps, réduite, il est vrai, à son unique brigade. En réalité, depuis la bataille de Thahn (19 avril) jusqu'au départ de Cham (3 mai), la division Montbrun n'avait compté, en dehors des régiments de Pajol, que le 12o chasseurs.

1809

III

La cava

-

Construction de ponts à Nussdorf et à Ebersdorf. - Les communications de l'armée française sont couvertes par le corps de Davout. La brigade Pajol disséminée sur la rive droite du Danube, de Saint-Johann à Traismauer et Klosterneuburg. — Emplacements des troupes autrichiennes qui occupent la rive gauche, en face de Pajol. Tentatives fréquentes de débarquement à Krems et environs. lerie de Pajol, renforcée d'infanterie et d'artillerie, repousse partout l'ennemi. Pajol organise la défense du poste de Mautern. — Mouvements chez les Autrichiens, vers le 20 mai. —Le pont d'Ebersdorf est terminé, et la grande armée française se transporte en partie sur la rive gauche. Bataille d'Essling (21 et 22 mai). L'armée, coupée de la rive droite par la rupture des ponts, est forcée de rentrer dans l'ile Lobau. - Davout est resté sur la rive droite. — Pajol s'établit à Nussdorf (23 mai). - La brigade Pajol est chargée de surveiller le Danube de Tulln à Vienne. L'ennemi s'établit dans les îles du Danube, où il élève des batteries. La brigade Pajol portée en hâte à Mautern, au secours des Wurtembergeois. Davout est envoyé à Presburg, avec deux de ses divisions d'infanterie. reste dans ses positions entre Tulln et Vienne. La brigade Pajol est rappelée autour de Vienne et de Schönbrunn, le 13 juin. L'Empereur passe, à Vienne, une grande revue, à laquelle assiste la brigade Pajol. envoyée à Ebersdorf, par Laxenburg. pour former la division Montbrun.

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- Pajol

Cette brigade est ensuite Réunion des brigades Pajol et Jacquinot Construction de magnifiques ponts à EbersTravaux considérables dans l'île Lobau. Nouvelles dispositions pour franchir le Danube.

dorf.

Napoléon, entré dans Vienne le 13 mai au matin, avait fait immédiatement chercher les points où l'on pourrait établir des ponts sur le Danube, afin de se porter promptement à la rencontre de l'archiduc Charles. En 1805, un hasard heureux nous vait conservé les ponts de Vienne; cette fois, Nordmann les avait détruits en se retirant, et il fallait en construire d'autres. Deux points furent spécialement désignés, dès l'abord: Nussdorf et Ebersdorf. Au premier de ces villages, on avait déjà établi un pont en 1805; seulement ce point était bien près des Autrichiens, dont les avant-postes couronnaient le Bisamberg.

A Ebersdorf, le Danube était très-rapide, mais il se divisait en plusieurs bras, et l'île Lobau offrait un réduit sûr, où l'armée, en cas d'insuccès, serait à l'abri des coups de l'ennemi. Il fut décidé que l'on tenterait le passage sur ces deux points. Lannes devait établir le pont à Nussdorf; Masséna, à Ebersdorf.

Les Autrichiens étaient répandus sur la rive gauche, de Mölk au Bisamberg. Le corps du général Hiller avait pris position à Saint-Veit et Hagenbrunn; Nordmann, qui avait rejoint après la prise de Vienne, était en avant-garde du côté de cette ville, à Iedlersdorf-am-Spitz, Stadlau, Aspern, Essling et Enzersdorf; enfin les généraux Schusteck et Radetzki étaient à Krems et Stockerau, avec mission de surveiller le haut Danube et d'envoyer des partis, par la rive gauche, jusqu'à la hauteur de Mölk. Dans cette situation, Hiller donnait la main à l'archiduc Charles, qui avait marché de Zwettel sur Neupölla, Horn, Wetzdorf et Gollersdorf, où il arriva le 14 mai. Il gardait, vis-à-vis de Vienne et des débouchés que Napoléon faisait établir, une attitude très-menaçante.

Ces dispositions de l'ennemi permettaient de supposer que l'archiduc Charles tenterait de franchir le Danube et de couper les communications de l'armée française. Aussi le corps de Davout, laissé en arrière, avait-il été placé de façon à parer, dès l'abord, à toute éventualité. Le quartier général et deux divisions se trouvaient à Saint-Polten; une autre division occupait Mölk, et la cavalerie légère était répartie sur les bords du Danube, depuis Mölk jusqu'à Klosterneuburg. Le 3 corps pouvait donc se porter facilement, en une journée, soit sur Krems, soit sur Vienne, selon la nécessité. Morand fortifiait le poste de Mölk, et Pajol s'établissait solidement à Gottweig, où il avait installé son quartier général.

Pajol prit, le 13 au soir, après le départ de Montbrun, le commandement de la cavalerie légère du 3° corps, réduite pour le moment à deux régiments, le 5° et le 7° hussards. Le 5o hussards était cantonné sur les bords du Danube, de Saint-Johann à Traismauer, où commençaient les postes du 7° hussards, disséminé lui-même jusqu'à Klosterneuburg. Cette brigade se développait ainsi sur plus de vingt-cinq lieues, disposition d'autant plus fàcheuse, que l'effectif des régiments était peu élevé.

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