Page images
PDF
EPUB

est tendue par un manœuvre A qui assure ainsi sans effort le mouvement de montée du panier. Un autre manœuvre B dirige le panier et aide à le placer sur une glissière en bois, à rebords, reliant le chalutier et le quai. Un troisième manœuvre vient alors le saisir par une anse au moyen d'un petit crochet et le tire jusqu'à la halle en le faisant glisser. Le quai n'ayant que 3 mètres de largeur en avant de la halle cette dernière opération est facile et rapide.

Ce mode de déchargement semble très pratique; il permet

Tambour du treuil

B

Fig. 1.

d'opérer facilement même dans le cas où les chalutiers sont amarrés perpendiculairement au quai tandis qu'il serait difficile de décharger dans cette situation avec un outillage mécanique placé sur quai. Il est possible à Ymuiden, car le marnage est faible: il faut en effet que le pont du chalutier reste toujours supérieur au quai pour que la glissière soit inclinée vers la halle. Dans un bassin de marée où il y aurait un marnage important, il ne pourrait plus être employé, mais il convient parfaitement

pour tout bassin à flot.

Il donne entière satisfaction à Ymuiden et c'est le même mode de déchargement qui est prévu pour les agrandissements futurs. S'il consomme un peu plus de main-d'œuvre qu'un outillage mécanique, ce qui n'est pas évident en faisant entrer en ligne de compte celle qui est nécessaire pour la conduite de cet outillage et son entretien, il a beaucoup plus de souplesse. Il exige simplement que chaque chalutier possède un treuil.

Avant de décrire les différentes opérations de vente, d'emballage et d'expédition du poisson, nous ferons la description des halles. La figure 2 donne la coupe en travers de la nouvelle halle qui doit être construite dans le prolongement de celles qui existent.

Le rez-de-chaussée se compose de trois parties:

1o La salle de vente donnant directement sur le quai par de larges issues. Dans les halles actuelles sa largeur est de 8 mètres; elle sera de 12 m. 25 dans la nouvelle halle. On ne peut, actuellement, avec une largeur de 8 mètres, étaler tout le poisson provenant d'un chalutier dans la partie de halle qui lui correspond, quand celui-ci est perpendiculaire au quai. Or il est nécessaire que cette condition soit réalisée. La largeur de 12 m. 25 adoptée dans les nouveaux projets est celle qui a paru convenable pour obtenir ce résultat.

2o Un couloir de circulation de 7 m. 25.

3o Des salles d'emballage, louées aux mareyeurs. Ces salles sont beaucoup trop exigues actuellement. Au lieu d'une salle de 4 mètres, il y en aura deux dans le nouveau projet.

Le sol du rez-de-chaussée est en forte pente vers la mer (0 m. 04 par mètre) pour que les eaux du nettoyage quotidien soient facilement évacuées.

Comme il n'existe pas encore à Ymuiden d'usines pour l'utilisation des déchets, ceux-ci sont rejetés à la mer; ils laissent après putréfaction très peu de résidus, ce n'est donc pas un grave inconvénient pour le bassin.

Le premier étage se compose également de trois parties:

1o Des bureaux pour l'administration du port placés du côté de la mer. Ces bureaux n'existent pas dans les halles actuelles. 2o Des galeries pour placer en réserve les caisses et les paniers. 3o Les bureaux des mareyeurs au-dessus des salles d'emballage.

Les halles actuelles ne sont pas assez éclairées. Il convient que le rez-de-chaussée le soit convenablement. A cet effet le premier étage sera à claire-voie entre les galeries à paniers et de ·larges baies vitrées seront ménagées dans le toit. Les halles et le

[blocks in formation]

Fig. 2. Coupé en travers de la nouvelle halle projetée à Ymuiden. 、

Bureaux 540

pour l'administrato

du Port

quai sont d'ailleurs éclairés à l'électricité pour le travail de nuit.

