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Académicien, et lui fera signer sur le registre l'acte de sa réception.

XXVIII.

On ne pourra lire aucun discours dans les assemblées publiques, qu'il n'ait été vû par le Directeur.

XXIX.

Si quelqu'un des Académiciens quitte la ville pour s'établir ailleurs, il sera mis au rang des Académiciens honoraires, s'il le demande; et sa place sera remplie conformément aux réglemens.

XXX.

On ne pourra prendre la qualité d'Académicien dans les ouvrages que l'on donnera au public, sans le consentement par écrit de la Compagnie.

XXXI.

Les Académiciens sont invités d'entretenir des relations avec les savans et les gens de lettres, tant du royaume que des païs étrangers, et de faire part à l'Académie des nouvelles littéraires qu'ils auront reçûës.

XXXII.

Le sceau de l'Académie représentera l'ancien temple de Lyon, tel qu'on le void sur les médailles des premiers empereurs romains. On y a joint ces mots : ATHENAEUM LUGDUNENSE RESTITUTUM. MDCC.

XXXIII.

Au commencement de chaque année, on lira à l'assemblée ces réglemens, et ceux qui pourront y être ajoutés dans la suite.

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LA Compagnie des Beaux-Arts, de laquelle je n'ai pas à m'occuper, fit construire, pour son usage, le bâtiment du Concert, qui devint ensuite la propriété de la ville. Mais il fallait établir d'une manière fixe et indépendante, la Société-mère, l'Académie des Sciences et Belles-Lettres. Ce fut l'objet de l'acte

suivant :

ACTE CONSULAIRE

EN FAVEUR DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ET DES

BELLES-LETTRES ÉTABLIE A LYON.

Du jeudy septième mars mil sept cent vingt-six, après midy, en l'Hôtel commun de la ville de Lyon, y étant.

Messire Laurens Dugas, chevalier conseiller du Roy, président en la cour des monnoyes senechaussée et siége présidial de Lyon, prévôt des marchands, Messire Claude Bollioud Defetan, chevalier seigneur de Chanzieux et du Milaney, conseiller du Roy en ladite cour des monnoyes senechaussée et Présidial, lieutenant en la jurisdiction de la douane de cette ville, Noble Pierre Gaultier conseiller secrétaire du Roy Maison Couronne de France, Messire Jacques Terrasse chevalier conseiller du Roy, trésorier de

France au bureau des finances de cette généralité, seigneur d'Ivours et de la Blancherie, et Noble Étienne Maindestre échevin de la ville et communauté de Lyon.

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Lesdits sieurs ont considéré que tout ce qui peut contribuer à la perfection des sciences, des belles-lettres et des beaux-arts, mérite une attention particulière de la part des magistrats dans une grande ville, et ils ont vû avec une extrême satisfaction des personnes distinguées par leur mérite et par leurs talens, faire dans Lyon une Société de science et de littérature dont les principes assûraient un établissement considérable.

Leurs assemblées fréquentes, et leurs exercices réguliers sur diverses matières de physique, d'histoire, de critique et de littérature ont formé depuis plusieurs années une Académie également distinguée par les personnes qui la composent et par tous les genres d'érudition qu'on peut acquérir; elle a même porté ses connoissances et son travail au point de mériter la protection et les bontés du Roy, Sa Majesté ayant bien voulu dès l'année mil sept cens vingt-quatre assurer cet établissement par des Lettres Patentes, ety ajouter la grâce de nommer Monseigneur le maréchal de Villeroy protecteur de l'Académie des sciences et belles-lettres.

Mais comme le lieu des assemblées a varié depuis l'année mil sept cens, et qu'il ne manque plus à la gloire de cet établissement que d'en fixer les exercices dans un endroit convenable et décent, et de marquer au public une partie de la reconnoissance du consulat pour Messieurs les Académiciens, et pour l'honneur et l'avantage dont ils augmentent la décoration de cette grande ville; lesdits sieurs Prévôt des marchands et échevins ont résolu d'y contribuer de leur part en recevant l'Académie avec distinction dans l'Hôtelde-Ville, et à cet effet après avoir oui Alexandre Prost écuyer, seigneur de Grange-Blanche, avocat, et procureur général de la ville et communauté de Lyon; ils ont délibéré

et arrêté qu'à l'avenir et à perpétuité les assemblées publiques et particulières de l'Académie se tiendront dans la salle attenante le bureau du secrétariat, à quoi le sieur secrétaire de ladite ville a consenti en tant que de besoin; ordonne en outre que les frais de l'écritoire, du feu et de la lumière seront faits aux dépens de cette ville et communauté, tant et si longuement que ledit établissement subsistera dans l'Hôtel-de-Ville. Dont a été fait le présent acte.

Extrait des registres des actes consulaires de la ville de Lyon, par nous chevalier de Ordre du Roy, secrétaire de ladite ville.

PERRICHON.

En considération de cet acte, il fut arrêté que tous les Prévôts des marchands seraient Académiciens honoraires ou associés, lorsqu'ils en feraient la demande. M. Perrichon fut élu en 1729. C'est, sans doute, ce même M. Perrichon que J. J. Rousseau se reproche, dans ses Confessions, de n'avoir pas assez cultivé, vu les bontés qu'il avait eues pour lui, dans un des fréquents voyages du jeune philosophe à Lyon. Ce Prévôt des marchands fut le premier qui remit, en 1736, la bourse de 300 jetons que MM. du Consulat avaient pris l'engagement de faire donner tous les deux ans à l'Académie pour être distribués à raison des assistances et des tributs. La Compagnie en avait arrêté ainsi les types: la face portait les armes de la ville et le revers représentait l'ancien Athénée, tel qu'il avait été gravé pour le sceau, avec la légende et l'exergue qui sont restés les mêmes jusqu'à nos jours.

De 1725 à 1750, l'Académie eut à complimenter deux nouveaux gouverneurs, deux nouveaux archevêques, et un nouvel intendant. Dans l'assemblée publique du 28 novembre 1730, Brossette avait prononcé l'éloge du maréchal de Villeroi. Cet éloge fut envoyé à son fils qui lui succéda pour quelques années; car, en 1734, M. Dugas prononce, à son tour, un discours funèbre en l'honneur de ce dernier qui avait été aussi protecteur. Le duc de Retz, nouveau duc de Villeroi, prenant possession du gouvernement, accepte également le protectorat en 1735, et assiste souvent aux séances particulières et publiques.

M. De Rochebonne fut installé à l'archevêché en 1732. Il mourut en 1740, ou du moins ce fut alors que son éloge funèbre fut prononcé dans le sein de la Compagnie dont il n'était pas membre. Il fut remplacé, en 1742, par le cardinal de Tencin, qui répondit au compliment de l'Académie. « J'honore les sciences; je fais gloire de leur devoir une partie de ce que je suis; et la considération que j'ai pour les de lettres comme vous, Messieurs, est un effet de la reconnaissance que je conserve pour elles. »

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Le nouvel intendant, M. Palu, demanda et obtint une place d'honoraire. Il prit séance le 11 août 1739; il eut voix délibérative et part aux jetons, à cause de son assiduité. En 1745, on vota sur sa proposition, l'impression des Mémoires académiques, toujours différée par des raisons que j'explique dans la seconde partie de cet ouvrage. La même année,

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