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flotte de S. M. le roi paraissait avec un corps suffisant de troupes, pour occuper toutes les places fortes de la côte, on les mettrait volontiers entre ses mains, pour en employer les garnisons contre l'ennemi.

Il est aisé de renconnaître quels grands doivent être les avantages de ces opérations qui, par le soulèvement des mécontens de l'intérieur, ne pourront être empêchées en aucune manière et que non-seulement l'ennemi devra perdre l'armée qui s'est avancée dans l'électorat d'Hanovre, à laquelle toute rétraite sera coupée, mais qu'aussi il ne pourra sitôt remettre le pied dans notre pays, attendu que l'insurrection de l'intérieur, à laquelle nous ne joindrous qu'un corps propor tionné de nos troupes, lui fera assez de travail pour lui faire oublier nos affaires, et pour nous laisser assez de tems à la consolider.

Quant à l'organisation future de ces pays, nous croyons qu'il serait le mieux d'en faire un état séparé, l'indépendance duquel serait garanti par les autres puissances, et servirait de barrière à l'Allemagne. N'étant de l'absurdité de toute idée démocratique, nous voulons la monarchie, et supplions alors, S. A. R. le prince d'York, les qualités sublimes duquel lui ont, pendant son séjour dans une partie de ce pays, gagné tous les cœurs.

Tels sont, Milords et Messieurs, les projets des fédérés, composant la confédération cis-rhénane, l'approbation ou cor rection desquels nous avons l'honneur de soumettre à votre sagesse.

Mais, quoique après avoir effectué l'insurrection, la confédération aura, en maintenant les contributions directes telles qu'elles existent aujourd'hui, jointes au produit net des biens domaniaux, un revenu annuel de 41,997,000 francs, ou dix neuf millions et demi de florins, et que la solde de ses troupes ne demandera, d'après la fixation des appointemens, qu'une somme de douze millions environ, d'où il resulte qu'avec quelques subsides de la part de S. M. le roi, ces revenus pourront suffire aux dépenses de la guerre, il n'est cependant que trop vrai que par les préparatifs de 1800 et 1801, nous avons tellement épuisé, non-seulement les fonds que les fédérés avaient mis à notre disposition, mais aussi notre propre bien, en sorte que, tout ardemment que nous soupirions après la réalisation de nos souhaits, nous nous trouvons dans un tel état de détresse que nous ne saurions entreprendre la moindre chose, si S. M. le roi ne daigne nous accorder quelques secours provisoires. Nous n'avons l'intention d'abuser de la grâce de S. M. en demandant une somme trop forte; avant que nous ne lui ayons démontré que nous en sommes dignes; nous ne la suppliqus que de nous accorder la somme, en comparaison aux dépenses que nous devons faire indispensa blement, très-modique, de vingt mille livre sterling, qui suf

fira à payer à chacun de nos créanciers un à compte de sa prétention, et de révivifier notre crédit par ce moyen. Nous sommes persuadés et entièrement convaincus que par ce sub side provisoire qui n'est certainement pas d'une trop grande conséquence, nous pourrons rétablir notre crédit, et exécuter les projets que nous méditons, et le résultat desquels ne sera vraisemblablement que l'humiliation de l'arrogance du gouvernement Français, et la délivrance de ces pays supprimés.

Nous n'entrons point dans le détail des avantages qui doi vent résulter de nos opérations pour celles des armes de S. M. le roi; nous ne parlons pas de la division que l'ennemi devra faire de ses forces, du bonheur des états d'Hanovre, qui se ront délivrés d'un ennemi brigand qui les ruine; nous vous rappelons seulement, Mylords et Messieurs, la gloire émi nente dont le gouvernement britannique se couvrira, sí lui seul dompte cet homme orgueilleux qui se vante de tenir entre ses mains les destinées, et dicter ses lois à toute l'Eu❤ rope, et les bénédictions que vous mériterez d'un peuple supprimé, en le délivrant des fers sous lesquels il gémit.

Nous espérons que S. M. le roi daignera agréer notre prière en nous accordant le subside que nous demandons, et vous prions, en conséquence de vouloir bien faire parvenir le plutôt possible la résolution que vous aurez prise à cet égard, et de laquelle dépendra pour jamais le bonheur ou le malheur du peuple cis-rhénan, à M. Taylor, à Hesse Cassel, qui nous la

fera tenir.

