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est insuffisante pour qu'ils s'amortissent avant de rencontrer le fond du lit.

Il est de règle générale que les mouvements tourbillonnaires issus des retombées aillent en s'éloignant et en divergeant de plus en plus dans leur ensemble, mais à vrai dire le phénomène est encore plus complexe. Les deux files de tourbillons s'enroulant en sens inverse à partir des retombées, il arrive souvent que dans leurs déplacements respectifs elles viennent à se heurter. A la suite de ce choc, il se produit un retour en arrière, et alors se dessine une nouvelle ligne de tourbillons, de sens toujours opposés, qui revient dans l'axe de la pile en sens inverse du courant général. Pour plus de brièveté, nous avons donné à ce courant rétrograde le nom de « retour d'eau ». L'existence de ce retour d'eau ne se remarque pas qu'au Pont du Carrousel; nous le retrouverons presque partout, plus ou moins intense, parfois continu, parfois intermittent dans ses manifestations superficielles. Au contact de l'arrière-bec, il est divisé par lui en deux branches qui vont rejoindre les courants principaux directs de droite et de gauche, puis le cycle recommence. Au droit de la pile, quand le phénomène de retour d'eau ne s'observe pas, il n'y a qu'une surface d'eau morte sans courant.

On peut ajouter que le retour d'eau ne se produit pas à toute distance de l'ouvrage; il y a pour chaque pont et presque pour chaque pile une distance à partir de laquelle il disparaît. L'écoulement continue alors dans le sens général entre les épanouissements des deux mouvements tourbillonnaires principaux, avec formation, toutefois, de nombreux phénomènes tourbillonnaires accessoires à axe vertical ou horizontal et de bouillonnements violents.

L'existence des tourbillons verticaux est indéniable et leur verticalité parfaite; en ce qui concerne les tourbillons horizontaux qui seraient produits soit par les irrégularités du fond, soit par des phénomènes de réflexion, leur constatation est plus difficile et leur identification moins certaine; il est très probable que la plupart des intumescences et bouillonnements que l'on observe ne sont autre chose que la réapparition à la surface des tourbillons verticaux si nombreux, lesquels, perdant leur direction première au contact des couches successives, viennent ressortir déformés suivant une direction quelconque. Cette opinion, d'ailleurs, à laquelle nous ont

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amenés les résultats de nos observations, avait été adoptée déjà par d'autres observateurs.

Tous ces faits, difficiles à percevoir directement au milieu de la confusion des phénomènes, sont mis en évidence par la présence des épaves que le fleuve entraîne avec lui et dont il est aisé de suivre les cheminements de sens directs ou de retour, les brusques immersions ou les résurgences.

2o Pont de Solférino

Par suite de la submersion du chaperon de la pile circulaire sur laquelle la surface d'eau s'élève, la dénivellation entre l'avant-bec et

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l'amont atteint Om,40 (fig. 1 et 2). A ce gonflement d'avant-bec,

elliptique au contact de la pile et dont les épanouissements à l'amont, moins aplatis, tendent plutôt vers la forme ogivale, fait suite vers la retombée du premier arc une chute de 0,80 à 1m,00 correspondant à la présence d'un tourbillon à axe vertical. Un vif courant lui succède que viennent seulement troubler les retombées des arcs successifs.

A l'aval (fig. 3), les phénomènes sont les mêmes qu'au pont du Carrousel, mais atténués déjà par la décrue. Les deux lignes de tourbillons verticaux cheminent sur 20 mètres de longueur environ; leur profondeur visible varie entre 0,05 et 0,30.

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Il y a comme précédemment retour d'eau dans une zone limitée et au delà tourbillons horizontaux ou intumescences.

Deuxième groupe.

Ponts à avant-becs triangulaires.

Pont de la Tournelle : 9 fév. 1910, 4 h. soir, h = 30,22.
Pont-Neuf: 7 fév. 1910, 10 h. matin, h= 29,97.
Pont-Royal: 4 fév. 1910, 3 h. soir, h = 31,02.

L'allure générale des phénomènes est la suivante :

Devant l'avant-bec, un gonflement plus ou moins étendu, se traduisant par une série de rides concentriques et pouvant atteindre au contact de la pointe d'amont une hauteur de 0,03 à 0m,06. L'eau est séparée à droite et à gauche sans violence sur le bec même,

1902 2004

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mais dès que le bec est dépassé, de 0,25 environ, il y a formation d'un tourbillon à axe vertical qui se brise contre la face oblique de l'avant-bec avec formation de crète écumeuse qui retombe dans le

2182

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creux du tourbillon. Cette dépression tourbillonnaire, toujours unique, s'étend approximativement sur 0,75 de long, carla position

203 a 0.05

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de son axe n'est pas rigoureusement fixe par rapport au bec et présente un abaissement de 0,05 environ par rapport à la surface d'eau en amont de la pile et de 0,08 à 0,10 par rapport au sommet du bourrelet sur le bec même. Ensuite la surface liquide se relève jusqu'à l'épaulement en conservant la forme concave.

Parfois (Pont-Royal), à la suite de la crète écumeuse du tourbillon, il y a un léger abaissement avant le relèvement des filets liquides jusqu'à l'épaulement (fig. 4 et 5).

Le Pont de la Tournelle ne correspond pas exactement à la description qui précède. Après le gonflement d'avant-bec, la surface

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d'eau longe la face de la pile suivant une droite descendante, sans phénomène tourbillonnaire, avec relèvement seulement sur l'épaulement.

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