Page images
PDF
EPUB

la Seine sans écart appréciable (4/m en direction et 5mm en nivellement). Le déblai du stross et la pose du cuvelage, retardés par la crue, suivirent. Le cuvelage atteignit le bouclier le 14 janvier 1911. Le démontage de celui-ci, commencé depuis la suppression de l'air comprimé, avait été assez laborieux. Après enlèvement de tous les appareils mécaniques, il avait en effet fallu faire sauter au marteau pneumatique et au chalumeau oxy-acetylénique les quelque 10.000 rivets assemblant ses divers éléments, travail particulièrement long et difficile en raison de l'encombrement du chantier et de l'affluence de l'eau dans la partie inférieure. La carcasse extérieure fut, naturellement, abandonnée dans le sol où elle forme une sorte de gaine autour du cuvelage.

La jonction des anneaux dans cette carcasse, terminée le 7 février 1911, fut réalisée avec une exactitude rigoureuse sans qu'il fût besoin d'interposer entre eux aucune fourrure. Les cuvelages montés depuis chaque rive avaient seulement éprouvé une légère rotation autour de l'axe du tube, mais il se trouva que le total de ces rotations était exactement égal à l'intervalle de deux boulons (0,48), de telle sorte que les trous de boulons étaient en coïncidence rigoureuse.

Nous résumons dans le tableau suivant les principales étapes de l'exécution du travail.

[blocks in formation]

VI.

EXÉCUTION DU SOUTERRAIN CUVELĖ
SOUS LA RIVE DROITE.

L'analogie des terrains de la rive droite avec ceux de la rive gauche conduisit l'entreprise à adopter pour le souterrain cuvelé sous le Cours la Reine jusqu'à la Place de la Concorde le même mode d'exécution que sous la rue de Constantine. Le travail se poursuivit par trois puits de service, l'un au Cours la Reine, dont il vient d'être longuement parlé dans le chapitre précédent, l'autre dans l'Avenue Dutuit et le troisième dans la rue Boissy-d'Anglas prolongée, c'està-dire à l'origine des ouvrages en maçonnerie.

Le travail comporta, comme sous la rue de Constantine, l'exécution d'une voûte de protection sur le tiers supérieur de la section du tube et la reprise en sous-œuvre de cette voûte en tant que de besoin, de façon à l'asseoir sur le calcaire ou sur les marnes inaffouillables à travers les couches sableuses. Après quoi on exécuta une cunette centrale dont la mise à largeur pour la pose des anneaux ne fut poursuivie que sur 1,50 environ en avant du cuvelage, de façon à ne pas laisser longtemps le terrain exposé à l'air sans soutien dans toute la région où il était taillé verticalement ou même légèrement en surplomb.

Les épuisements se faisaient par le puits du Cours la Reine où les eaux étaient rassemblées par la pente du souterrain. Leur évacuation sous le cuvelage était assurée par une buse en grès placée sous le radier et dont le diamètre variait de 0,30 dans la région voisine du puits à 0,15 dans la partie la plus éloignée. Cette buse fut ultérieurement obturée au moyen des injections qu'on n'exécuta qu'après achèvement complet du cuvelage.

La pose des voussoirs se faisait à raison de deux anneaux par jour au moyen d'une machine spéciale (fig. 5 et 6 pl. 4) composée essentiellement d'un bras extensible qu'un moteur électrique pouvait faire tourner lentement au moyen d'un train d'engrenages autour d'un axe coïncidant avec celui du souterrain. Ce bras se terminait par un grip dont l'extension était commandée par un vis sans fin placée à l'intérieur du bras et qu'on actionnait par une manivelle.

[graphic][merged small]

Le seul incident à noter sur ce chantier fut son envahissement par la crue de janvier 1910 et le déversement dans les puits de service des eaux qui se faisaient jour sur le Cours la Reine. Les efforts intelligents du Service de la Voie Publique secondé par la main-d'œuvre militaire parvinrent à éviter le déversement du fleuve par dessus le parapet de mur du quai et par suite, non seulement le complément de l'envahissement de nos chantiers, mais encore celui de la place de la Concorde et de la rue Royale.

L'avancement des chantiers de rive droite peut être résumé comme

suit:

Fonçage du puits du 26 novembre 1908 au 27 mars 1909.

Exécution de la voûte de protection du 18 juin 1909 au 23 juin

1910.

Pose du cuvelage du 16 janvier 1910 au 8 octobre 1910, avec arrêt du 20 janvier au 28 février en raison de la crue de la Seine.

VII. — OUVRAGES EN MAÇONNERIE AU COMMENCEMENT

ET A LA FIN DU LOT.

Les ouvrages en maçonnerie sous chacune des rives de la Seine avaient été prévus suivant un type renforcé pour résister aux pressions de la nappe dans laquelle ils devaient être plongés; mais, après la crue de janvier 1910 et l'apparition des eaux sur l'Esplanade des Invalides et sur le Cours la Reine, il parut prudent de renforcer notablement les dispositions prévues.

Les figures et 3, planche 4, représentent les coupes en travers des ouvrages à l'origine et à la fin du lot.

Les premiers avaient été exécutés, sauf l'enduit, avant la crue. Ils étaient constitués par une maçonnerie de meulière hourdée au mortier de ciment de Portland au dosage de 600 kgs par mètre cube de sable. L'enduit qui devait recouvrir tout l'intérieur des ouvrages était prévu avec une épaisseur de 0,03 et devait être lissé.

En raison du fort dosage des mortiers, il a paru suffisant de conserver cet enduit sur les piédroits et en voûte. Les observations faites sur les ouvrages du Métropolitain pendant la crue, avaient en effet montré que ces enduits résistent beaucoup mieux que ceux du

« PreviousContinue »