On a vu comment le poisson était amené dans des paniers à la salle de vente. Ces paniers sont alors immédiatement vidés sur le sol, les poissons sont triés par catégorie, et placés dans des caisses-mesures contenant 50 kilogs. Ces caisses-mesures appartiennent à l'État et ne doivent pas sortir de la salle de vente, tandis que les paniers sont la propriété des armateurs ou des mareyeurs. Les caisses sont alignées et on en forme des lots qui sont vendus aux enchères.

L'acquéreur les fait alors transporter de suite dans les salles d'emballage. Le transport des caisses de poisson se fait à l'aide de petits chariots analogues à ceux qui sont couramment employés dans les gares au transport des bagages. Ces chariots, à plateforme basse, sont d'un chargement commode et d'un faible encombrement. C'est sur ces chariots que s'effectuent tous les transports, de poisson ou de matériel, à l'intérieur des halles.

La glace utilisée pour les emballages est fabriquée par une usine située à proximité. Il est à noter que la disposition des voies ferrées ne permet aux camions ou voitures d'accéder aux halles qu'à leur extrémité; cette disposition semble défectueuse puisqu'elle nécessite de longs transports à l'intérieur des halles.

Le poisson est expédié dans des paniers en osier, tous de même type, et d'une contenance de 80 kilogs. L'uniformité de ces colis permet, aux jours d'affluence, d'éviter les lenteurs du pesage dans la gare d'expédition.

On peut voir, sur la figure 2, que les salles d'emballage donnent directement sur un quai, bordé de voies ferrées, et dont la partie supérieure est au niveau de la plateforme des wagons. Ces voies ferrées ne sont pas utilisées à l'heure actuelle pour l'expédition du poisson frais; en effet celui-ci s'expédie très rarement par wagons complets, et quand les wagons sont chargés directement par le personnel des mareyeurs il est indispensable que cette opération soit surveillée de manière très sérieuse par le personnel des chemins de fer: c'est devant cette difficulté de surveillance que la Compagnie des chemins de fer s'est refusée à

utiliser les voies en bordure des halles pour l'expédition du poisson frais, et a préféré créer pour cet usage une gare spéciale.

C'est une véritable gare terminus, située pour ainsi dire dans la halle elle-même, et d'où partent six voies ferrées. Elle comprend des quais latéraux, des quais en bout, et une salle d'expédition dans laquelle aboutissent les couloirs de circulation; un long comptoir à bagages, en forme de fer à cheval, sépare la zone où évolue le personnel des mareyeurs de celle qui est réservée aux agents de la Compagnie.

Devant cette situation on est tenté d'abord de regretter l'organisation type primitivement envisagée à Ymuiden, dans laquelle sont placés sur des voies parallèles aux halles des trains composés de wagons tous identiques, de telle sorte qu'avec une série de ponts volants reliant les différentes rames on puisse simultanément charger tous les trains en place. Or il semble qu'il y ait lieu de craindre que la simplicité d'une telle organisation ne soit qu'apparente. Et il faut bien reconnaître que dans les ports de pêche anglais établis sur ce modèle le chargement du poisson frais est loin de se faire avec l'ordre et la méthode que l'on pourrait croire, malgré l'importance extraordinaire du personnel surveillant; de plus sur le quai d'embarquement les 'transports sont faits dans les deux sens, et par un personnel mal renseigné souvent sur l'emplacement des wagons qu'il doit char

ger.

Dans la disposition actuellement réalisée à Ymuiden, les mouvements sont infiniment plus simples; le personnel des mareyeurs, comme celui des chemins de fer, est parfaitement au courant du travail qui leur incombe: on doit reconnaître que les expéditions s'y passent dans un ordre parfait. Et la question se pose de savoir si la solution finalement adoptée à Ymuiden, et qu'on peut considérer comme un résultat de l'expérience, ne serait pas en définitive la plus recommandable.

Il n'existe pas à Ymuiden de chambres frigorifiques pour permettre de conserver le poisson pendant quelque temps en cas d'afflux; mais il y a des entrepôts souterrains pour les tonneaux de harengs.

Ann. des P. et Ch.. MÉMOIRES, 1920-IV.

2

« PreviousContinue »