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Au sieur Lannoi, pour son service des vivres-
viande, deux millions, ci......

Au sieur Simon, pour son service des bois
de construction de la marine, cinq cent
mille fancs, ci

Au sieur Marchal, pour son service des four-
rages, cinq cent mille francs, ci .....................
Au sieur Maya-Max, pour son service des
fourrages, cinq cert mille francs, ci
Au sieur Huillier, pour son service des four-
rages, cinq cent mille francs, ci ...........

....

2,000,000 fr.

500,000 fr.

500,000 fr.

500,000 fr.

500,000 fr:

2o. La cession des dits biens sera faite par un acte passé entre le directeur de la caisse d'amortissement et les membres de la compagnie, pour jouir par eux des revenus, à partir du 1er Germinal, an 13.

Le ministre des finances donnera les ordres nécessaires pour que la mise en possession de la compagnie ait lieu dans le courant du même mois de Germinal.

L'acte de vente à la compagnie ne sera assujetti qu'au droit fixé d'un franc pour l'enregistrement.

3o. Les membres de la compagnie donneront, en paiement des dits biens, des ordonnances de leur service respectif, définitivement liquidé, des années 9, 10, 11 et 12, et six premiers mois de l'an 13 indistinctement, dans la proportion réglée pour chacun d'eux par l'article premier.

4. A défaut par eux d'avoir fourni la totalité des ordonnances au ter. Vendemiaire an 14, le ministre du trésor public retiendra toutes celles qui seraient délivrées à ceux qui seraient en retard, jusqu'à concurrence de la somme dont chacun d'eux se trouverait encore redevable.

5. Les ministres des finances, du trésor public, de la guerre et de la marine sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret.

Par l'empereur,

Le secrétaire d'état,

(Signé)
(Signé)

NAPOLÉON.

H. B. MARET.

Au palais de St. Cloud, le 8 Germinal, an 13. Napoléon, empereur des Français, sur le rapport du ministre des finances, le conseil d'état entendu, décrète:

Art. 1er. La somme de dix millions provenant du prix des domaines cédés par le sénat à la caisse d'amortissement, et transférés par la caisse d'amortissement, conformément au décret impérial de ce jour, lui sera remboursée par un pareil capital provenant des domaines nationaux vendus en vertus de la loi du 5 Ventose, an 12, et portant intérêts à cinq pour Les états de ces ventes seront remis à la caisse d'amortissement d'ici an premier Messidor; elle en recouvrera le

cent.

montant, en la forme réglée pour le décret impérial du 5 Ni

vose, an 13.

2. La caisse d'amortissement emploiera ce capital au rem placement des rentes cédées au sénat et de celles qu'elle au rait acquises avec l'intérêt des dites rentes.

3. Le ministre des finances est chargé de l'exécution du présent décret.

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La source des faux bruits est infinie ; on ne cesse d'y puiser. On y puisera long-tems encore pour la tarir. Les uns sont l'effet de la malveillance, les autres de l'oisiveté. Ils sont recueillis par les journaux français, qui les propagent sans discernement, soit par irréflexion, soit par le désir de donner plutôt qu'aucun autre, des nouvelles fausses ou vraies.

Nous avons eu plusieurs fois l'occasion de faire remarquer, dans ce journal, que toutes les nouvelles colportées par les bulletins de Francfort, d'Augsbourg et de Hambourg, ne devaient être accueillies qu'après examen, surtout quand elles concernent la France. Comment peut-on croire en effet qu'on est mieux instruit à Francfort, à Augsbourg, à Hamburg, de ce que fait le gouvernement français, qu'on ne l'est à Paris même ?

On a, par exemple, supposé la création des six princes Italiens; on les a désignés, on les a nommés, et le Journal des Débats a le premier donné cette nouvelle, et il l'a publiée, parce qu'elle était mot pour mot dans le bulletin de Francfort. C'est une nouvelle de l'invention des auteurs de bulletins, qui devraient être bien surpris de la confiance qu'ils inspirent à leurs confrères de Paris.

