Note sur la vie de M. Alfred PARLIER, Inspecteur Général Résistance des pieux. Théorie et applications, par M. J. Barrages-réservoirs à usages multiples; par M. P. DUMAS, Note sur le viaduc en béton armé, avec travée tournante Recherches sur la mortalité et la morbidité des cantonniers. .... Bulletin des accidents d'appareils à vapeur survenus CHRONIQUE La question de l'annonce des trains aux passages à niveau, BIBLIOGRAPHIE 64 Essai sur une méthode de comptabilité des chemins de fer, par Gustave PEREIRE. Compte rendu par M. Goupil, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées.... COMPTE RENDU DES PÉRIODIQUES 65 Français, allemands, américains, autrichiens, belges, hollandais, italiens, suisses, suédois.. N° 57 NOTE SUR LA VIE DE M. ALFRED PARLIER INSPECTEUR GÉNÉRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES par M. HERRMANN, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées. M. Alfred Parlier est né à Montpellier, le 1er Janvier 1840. Il fit ses études au lycée de cette ville et entra à l'Ecole Polytechnique en 1858. Il en sortit comme élève Ingénieur des Ponts et Chaussées et débuta en qualité d'Ingénieur ordinaire de 3o classe à Poitiers, au Service ordinaire de la Vienne. Attaché quelques mois après, au Service ordinaire des Bouchesde-Rhône, il passa sept années dans ce département, à Aix d'abord, à Marseille ensuite. Son service comprenait, en dehors de l'entretien des routes nationales et départementales, et du contrôle de divers canaux d'irrigation, le contrôle de la construction et de l'exploitation des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. La multiplicité des lignes en construction et l'agrandissement de la gare St-Charles, donnèrent pendant le séjour de M. Parlier à Marseille, une grande importance à cette dernière partie de ses attributions. Comme Ingénieur du Service hydraulique il eut à s'occuper de la construction du canal du Verdon alimenté par la Durance, à présenter les projets et à construire une partie du canal de Martigues, dérivé du Rhône, qui sert à l'alimentation en eau potable de Fos Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1911-V. 17 Bouc et Martigues et à l'irrigation du territoire de ces trois communes, à contrôler enfin les études et les travaux du prolongement du canal de Marseille vers Aubagne. Aussi, quand il quitta le département des Bouches-du-Rhône, M. Parlier avait-il acquis toute l'expérience indispensable à une bonne gestion des canaux d'irrigation dont il devait s'occuper pendant toute sa carrière. Mais son passage à Marseille fut surtout signalé par la mise en exploitation des carrières de porphyre du Dramont, près de SaintRaphaël (Var), et l'exécution de pavages en matériaux provenant de ces carrières. Pendant plus de trente années les pavés de St-Raphaël, ont été les seuls en usage sur les chaussées à grande circulation. dans tout le Midi de la France; les autres carrières de la région ne donnent que des matériaux de moins bonne qualité. En proposant l'emploi des carrières du Dramont, M. Parlier a donc contribué à résoudre pour un long espace de temps un problème difficile, celui de la bonne tenue des chaussées pavées. De Marseille M. Parlier, qui avait été promu à la 2o classe de son grade, le 1er janvier 1869, fut envoyé à Toulouse ; c'est la qu'il devait obtenir le grade d'Ingénieur ordinaire de 1re classe, le 1er février 1875, et la croix de la Légion d'Honneur, le 10 août de la même année. Il était donc chargé dans ce nouveau poste du service ordinaire, du contrôle du canal du Midi et d'un important service hydraulique. Cette dernière partie de ses fonctions n'était pas la moins absorbante. Elle comprenait en particulier le contrôle des travaux du canal d'irrigation de St-Martory, dont la branche principale dérivée de la Garonne a une longueur de 70 kilomètres, alimente 178 kilomètres de canaux secondaires et permet d'arroser 10.800 hectares. Ce canal avait été concédé à une Compagnie anglaise en 1866, mais faute de ressources suffisantes celle-ci ne poursuivait les travaux qu'avec lenteur, si bien que cinq ans après la réception de la branche principale qui n'avait été achevée qu'en 1877, pendant la gestion de M. Parlier, la Compagnie concessionnaire fut mise en déchéance. Cet exposé montre quelle énergie devaient déployer les Ingénieurs du Contrôle pour assurer une bonne exécution des travaux et une stricte application du Cahier des Charges. Pendant son séjour à Toulouse M. Parlier eut encore à s'occuper du contrôle de l'Exploitation des Chemins de fer du Midi et de la construction de diverses lignes concédées à cette Compagnie. Le 12 juillet 1880 il fut chargé à la résidence de Perpignan, de la construction de diverses lignes de chemins de fer (Prades à Olette, Quillan à Rivesaltes, Perpignan à Arles-sur-Tech), des Services ordinaire et maritime, et du Service hydraulique spécial des Pyrénées-Orientales. Il fit fonction d'Ingénieur en chef pendant quelques mois et fut promu à ce grade le 1er février 1881. Il eut à diriger, en cette qualité, divers travaux de construction de routes en terrains très difficiles, dans la haute Vallée de l'Aude et dans la Cerdagne. Il eut aussi à faire préparer les projets et exécuter une partie des travaux d'amélioration du port de Port-Vendres qu'une loi venait de désigner comme l'un des points d'attache des lignes postales entre la France et l'Algérie; ces travaux comprenaient en particulier des aménagements de quais, le renforcement des môles, très exposés aux tempêtes, et l'édification d'un feu de Port d'un type spécial. M. Parlier out à administrer le chemin de fer de Perpignan à Prades exploité en régie par l'Etat jusqu'à la cession de cette ligne å la Compagnie du Midi, en exécution des Conventions de 1883. Mais, à Perpignan, comme dans ses précédentes résidences, il eut surtout à s'occuper d'importants canaux d'irrigation. Le Service hydraulique a dans les Pyrénées Orientales, une importance spéciale. Le moindre filet d'eau est utilisé pour l'agriculture depuis de longues années, et la multiplicité aussi bien que l'obscurité des anciennes concessions remontant, pour la plupart aux Rois d'Aragon, entraînent dans le partage et la distribution des eaux, des difficultés sans cesse renaissantes. Leur solution exige de la part du Service hydraulique d'autant plus de tact et de fermeté, que l'eau est absolument indispensable à la maturité des récoltes et que les intérêts en jeu étant très considérables, les passions et rivalités locales sont facilement surexcitées. De Perpignan M. Parlier fut appelé, le 1er octobre 1885, à la |