Page images
PDF
EPUB

trouve que l'Autriche gardait le Rhin avec 100,000 hommes environ.

Pour attaquer cette ennemie si acharnée, la France avait

9 septembre (Moreri dit, à tort, le 27, et le colonel Augoyat, le 17); sortie de la garnison avec les honneurs de la guerre le 17, la place n'ayant pas été secourue.

M. le duc de Lorraine, commandant l'armée impériale, ayant achevé ses retranchements sur la Lauter, y resta pour couvrir l'opération du siége contre l'armée du maréchal de Luxembourg. (Notes inédites, aux archives du dépôt de la guerre.)

1688. — Siége par Louis de France (Dauphin), commandant l'armée royale, ayant saus lui le maréchal de Duras, Vauban, directeur des attaques, Lafrezelière, commandant l'artillerie, et Catinat, contre M. de Starhemberg, gouverneur pour l'Empereur. Investissement par le maréchal de Duras le 27 septembre; tranchée ouverte devant la tête de pont, par le marquis d'Uxelles, pendant la nuit du 3 au 4 octobre, et prise d'assaut de cette tête de pont le 5. Grande tranchée ouverte par Vauban, dans la nuit du 10 au 11; capitulation le 30 octobre, prise de possession de l'une des portes le 31. Sortie de la garnison le 1er novembre. (Général De Vault, campagne de 1688; manuscrits; aux archives de la guerre.) Cette place fut rendue en 1697, en exécution du traité de Ryswick (20 septembre).

[ocr errors]

1734. Siége par le marquis d'Asfeld, lieutenant général, détaché de l'armée d'observation du maréchal de Berwick*, qui, le 2 juin, se rend de sa personne au camp devant la place, défendue par le baron de Wutgenau, lieutenant général, gouverneur. Investissement et commencement de la construction des lignes de circonvallation, par le marquis d'Asfeld, le 23 mai; tranchée ouverte devant l'ouvrage à cornes de la Petite-Hollande, par l'ingénieur Quenau, sous la direction de l'ingénieur en chef Duportal (nuit du 1er au 2 juin); tranchée ouverte devant le front de la Porte-Rouge par le marquis d'Asfeld (nuit du 3 au 4); attaque et prise de l'avant-chemin couvert, sur le bord du Rhin (nuit du 23 au 24); assaut donné à l'ouvrage à cornes (nuit du 14 au 15 juillet); l'ennemi est repoussé. Dans les nuits du 15 au 16 et du 16 au 17, on occupe tout l'intérieur de l'ouvrage. Capitulation le 18 juillet à cinq heures du soir. Le 20 juillet, le prince Eugène, dont le quartier général était à Weisenthal, non loin des lignes des retranchements de l'armée royale d'observation, fit mettre le feu aux claies et fascines, dont il avait fait amas pour l'attaque des lignes françaises, et décampa à onze heures du soir. Sortie de la garnison le 21 juillet. (Manuscrits du siége, mémoires, 4o carton intercalaire; archives de la guerre.)

1796. Armée de Rhin-et-Moselle. Les environs de Philippsburg, que le général en chef Moreau, en retraite sur le Rhin, ne pouvait bloquer faute de troupes, furent le théâtre de plusieurs combats livrés par la garnison, renforcée d'un détachement de celle de Mannheim, et par une colonne de paysans armés, contre la brigade du général Scherb, chargée de contenir la place. Tour à tour vainqueur et repoussé dans les engagements des 4, 6 et 13 septembre à Ostadt et à Bruschall, ce général opéra sa retraite sur Kehl, où il arriva le 14 à onze heures et demie du soir. (Rapports du général Scherb, 15 septembre 1796.)

1799. Blocus de la place par le général Bernadotte, commandant l'armée d'ob

[ocr errors]

(*) Le 12 juin, vers sept heures du matin, le maréchal de Berwick, visitant les tranchées, eut la tête emportée par un boulet. Le marquis d'Asfeld fut promu maréchal après la mort de Berwick, et chargé du commandement en chef du siége et de l'armée.

sous les armes, sur la rive gauche du Rhin, de Vieux-Brisach à Düsseldorf, 130,000 hommes, répartis entre deux armées :

1° L'armée de Rhin-et-Moselle, commandée par Moreau, forte

servation, sous les ordres supérieurs du général Jourdan, commandant celle du Danube. 3 avril, ponts jetés sur le Rhin, à droite et à gauche de la place, et batteries incendiaires dressées sur la gauche. 5 avril, passage de l'armée du Danube sur la rive gauche du Rhin. Ce mouvement de retraite suspend l'opération de Bernadotte, le jour même où il devait ouvrir la tranchée et commencer le bombardement. Du 6 au 8 avril, le blocus est levé, et le général Bernadotte opère à son tour sa retraite par Mannheim. (Correspondance officielle de l'armée d'observation; archives de la guerre.) Armée du Rhin (Müller, général en chef). — Siége par le général de division Delaborde, contre le rhingrave de Salm, commandant la garnison palatine, forte de 2,500 hommes. 6 septembre dix heures du soir, bombardement, après le refus du commandant de rendre la place. Le feu des batteries fut si terrible qu'il ne resta d'abri, ni pour les habitants, ni pour la garnison. Le général Müller, laissant la conduite du siège au général Delaborde, marcha à la rencontre des Autrichiens qui venaient au secours de la place; mais, à l'approche de l'archiduc, se reconnaissant trop faible, il fait lever le siége et rentre dans Mannheim. 13 septembre, levée du siége. (Journal décadaire, mémoire no 77.)