D'autres bulletins avaient dit, et les journeaux de Paris s'étaient empressés de le repéter qu'on faisait, dans toutes les parties de l'Italie, une battue de bêtes fauves pour les chasses de Stupinigi. On supposait donc que l'empereur qui vient de faire un voyage difficile dans les Alpes; qui, dès le point du jour, est à cheval pour visiter les établissemens publics, les forteresses, les positions; qui voit partout les différentes autorités avec lesquelles il examine et discute tout ce qui importe au bonheur de ses peuples; qui expédie réguliere ment les nombreux portefeuilles qu'apportent les couriers qui se succèdent avec rapidité, trouve encore des loisirs et éprouve le besoin de l'exercice de la chasse dans ces jour nées si entièrement et si activement remplies! On a parlé en même tems de la splendeur et de la magnificence des ameu

blemens du château de Stupinigi. Tout cela est également controuvé: Stupinigi est une jolie maison de campagne meublée d'une manière convenable, mais sans faste, et avec des meubles du pays.

D'autres bulletins ont dit, que des ministres de l'empereur dans les cours étrangères reçoivent des présens de 2 et de 300 mille francs. On sait cependant que l'empereur ne souffre pas que ses ministres reçoivent, s'il ne les y a autorisés, même les présens qui sont d'usage dans les cours, et dont la valeur n'excède jamais plus de 20 à 30 mille francs.

Des faux bruits, répandus avec plus d'art, ont eu un objet plus important. Toutes les machinations de nos ennemis étant inutiles, on a attaqué nos finances par les suppositions les plus dénuées de fondement. On était si bien parvenu, il y a trois mois, à faire croire à l'existence prochaine d'un papier-monnaie, que le change de Paris en avait souffert sur les différentes places de l'Europe. Ce bruit était absurde, mais il n'en produisait pas moins un mal très-réel. Si les écrivains des journaux, au lieu de recueillir tous les contes qui se débitent, avaient montré l'état véritable de nos affaires pour discréditer ainsi de pareils bruits, ils auraient rendu à notre commerce un service très-réel.

Dans un ordre de choses plus important encore, on suit une marche absolument semblable. On a publié que l'empereur d'Allemagne devait venir à Venise, et ce prince n'a jamais pensé à ce voyage. On dit même à présent que le prince Charles doit se rendre à Milan; mais à peine a-t-on publié ces fables, que l'on contremande les préparatifs. On se pro cure ainsi l'avantage de faire deux articles pour chaque fausse nouvelle; tandis qu'en s'en tenant à la vérité, on n'aurait rien eu à dire. On envoie le grand duc Constantin à Vienne; et, peu après, c'est l'empereur d'Allemagne qu'on fait aller en Pologne pour avoir une entrevue avec l'empereur Alexandre.

Ces nouvelles, qui paraissent jetées au hasard, tiennent cependant à un système suivi. Elles se combinent tantôt avec l'annonce d'une alliance offensive et défensive entre les empereurs d'Autriche, de Russie, les rois de Prusse, de Suède, dont çe dernier serait déclaré généralissime. On met déjà les troupes en mouvement, on désigne les camps où elles se réunissent, les places où les magasins sont formés; et, en faisant venir ces bruits de différens lieux, en les donnant à des dates diverses, en les répétant dans des articles successifs, on parvient à inspirer au lecteur peu instruit l'idée que tout est en combustion, et que la guerre est imminente. Le résultat est même tel qu'il y a peu de tems, les bâtimens portant pavillon Autrichien, Russe ou Suédois, trouvaient à peine dans la Méditerranée des chargemens à faire en payant les plus fortes assurances.

Ce n'est pas là tout-à-fait le but que les inventeurs sé pro

posaient; mais il suffit pour leur ôter tout autre espoir de succès, de faire connaître la véritable situation de l'Europe.

L'Angleterre et la France sont aux prises. Les sentimens de modération et les vues conciliatrices de l'empereur ont échoué devant la turbulence de milord Dundas (lord Melleville) et de M. Pitt. Plusieurs de nos croisières sont sorties de nos ports; plusieurs se sont réunies aux croisières espagnoles. Le commerce anglais est partout alarmé; déjà la présence des vaisseaux français a fait inonter de 25 pour cent les assurances pour les Indes Occidentales, l'effet sera bientôt le même pour les Indes Orientales, les mers du Nord, la Baltique et la Méditerranée. Aucune rencontre fâcheuse n'a en lieu entre uos croisières et celles des ennemis; mais dút-on éprouver la perte de quelques vaisseaux, de quelques frégates, le but sera également rempli, les Auglais auront essuyé des pertes incalculables, et c'est le seul moyen de leur persuader enfin cette vérité, qu'ils ne peuvent que perdre à la guerre et qu'ils n'ont rien à y gagner.

