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qu'ils travaillent dans les ténèbres, organisant des projets sinistres, préparant des complots ou empoisonnant l'opinion publique, ne cesseront de tourmenter les Peuples par le tableau sombre et mensonger du présent, et par des alarmes chimériques sur l'avenir. Les mesures les plus sages des Gouvernemens ne prospèreront, les améliorations les mieux combinées ne seront couronnées de succés, la confiance enfin ne renaîtra parmi les hommes, que lorsque ces fauteurs de trames odieuses seront réduits à une impuissance complête; et les Monarques ne croiront point avoir rempli leur noble tâche, avant de leur avoir arraché les armes qu'ils pourraient tourner contre la tranquillité du Monde.

En faisant part au Cabinet près duquel vous êtes accrédité, des notions et des déclarations que renferme la présente Pièce, vous aurez soin de rappeler en même temps ce que les Monarques regardent comme la condition indispensable de l'accomplissement de leurs vues bienveillantes. Pour assurer à l'Europe, avec la Paix dont elle jouit sous l'égide des Traités, cet état de calme et de stabilité, hors duquel il n'y a pas de vrai bonheur pour les Nations, ils doivent compter sur l'appui sincère et constant de tous les Gouvernemens.

C'est au nom

de leurs premiers intérêts, c'est au nom de la conservation de l'ordre social et au nom des générations futures, qu'ils le réclament. Qu'ils soient tous pénétrés de cette grande vérité, que le pouvoir remis entre leurs mains est un dépôt sacré, dont ils ont à rendre compte et à leurs Peuples et à la postérité, et qu'ils encourent une responsabilité sévère, en se livrant à des erreurs, ou en écoutant des Conseils, qui tôt ou tard les mettraient dans l'impossibilité de sauver leurs Sujets des malheurs qu'ils leur auraient préparés eux-mêmes. Les Monarques aiment à croire que partout ils trouveront dans ceux qui sont appelés à exercer l'Autorité suprême, sous quelque forme que ce soit, de véritables Alliés, des Alliés ne respectant pas moins l'esprit et les principes que la lettre et les stipulations positives des Actes qui forment aujourd'hui la base du systême Européen; et ils se flattent que leurs paroles seront regardées comme un nouveau gage de leur résolution ferme et invariable de consacrer au salut de l'Europe tous les moyens que la Providence a mis à leur disposition.

Recevez, Monsieur, l'assurance, &c.

METTERNICH.

NESSELRODE.

BERNSTORFF.

INSTRUCTIONS to the Representatives of Spain, at the Courts of Vienna, Berlin, and St. Petersburgh, relative to the Decisions of the Congress of Verona.

(CIRCULAR.)

(Translation.)

Palace, January 9, 1823.

HIS Catholick Majesty's Government has received the com

munication of a Note from that of

to its Chargé

d'Affaires at this Court, a Copy of which Note is transmitted to you for your information.

This Document, full of perverted facts, of calumnious suppositions, of accusations as unjust as they are unfounded, and of vague demands, does not call for a categorical or formal answer on any of the points alluded to in it. The Spanish Government will take a more suitable opportunity of presenting to all Nations, in a publick and solemn manner, its principles and sentiments, its determinations, and the justice of the Cause of the generous Nation at the head of which it is placed, and contents itself for the present with stating:

1. That the Spanish Nation is governed by a Constitution which was solemnly recognized by the Emperor of all the Russias, in the Year 1812.

2. That the Spaniards, lovers of their Country, who, in the beginning of 1820, proclaimed anew that Constitution which was abolished by violence in 1814, not only were not perjured men, but had the unfading honour of being the instrument of the general will of the Nation.

3. That the Constitutional King of the Spains is in the free exercise of the rights assigned to him by the Fundamental Code, and whatever may be alleged to the contrary, proceeds from the Enemies of Spain, for the purpose of calumniating and degrading it.

4. That the Spanish Nation has never interfered with the Institutions, or internal Affairs of any other State.

5. That Spain is more deeply interested than any other Country in applying a remedy to the evils with which it may be afflicted.