[ocr errors]

Armée du Rhin (Lecourbe, général en chef). — Du 23 octobre au 9 novembre, blocus par le général Delaborde, levé à la suite des attaques réitérées des Autrichiens dans les environs de la place. Nouveau blocus par le même général le 16 novembre, après le combat livré le même jour devant Philippsburg. La garnison, qui en était sortie, est forcée de rentrer dans la place. (Dans deux rapports aux consuls des 17 et 22 novembre, le général Lecourbe déclarait qu'il était trop faible pour assiéger Philippsburg ou même pour le bloquer de manière à affamer la place.) Au 1er décembre, le général Colaud remplace le général Delaborde au blocus, qui est définitivement levé le 6 du même mois, époque du mouvement général de retraite de l'armée sur la rive gauche du Rhin. (Bulletins décadaires, situation de l'armée; archives du dépôt de la guerre.)

1800. Armée du Rhin (Moreau, général en chef). Pendant la campagne en Bavière, le général Moreau avait laissé sur le bas Rhin un corps d'observation, dont une division, commandée par le général Delaborde, occupa, du 20 mai au 18 août, les positions de Landau, Frankenthal et Mannheim, pour venir ensuite, par sa gauche, camper à Graben, dans les environs de Philippsburg, afin de surveiller la garnison de cette place pendant la durée de l'armistice. (Correspondance de l'armée, dépôt de la guerre.)

1800, 10 octobre. Prise de possession de la place par les troupes françaises, en vertu de la prolongation de suspension d'armes conclue à Hohenlinden le 20 septembre. (Bulletins décadaires.) Au moment de l'évacuation, Philippsburg contenait 7,000 hommes de garnison et était défendue par 118 bouches à feu, aux armes de l'électeur palatin. (Dépêche du général Dessolle et mémoire annexe, 8 novembre.) 1801, 13 février. Arrêté des consuls qui ordonne la démolition des places de Düsseldorf, Kehl, Ehrenbreitstein et de tous les autres postes militaires situés sur la rive droite du Rhin. (Collection manuscrite de la correspondance de Napoléon.) Cet arrêté confirmait, pour Philippsburg, celui que le général en chef Moreau avait pris,

de 60,000 hommes, échelonnée le long du Rhin, de VieuxBrisach à Mannheim, et par-delà les Vosges, jusqu'à Deux-Ponts; 2o L'armée de Sambre-et-Meuse, commandée par Hoche, forte de 70,000 hommes, cantonnée à Düsseldorf, Coblenz, Neuwied, Bingen et sur la Nahe. Le 4o hussards appartenait à la 5o division de cette seconde armée.

En arrivant à l'armée de Sambre-et-Meuse, dans le courant du mois de février, Hoche n'avait admis qu'en partie la réorganisation introduite par Kleber, avec le consentement de Moreau, le 23 janvier. Il laissa l'infanterie répartie en six divisions, dont il forma trois corps, composés chacun de deux divisions.

L'aile droite fut placée sous les ordres de Lefebvre.
Grenier commanda le centre.

L'aile gauche fut confiée à Championnet.

Quant à la cavalerie, Hoche lui donna une organisation nouvelle, en la rassemblant en divisions de cavalerie, au lieu de la laisser éparpillée dans les divisions d'infanterie. Ainsi, il forma: une division de hussards, dont Ney eut le commandement, et qui fut attachée au centre ; une division de chasseurs, que commanda Richepanse, à l'aile droite; une division de dragons, aux ordres du général Klein, à l'aile gauche. Enfin une division de cavalerie de réserve, dont le commandement fut donné au général d'Hautpoul, devait rester en arrière du centre de l'armée et se tenir toujours à la disposition du général en chef.

Cette organisation avait certainement l'immense avantage de réserver à la cavalerie le rôle qui lui était propre, en temps de guerre, et d'assurer, pendant les armistices ou les trêves, une surveillance exacte et spéciale de son instruction et de sa bonne administration. On peut seulement lui reprocher d'avoir trop séparé les armes, et d'avoir ainsi diminué l'émulation qui se produit ordinairement dans une division quand elle contient, à la fois, des hussards et des chasseurs, ou des chasseurs et des dragons.

le 13 octobre 1800, pour la démolition des fortifications de cette place et de celles d'Ulm et d'Ingolstadt.