A peine monté sur le trône d'Italie l'empereur Napoléon s'est empressé de faire part de cet événement à l'empereur d'Allemagne, au roi de Prusse et au roi d'Espagne; il en a reçu des réponses également satisfaisantes; ces trois grandes puissances, ainsi que tous les électeurs du corps germanique, le régent de Portugal et la reine d'Etrurie, ont reconuu la nouvelle organisation de l'Italie.

On n'a pas rassemblé un corps de troupes, on n'a pas formé un magasin, ou n'a pas fait un mouvement alarmant pour la tranquillité du Continent en Russie, en Prusse, en Autriche : l'Europe est tranquille; tout le monde y veut vivre en paix, excepté cependant les nouvellistes que solde la politique anglaise, et qui dupent si facilement les journalistes de France.

Il se peut que la guerre avec l'Angleterre dure long-tems encore; mais nous avons la ferme croyance que la paix du Continent ne sera pas troublée, puisque l'empereur d'Allemagne, le roi de Prusse et le roi d'Espagne sont d'accord avec l'empereur des Français. Des hommes bien instruits affirment même que la Russie a donné à l'Angleterre des conseils pacifiques, conseils qui seraient entendus si la haine, la basse jalousie et les petites intrigues du cabinet de Londres permettaient aux ministres anglais d'écouter ce que demandent l'intérêt et le bonheur de leur pays.

Paris, 17 Mai, 1805.

Pendant que le cabinet anglais, avec ses 20 ou 30 millions de dépenses secrètes, est si peu instruit du mouvement des ports de France; que des divisions, dont il n'apprendra l'existence que par le résultat de leurs croisières, en sont sorties depuis plusieurs mois, sans qu'il en ait idée, nous allons lui

montrer que nous sommes plus instruits de ce qui se passe, Angleterre.

en

Il y avait à Deal, au 17 Avril, 4 Vaisseaux de 74, 2 de 50, 10 frégates et des chaloupes canonnières, brûlots et autres petits bâtimens jusqu'à la concurrence de 70. Cette seule station employait plus de 12,000 matelots. Elle avait pour but d'observer la flotille de Boulogne qui n'a pas ce nombre de matelots, vu l'emploi qu'on y fait avec un grand succès des troupes de terre.

L'expédition partie de Southampton était arrêtée à Portsmouth ou par des vents contraires ou par ordre du gouvernement. Il n'y avait sur la côte aucunes troupes destinées à être embarquées. Depuis Northforland jusqu'à Shorncliff il y avait 8 ou 10,000 hommes répartis sur cette ligne.

Il paraît que les Anglais avaient changé de système. Il y avait dans les Dunes un grand nombre de bâtiinens appartenant à des particuliers qui les louaient au gouvernement; ces bâtimens ont été congédiés le 29 Avril, et les matelots pressés pour le service des croisières. 660 ont été répartis sur la flotte des Dunes.

Le gouvernement faisait faire à la manufacture de Houndsditch des globes de 6 à 8 pieds de diamètre en cuivre, destinés à être remplis de matières combustibles, et à être lancés au milieu des bâtimens de la flotille de Boulogne; triste et misérable moyen à opposer à son impétuosité. On devoit en construire 100; il y en avait déjà 30 d'achevés.

L'opinion générale est qué M. Pitt éprouvera le même sort que lord Melville. Ce sera une perte pour la France, car peu d'hommés se sont montrés aussi ignorans en politique.

Il a la politique d'un orateur,' c'est tout dire. Dès qu'il a avancé quelques sophismes, qu'il a animé son geste, mis de l'impétuosité dans son discours, il croit que tout doit ployer. La véritable politique a une autre marche. La France, dans la première guerre, a été redevable à M. Pitt, de l'affaire de Copenhague, qui mit l'Angleterre à deux doigts de sa perte. Quels avantages ne lui doit-elle pas depuis le commencement de la guerre présente!

L'expulsion de M. Pitt du ministère peut être un bien pour l'Angleterre; mais, nous osons le dire, elle sera un mal pour nous. Le génie le plus médiocre et le plus borué conduira mieux les affaires extérieures de l'Angleterre que la fougue de M. Pitt. Aussi est-il obligé d'avouer que la coalition est manquée, et qu'il est abandonné de tout le monde. Il ne dit pas pourquoi on l'abandonne; mais la raison en est bien simple, et elle lui a été apprise dernièrement par un membre de la chambre des communes. "Cela vient, lui a-t-on dit, de ce

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