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quel est le but de l'Angleterre? d'alarmer le Continent, d'ef frayer le Saint-Père, de faire croire à l'Europe qu'elle est sur un volcan, et que la France veut tout bouleverser pour tout envahir. L'agent anglais fait son métier; le journaliste d'Augsbourg gagne son argent; mais comment se fait-il que le Pu bliciste dout le rédacteur est un homme de sens, dont les inté ressés sont des hommes recommandables, se prête à cet agiotage politique? C'est que le rédacteur se repose sur un commis subalterne, et que les intéressés ne se donnent pas la peine de lire les articles politiques qui s'impriment dans leur journal ?

La même feuille vient aussi d'apprendre à l'Europe que le roi de Naples va partir pour la Sicile, et que M. Acton, que ce prince éclairé sur l'intérêt de son gouvernement, avait chassé du cabinet, est au moment d'y rentrer avec l'appui d'une grande puissance.

Qui a mis le Publiciste daus cette confidence? Un bulletin. à la main qui se rédige à Francfort. Et qui a donné cette nouvelle à l'auteur du bulletin? Un agent anglais. Et quel est l'intérêt de cet agent? C'est de donner à croire que la France veut s'emparer de Naples; c'est de faire supposer que l'Europe prend intérêt à ce grand ministre qui a sacrifié le bien du pays qu'il gouvernait, à l'avantage de l'Angleterre; à ce ministre qui, né Français, est le plus ardent ennemi de la France; qui brouilla la cour de Naples avec celle de Versailles; qui fut l'opprobre, et est devenu l'horreur des peuples des deux Siciles, et qui ne voudrait ressaisir le pouvoir qu'afin de porter le roi de Naples à tomber encore dans les mêmes fautes qu'il a commises en l'an 5 et en l'au 6. Mais ce gouvernement n'a levé ni soldats, ni subsides. Eh! qu'importe à M. Acton qui a tous ses fonds placés à Londres, qu'importe au rédacteur du bulletin, qui écrit à Francfort, pourvu qu'en inquiétant l'Europe, il serve l'Angleterre !

Le Publiciste annonça aussi il y a plusieurs mois, qu'un traité venait d'être conclu, par lequel la Porte cédait la Morée à la France. De qui ce journal tenait-il cette nouvelle? D'un faiseur de bulletin de Hambourg on de Bruxelles, qui le tenait d'un agent anglais.

De pareilles rapsodies ne fixent pas d'abord l'attention, et cependant on ne tarde pas à recounaître leur but par les effets qu'elles produisent. Or, voici ce qui est arrivé. Les papiers français furent mis soigneusement sous les yeux de la Porte, et le général Brune eut lieu d'être fort surpris quand le reiseffendi les lui montra, et lui apprit que, de ce qu'ils disaient que la Morée était cédée à la France, on avait conclu que la France était dans l'intention de s'emparer de la Morée.

Il y a plusieurs mois que, sur la foi des journaux français, la cour de Vienne croyait que la France faisait marcher 60,000

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hommes en Italie; et que, sur la foi des journaux allemands, le gouvernement français aurait pu penser qu'au lieu de deux régimens, la cour de Vienne faisait marcher 60,000 hommes en Suabe. Quand on a voulu remonter à la source de ces nouvelles, on a appris que les gazettes allemandes les tenaient de bulletins à la main faits en France, et les gazettes françaises, de bulletins à la main faits en Allemagne, les uns et les autres payés par des agens anglais.

Si les personnes intéressées dans l'entreprise des journaux, ne veulent pas qu'ils soient l'écho de cette turbulence anglaise qui, ne pouvant diviser en effet le Continent et faire marcher ses armées, répand qu'il est divisé et que ses armées sont en marche, ils doivent porter une attention journalière sur la partie politique de leurs feuilles. Si, de leur côté, les rédacteurs craignent qu'on ne leur suppose un peu plus que de la négligence, ils doivent s'abstenir de puiser les nouvelles de France dans la gazette d'Augsbourg, et dans les bulletins à la main de Francfort, de Hambourg et de Bruxelles. C'est ce que nous avons voulu prouver pas cet article.

11 Juillet, 1804.

DECRETS IMPERIAUX,

Extrait des minutes de la secrétarerie d'état.

Décret sur la prestation de serment et le couronnement de l'empereur, et les cérémonies ultérieures.

Au palais de Saint Cloud, le 21 Messidor an 12.

Napoléon, par la grâce de Dieu et les constitutions de l'empire, Empereur des Français, le conseil d'état entendu, dé

crète.

Section I.