6. That these evils are not a consequence of the Constitution, but of the intrigues of those who attempt to overturn it.

7. That the Spanish Nation will never acknowledge in any Power a right to interfere or intermeddle in its affairs.

8. That His Catholick Majesty's Government will not depart from the line traced out for it, by its duty, its regard for the honour of the Nation, and its determination to adhere invariably to the Fundamental Code, sworn to in the Year 1812.

You are authorized to communicate this Despatch, verbally, to the Minister of Foreign Affairs, at, giving him a Copy of the same, if he requests it. His Majesty hopes that your prudence, zeal, and patriotism, will suggest to you the firm line of conduct, worthy of the Spanish Name, which you ought to follow under the present circum

stances.

I have the honour to communicate this to you by His Majesty's Orders, and remain, &c.

EVARISTO SAN MIGUEL.

COMMUNICATIONS between the Chargés d'Affaires of Austria, Prussia, and Russia, and the Spanish Minister, previous to their departure from Madrid.-January, 1823.

(1.)-The Austrian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR, Madrid, le 10 Janvier, 1823. LES Souverains Alliés, réunis à Vérone, ont jugé à propos de rompre le silence sur les malheurs et les désordres qui désolent l'Espagne. Leur devoir et leur conscience les ont obligés à parler, et le Soussigné, Chargé d'Affaires d'Autriche, a eu l'honneur de faire connaitre au Colonel San-Miguel, Secrétaire-d'Etat de Sa Majesté Catholique, les sentimens et les vœux de l'Empereur.

La réponse que Son Excellence vient de faire à cette Communication verbale, prouve que les intentions de Sa Majesté ont été méconnues et ses paroles prises en mauvaise part; le Soussigné ne s'abaissera pas à réfuter les épithètes calomnieuses avec lesquelles on a voulu dénaturer son sens véritable; l'Espagne et l'Europe en jugeront bientôt. La Cour d'Autriche croirait cependant ne pas manifester assez ouvertement son improbation sur la cause des maux qui oppriment une Nation noble et généreuse, pour laquelle elle professe une estime profonde, et à laquelle elle porte un vif intérêt, si elle prolongeait ses Relations Diplomatiques avec le Gouvernement Espagnol. Le Soussigné, conformément à ses ordres, déclare à M. le Secrétaire-d'Etat des Affaires Etrangères, que sa Mission est terminée, et pris Son Excellence de lui faire expédier ses Passeports.

Le Soussigné a l'honneur d'offrir, &c.

Son Excellence M. de San Miguel.

LE COMTE DE BRUNETTI.

(2.)-The Spanish Minister to the Austrian Chargé d'Affaires. (Translation.)

SIR,

Palace, January 11, 1823. I HAVE received the Note which you were pleased to address to me yesterday, and, confining myself, for the present, to informing you that it is matter of indifference to His Catholick Majesty's Government whether it maintains, or not, Relations with that of Vienna, I forward, by Royal Order, the Passports which you demand.

I avail myself, &c.

The Count Brunetti.

EVARISTO SAN MIGUEL.

(3.)—The Prussian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR,

Madrid, le 10 Janvier, 1823.

LES observations que le Soussigné, Chargé d'Affaires de Sa Majesté le Roi de Prusse, a eu l'honneur de soumettre, le 6 du Courant, à

Son Excellence M. le Colonel San-Miguel, Secrétaire d'Etat de Sa Majesté Catholique, ayant été l'objet d'une réponse peu conforme aux désirs de sa Cour, ils se trouve dans le cas de mettre à exécution l'ordre du Roi son Maître, et il déclare au Ministère Espagnol que Sa Majesté ne saurait plus maintenir avec l'Espagne des relations, qui, dans les circonstances actuelles, ne seraient point en rapport avec le but, ni avec les sentimens d'amitié et d'intérêt, que le Roi, a manifesté invariablement à Sa Majesté Catholique.

Le Soussigné en s'acquittant de cet ordre, saisit l'occasion pour assurer que le Roi, son Auguste Maître, ne cessera jamais de faire des vœux sincères pour le bonheur d'une Nation, que Sa Majesté voit avec douleur marcher à sa ruine, et devenir la merci de toutes les horreurs de l'anarchie et de la guerre civile.