Agréez, Mylords et Messieurs, l'assurance du dévouement extrême qui nous anime pour la cause de tous les souverains, et l'estinie suprême avec laquelle nous avons l'honneur d'être Mylords et Messieurs,

Vos très-humbles et très-obéissans serviteurs,
Le président et les secrétaires du C. G.

Et les chefs sup. de L. C. S.

F.

L. C. S. D. L. C, en.

A. M. Taylor, ministre plénipotentiaire de S. M. le roi du royaume-uni de la Grande Bretagne et de l'Irlande, près S. A. te prince de Hesse.

Monsieur,

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Le Sieur Ihler vous a instruit par sa lettre du 29 Mai, de cette année de l'existence de la confédération, et vous a prié de vouloir bien en donner connaissance à votre gouvernement, afin de savoir, si le soulèvement des treize départemens conquís, puisse en quelque manière entrer dans ses

plans, et s'il voulait nous aider de quelques subsides provi soires, à l'effet de réali-er les projets que nous méditons. Vous lui fites l'honneur de lui répondre par votre lettre du 17 Juin, que vous aviez fait cette communication, mais ne pouviez obtenir de rénse avant six semaines, et par conséquent, vers la fin de Juillet ou commencement de ce mois.

Par sa lettre subséquente du 12 Juillet, il vous a, en outre, instruit qu'il devait proposer votre lettre au conseil-général, afin d'obtenir sa décision sur la manière de la correspondance: sa lettre ultérieure du 24 Juillet, vous donnait connaissance de la résolution que le conseil-général a prise à cet égard, savoir, de s'adresser à S. M le roi et au conseil d'état, pour leur déclarer ses projets, et les prier de vouloir nous accorder leur secours. Il vous a dit, en même teins, que le conseil-géné◄ ral, pour plus grande exactitude dans les renseignemens, avait ordonné un nouveau dénombrement des fédérés, afin de savoir au juste la force de la confédération, et vous a promis toutes les pièces qui devaient tenir lieu des renseignemens qu'il vous avait promis vers le commencement de ce mois.

Nous avons, en conséquence, l'honneur, Monsieur, de vous adresser ci-joint les deux lettres, dont l'une est destinée à S. M. le roi, et la seconde, qui renferme tout ce qui est nécessaire pour connaître notre situation actuelle, adressée au conseil d'état, et vous prions de vouloir bien les faire parvenir par une voie sûre à leur destination. N'ayant et ne voulaut point avoir de mystère devant vous, dans la loyauté duquel nous mettons une confiance sans bornes, vous recevrez les lettres décachetées, afin d'en prendre lecture, mais vous voudrez, avant de les faire partir, les recacheter.

Les détails que la seconde de ces lettres, et les deux tableaux y joints, renferment, vous mettront à même de connaître la force et l'organisation militaire de la confédération; quant à son organisation intérieure, elle se trouve détaillée dans le mémoire du 19 Décembre 1800, sur lequel nous nous avons rapporté à cet égard, et qui, d'après ce qu'on nous a assuré alors, doit être conun par votre gouvernement.

Quant à notre correspondance future, nous vous prions, pour plus grande sûreté, d'adresser les lettres qui contiennent quelque chose d'important à M. Ihler, poste restante à Manheim, et de les recommander, et de nous donner, sous l'adresse de Gelbeschmitt, chez M, Rudinger, brasseur à Worms, l'avis qu'il y a quelque lettre, afin que nous puissions charger un homme de confiance d'aller les prendre. Par ce moyen, nous croyons obvier à toute découverte fortuite qui pourrait avoir lieu à la poste.

Veuillez bien nous accuser la réception de, la présente, et nous donner connaissance de ce que votre gouvernement a dé cidé sur notre première, en cas que sa réponse vous parvienne.

Au reste, nous vous prions d'être persuadé que nous sommes avec la plus parfaite estime,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.

G.

A M. TAYLOR.

Du 11 Août, partie de Munich, le 19 du même mois.

