Œuvres de Rivarol: Études sur sa vie et son esprit

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E. Didier, 1852 - French literature - 319 pages
 

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Popular passages

Page 277 - Poètes celui qui, pour mieux porter le joug, s'est permis le plus d'expressions impropres et bizarres : mais aussi quand il est beau, rien ne lui est comparable. Son vers se tient debout par la seule force du substantif et du verbe, sans le concours d'une seule épithète.
Page 8 - Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle? Pourquoi mérite-t-elle cette prérogative? Est-il à présumer qu'elle la conserve?
Page 117 - Dégagée de tous les protocoles que la bassesse inventa pour la vanité et la faiblesse pour le pouvoir, elle en est plus faite pour la conversation, lien des hommes et charme de tous les âges ; et, puisqu'il faut le dire, elle est, de toutes les langues, la seule qui ait une probité attachée à son génie. Sûre, sociale, raisonnable, ce n'est plus la langue française, c'est la langue humaine...
Page 162 - Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse; » il avoit ordonné qu'elle fût gravée dans son palais et sur les murs des édifices publics.
Page 309 - Il serait difficile de peindre la confuse et lente ordonnance de cette marche, qui dura depuis une heure et demie jusqu'à sept. Elle commença par une décharge générale de toute la mousqueterie de la garde de Versailles et des] milices parisiennes. On s'arrêtait de distance en distance pour faire de nouvelles salves...
Page 112 - Les métaphores des poètes étrangers ont toujours un degré de plus que les nôtres; ils serrent le style figuré de plus près, et leur poésie est plus haute en couleur. Il est généralement vrai que les figures orientales étaient folles; que celles des Grecs et des Latins ont été hardies, et que les nôtres sont simplement justes. Il faut donc que le poète français plaise par la pensée, par une élégance continue, par des mouvements heureux, par des alliances de mots.
Page 244 - Mirabeau obtint les honneurs d'une épigramme plus détaillée : « La tête de Mirabeau, disait-il, n'était qu'une grosse éponge toujours gonflée des idées d'autrui. Il n'a eu quelque réputation que parce qu'il a toujours écrit sur des matières palpitantes de l'intérêt du moment **. Ses brochures sont des brûlots lâchés au milieu d'une flotte : ils y mettent le feu, mais ils s'y consument.
Page 22 - II ya des moments où, porté par le mouvement de son sujet et par l'impulsion de la pensée sociale, il va si haut, qu'on se demande si c'est bien Rivarol qui écrit, le Rivarol né voluptueux avant tout et délicat, et si ce n'est pas plutôt franchement un homme de l'école religieuse : « Le vice radical de la philosophie, c'est de ne pouvoir parler au cœur.
Page 80 - I.* temps semble être venu de dire : le monde français, comme autrefois le monde romain; et la philosophie, lasse de voir les hommes toujours divisés par les intérêts divers de la politique, se réjouit maintenant de les voir d'un bout de la terre à l'autre se former en république sous la domination d'une même langue.
Page 16 - Législateurs, fondateurs d'un nouvel ordre de choses, vous voulez faire marcher devant vous cette métaphysique que les anciens législateurs ont toujours eu la sagesse de cacher dans les fondements de leurs édifices. Ah! ne soyez pas plus savants que la nature. Si vous voulez qu'un grand peuple jouisse de l'ombrage et se nourrisse des fruits de l'arbre que vous plantez, ne laissez pas ses racines à découvert.

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