J'ai l'honneur de prier Votre Excellence de me faire remettre les Passeports nécessaires pour sortir d'Espagne, et je lui renouvelle les assurances, &c.

Son Excellence le Colonel San Miguel.

SCHEPELER.

(4.)-The Spanish Minister to the Prussian Chargé d'Affaires.

SIR,

(Translation.)

Palace, January 11, 1823. I HAVE received the Note which you were pleased to address to me, under date of yesterday the 10th inst.; and, contenting myself with assuring you, in reply, that the wishes which His Catholick Majesty's Government forms, for the welfare of the Prussian Dominions, are not less ardent than those expressed by His Majesty the King of Prussia, towards Spain, I inclose to you, by Royal Order, the Passports which you desire. I take advantage, &c.

M. de Schepeler.

EVARISTO SAN MIGUEL.

9 Janvier

(5.)-The Russian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR, Madrid, le 28 December, 1823. LE Soussigné, Chargé d'Affaires de Sa Majesté l'Empereur de toutes les Russies, a vu avec une véritable peine que la réponse de Son Excellence M. San-Miguel à la communication verbale du 6 courant, est bien loin de remplir les vœux dont il avait été l'organe.

Pour exposer d'une manière plus claire la justice de la cause qu'il a soutenue, et pour faire apprécier les intentions bienveillantes de la Russie, il a l'honneur d'adresser officiellement à Son Excellence M. San-Miguel, la Note ci-jointe. Les faits qu'elle renferme sont d'une notoriété générale; aucun raisonnement ne saurait les détruire. Elle va être publiée dans toute l'Europe, qui pourra juger entre les Puissances que le noble désir du bien anime, et un Gouvernement qui paraît être déterminé à combler le calice de tous les malheurs de l'Espagne.

Quant aux décisions dont la Note de Son Excellence M. San-Miguel fait mention, toute la responsabilité pésera sur la tête des personnes qui doivent en être considérées comme les seuls auteurs, lorsque ces mêmes personnes privent leur Souverain Légitime de sa liberté, tandis qu'elles livrent l'Espagne à tous les maux d'une sanglante anarchie, et par le moyen de leurs intelligences coupables, veulent que les autres Nations soient atteintes des calamités qu'elles ont attirées dans leur Patrie, la Russie ne peut conserver de rapports avec les Autorités qui tolèrent ou qui excitent ces désordres.

En conséquence, le Soussigné a l'honneur de demander à Son Excellence M. San-Miguel ses Passeports, ainsi que ceux des employés qui composent la Légation Impériale Russe auprès de Sa Majesté Catholique.

Le Soussigné profite de cette occasion, &c. Son Excellence M. San Miguel.

SIR,

LE COMTE DE BULGARI.

(6.)-The Spanish Minister to the Russian Chargé d'Affaires.

(Translation.)

Palace, 11 January, 1823.

I HAVE received the very insolent Note which you addressed to me yesterday, and, confining my Answer to informing you, that you have scandalously abused (perhaps through ignorance) the Law of Nations, which must always be respectable in the eyes of the Spanish Government, I transmit to you, by His Majesty's Order, the Passports which you have demanded, and hope that you will be pleased to leave this Capital in as short a time as possible.

The Count Bulgari.

I have the honour, &c.

EVARISTO SAN MIGUEL.

Madrid, le

(7.)-The Russian Chargé d'Affaires to the Spanish Minister. MONSIEUR, Janvier, 1823. J'AI reçu la Note que Votre Excellence m'a transmise sous la date d'avant-hier.

Le respect que je dois aux formes et aux principes admis et consacrés par toutes les Nations policées, m'empêche non-seulement de répondre à cette Note, mais même de la porter à la connaissance de mon Gouvernement.

Je m'empresse en conséquence de la renvoyer à Votre Excellence; car les yeux de l'Empereur, mon Maître, ne sauraient se souiller par la lecture de cette production que je m'abstiens de qualifier, et où Sa Majesté Impériale et l'Europe chercheraient en vain les dernières traces d'un Gouvernement qui sait se respecter.

J'ai l'honneur d'être, &c.

Son Excellence M. San Miguel.

LE COMTE DE BULGARI.

[1822-23.]

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