Monsieur,

Les chefs supérieurs m'ont chargé de vous faire parvenir la lettre ci-jointe, qui vous est adressée ensemble des autres dé cachetées, l'envoi desquelles ils vous prient d'accélérer le plus possible. En me rapportant sur ma dernière du 24 du mois passé, les détails qu'elle renferme vous tiendront lieu des renseignemens que je vous avais promis.

Je profite en même tems de cette occasion pour vous faire passer deux lettres, l'une desquelles appartient à S. M. le roi de France, et l'autre à Monsieur, son frère à Wansteadhouse, et vous prie de vouloir bien vous charger de les faire parvenir à leur adresse. Il me paraît que vous serez plus à portée de cet envoi, attendu que les espious du gouvernement obsèdent tous les bureaux de poste, tant de notre pays, que des provinces, li mitrophes de l'Allemagne. Vous voudrez en même tems m'accuser la réception de ces pièces, sous l'adresse que les chefs vous ont indiquée dans leur lettre.

Je vous prie, au reste, d'être persuadé de l'estime extrême avec laquelle j'ai l'honneur d'être.

Monsieur,

Du 19 Août.

Depuis huit jours le paquet que vous recevrez avec la presente, parcourt toute la frontière, sans qu'aucun de nos agens ait pu trouver la possibilité de le faire passer sur l'autre rive, sans risquer qu'il soit saisi par les préposés à la douane ou par la gendarmerie, qui tous out reçu les ordres les plus précis de veiller à ce qu'aucun piéton ou voiturier ne passe sans être scrupuleusement visité. Dans la circulaire du ministre, à la gendarmerie, circulaire que j'ai lue, il est expressément dit que la découverte que le gouvernement a faite de certaines liaisons que les mécontens de l'intérieur entretenaient avec l'étranger, en est le motif: il ne nous reste donc d'autre moyen que de vous faire passer ces lettres par la poste française et de nous servir de la marque de pièces de procédure, pour éloigner les soupçons que le volume pourrait entrainer. La présente devra arriver le 21 à Worms où elle sera mise à la poste le matin. Elle arrivera en conséquence le 22 au soir à Francfort, et vous pourra parvenir le 25 au plus tard.

Veuillez nous instruire, sous l'adresse que je vous ai indiquée dans ma lettre du 12 Juillet, et que les chefs ont également adoptée, du reçu de la présente. En même-tems je vous dois faire la proposition de vous indiquer une adresse pour Francfort, sous laquelle nous pourrons vous faire parvenir nos lettres, vu que la correspondance à Francfort étant plus fréquente et qu'il n'y a pas d'agent de votre gouvernement, cette adresse ne sera pas assujétie à autant de soupçons que la présente, attendu que ce n'est que très-rarement que l'on reçoit à la poste des lettres adressées à Cassel. Je vous prie, au reste, de ue perdre aucun moment de nous accuser la ré, ception de ces lettres, afin que nous ne soyons pas trop longtems dans l'inquiétude.

J'ai l'honneur d'être avec la plus parfaite estime.

H

Lettre de M. Taylor à M. Ih-r.

Monsieur,

C...... Jer. Septembre, 1803.

J'ai reçu par la dernière poste de Francfort vos deux lettres du 11 et 19 Août, avec le paquet ci-joint; celle du 24 Juillet, dont vous me parlez, ne m'est point parvenue; c'est avec plaisir que je vous informe que votre paquet parviendra par une voie sûre et promptement à sa destination.

Ne connaissant personne à Francfort, auquel je puis entièrement me fier, je vous prie de m'adresser encore vos lettres sous une enveloppe à M. D...... et en cas que je reçoive une réponse favorable de mon gouvernement, nous trouverons, sans doute, des moyens d'établir notre correspondance, sans être assujétis à tant de risque et de délai.

J'ai l'honneur d'être, avec une considération très-distinguée, Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

Monsieur, Monsieur J......r.

B. L.

Au dos de la lettre est écrit; arrivée à Worms, lundi le 5 Septembre.

2 Décembre, 1804.

Paris le 10 Frimaire.

Le sénat, en exécution d'une délibération qu'il avait prise dans sa séance du 15 de ce mois, s'est rendu en corps aujour d'hui à 11 heures du matin au palais des Tuilleries. Ayant été introduit dans la salie du trône, il a été présenté à S. M. 1. par S. A. I. le prince Joseph, grand-électeur. Son excellence

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