1801, 5 août.

Procès-verbal de l'état de démolition des ouvrages au moment de l'évacuation de la garnison française et de la remise de la place aux États de l'empire, en exécution de l'article 6 du traité de Lunéville du 9 février de la même année. (Correspondance de l'armée du Rhin.)

L'innovation de Hoche fut favorablement accueillie par l'armée de Sambre-et-Meuse. Les hussards, en particulier, furent trèssatisfaits du rôle que le nouveau général comptait leur donner : éclairer la marche de leur corps d'armée; couvrir ses ailes; faire, avec les ingénieurs et les adjudants généraux, les reconnaissances générales; lever les contributions. En un mot, Hoche s'appliquait à employer chaque arme dans le cercle d'action qui lui était propre, mais presque isolément par rapport à l'ensemble de l'armée.

La division confiée au général Ney se composa des 2o, 3o, 4° et 5e régiments de hussards. Ces divers corps reçurent simultanément l'ordre de se rendre à Simmern, où l'adjudant général Becker s'était porté en toute hâte pour désigner les cantonnements à occuper, sur la rivière Simmern et aux environs. Le 4o hussards vint de Winterburg, et fut établi, vers le 10 mars, à Neuerkirch, sauf un escadron, qui resta d'abord aux avantpostes de la division Daurier, sur la rive droite de la Nahe. Les trois autres régiments de hussards arrivèrent bientôt aussi sur la Simmern, et Ney installa son quartier général à Simmern même.

Suivant les instructions du général en chef, Ney s'appliqua immédiatement à donner à ses cavaliers la consistance qui leur manquait. La plupart avaient très-bien fait la guerre; mais, sans cesse en lutte avec l'ennemi ou avec la misère, ils n'avaient trouvé ni le temps ni les occasions de se rompre aux manœuvres et aux évolutions de ligne. De plus, les effectifs des régiments étaient très-faibles, beaucoup d'hommes ayant été distraits de leurs corps : les uns servaient d'ordonnances auprès des officiers généraux, les autres étaient attachés aux transports, aux vivres, à l'artillerie.

Chaque corps recherchases isolés, les fit rentrer, et tira en même temps de son dépôt tout ce qui était en état de marcher. L'instruction fut poussée avec la plus grande activité, et le général Ney fit souvent manoeuvrer lui-même deux régiments réunis. Il parvint ainsi, en peu de temps, à donner à cette ardente cavalerie l'ensemble et la souplesse qui assurent le succès. Pajol se forma rapidement, dans ce camp d'instruction improvisé, à tous les détails de son arme.

Au milieu de ces travaux de reconstitution des régiments, de manœuvres et d'exercices, Ney se trouvait encore aux prises avec la difficulté de nourrir les hommes et les chevaux et de pourvoir à leurs besoins. Dans ces stériles montagnes, ruinées par quatre ans de guerre, il était presque impossible de faire face à la consommation journalière; il fallut avoir recours aux réquisitions et aux impositions. Ces moyens lui permirent, à force de patience et de fermeté, de satisfaire aux exigences de chaque jour, et même de former des réserves.

La division des hussards demeura, jusqu'à l'époque de l'ouverture des hostilités, c'est-à-dire jusqu'au 14 avril, dans les environs de Simmern. Les divers régiments dont elle se composait avaient dû, pour vivre, étendre un peu leurs cantonnements. Ainsi, le 4 hussards avait occupé Laubach, Horn et Bayerschied. Il manquait toujours à ce régiment un escadron, qui était détaché à Alzey, Zelle, Ober-Flörsheim, Flomborn et Kettenheim.

Hoche, cependant, avait résolu de prendre l'offensive avant le 20 avril. Moreau était prêt à passer le Rhin, et Bonaparte avait déjà remporté en Italie des succès sérieux. Il devenait donc probable que la paix couronnerait les efforts des armées françaises sur le Rhin, si elles entraient promptement en ligne.

L'armée de Sambre-et-Meuse ne devait trouver devant elle, sur la rive droite du Rhin, que le corps du général Werneck, c'est-à-dire 30,000 hommes tout au plus. Hoche disposait d'une force presque double et en parfait état.

Il résolut d'essayer de porter un grand coup à l'ennemi en coupant cette armée autrichienne du bas Rhin de celle du général Latour.

Pour atteindre ce but, les dispositions de son adversaire le servaient admirablement. En effet, Werneck avait partagé son armée en trois fractions :

L'une en avant-garde sur la Sieg;

L'autre, la plus considérable, en position à Altenkirchen ; La troisième, d'à peu près 8,000 hommes, que commandait Kray, à Neuwied.

En conséquence, Hoche prescrivit à Championnet de marcher, dès le 15 avril, de son camp de Düsseldorf sur la Sieg, de

« PreviousContinue »