De la prestation de serment, et du couronnement,

Art. 1er. La prestation de serment, et le couronnement de l'Empereur auront lieu le 18 Brumaire prochain.

2. Une proclamation annoncera cette solemnité à tout l'empire, et appellera ceux qui doivent y assister, aux termes, du senatus-consulte du 28 Floréal dernier, à se rendre à Paris avant le 10 Brumaire.

3. Il leur sera en outre adressé des lettres closes par S. M. 4. Les fonctionnaires publics convoqués, feront connaître

leur arrivée au grand-maître des cérémonies, qui leur indi quera les lieux où ils devront se rendre pour la cérémonie.

5. La solemnité de la prestation de serment et du couronnement, aura lieu en présence de l'impératrice, des princes, princesses, des grands dignitaires et de tous les fonctionnaires publics, désignés au senatus-consulte du 28 Floréal, dans la chapelle des Invalides.

Section II.

De la cérémonie qui aura lieu au Champ de Mars.

6. Après la solemnité de la prestation de serment et du couronnement, S. M. L'empereur se rendra au Champ de

Mars..

7. Les gardes nationales de chaque département de l'empire, enverront à Paris un détachement de 16 hommes avec un drapeau par détachement, dont moitié fusiliers ou grenadiers, un quart de sous-officiers et un quart d'officiers.

8. Les arrondissemens maritimes, escadres, flottilles et vaisseaux armés de l'empire, enverront cinquante détachemens de dix hommes avec un pavillon par détachement.

9. Chaque corps de troupe de l'armée et de toute arme, enverra une députation de 16 hommes, dont moitié de gre nadiers, fusiliers, soldats, dragons, chasseurs ou cavaliers, un quart de sous-officiers, un quart d'officiers, avec le drapeau, étendard ou guidon.

10. L'article précédent est applicable aux régimens d'artillerie de la marine.

11. L'arme du génie enverra trois députations de 16 hommes chacune.

12. Les 26 légions de la gendarmerie enverront chacune une députation de 4 hommes et un guidon;

13. Les Invalides de l'hôtel de Paris et ceux des succur sales de Louvain et Avignon enverront trois députations, dont la composition sera réglée par une instruction du ministre de la guerre.

14. Toutes ces députations prêteront successivement ser ment de fidélité et obéissance à S. M. l'empereur.

15. Les députations des gardes nationales, celles des arrondissemeus maritimes, et celle des corps ayant des drapeaux, guidons, ou étendards, recevront ensuite de S. M. pour leurs départemens ou régimens, un drapeau par département, un pavillon par détachement de la marine, et un drapeau, guidon ou étendard par bataillon ou escadron.

16. Les drapeaux des départemens resteront au chef-lieu à

NN

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l'hôtel de la préfecture sous la garde déjà réglée pour les préfets.

Ils n'en sortiront que portés par un officier nommé par l'empereur; ils seront déployés et montrés au peuple dans toutes les solemnités.

17. Les pavillons seront répartis, entre les arrondissemens maritimes selon qu'il sera réglé, et déposés à l'hôtel de la marine sous une garde d'honneur au chef-lieu des sept arrondissemens y compris Anvers, pour être confiés aux escadres, armées navales, flottilles ou autres armemens et expéditions selon les ordres de l'empereur.

Au débarquement, ces pavillons seront rapportés, à l'hôtel de la marine où ils seront gardés dans la salle du conseil jasqu'à un nouvel armement.

18. Les drapeaux, étendards et guidons des corps seront remis à chaque bataillon ou escadron.

Ceux qui, par les événemens de la guerre viendront à les perdre, n'en recevront de pareils que par une décision directe de S. M, rendue après qu'il aura été reconnu qu'ils n'ont pas été perdus par la faute du régiment. Les corps qui les auront perdus par leur faute, n'en recevront point d'autres de l'empereur.

Disposition générale.

19. Tout ce qui est relatif aux cérémonies, et aux fêtes du jour du couronnement, sera ultérieurement réglé.

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Au Palais de Saint Cloud, le 21 Messidor, an 12.

Napoléon, Empereur des Français, le conseil d'état en tendu, décrète le réglement dont la teneur suit:

Art. 1. Le ministre de la police générale est rétabli avec le mêmes attributions qu'il avait avant d'être réuni au ministère de la justice.

2. Il y aura auprès du ministre de la police générale quatre conseillers d'état, qui travailleront chaque jour avec lui, et qui seront chargés de la correspondance, de la suite et de l'instruction des affaires, chacun dans les départemens qui leur seront assignés, conformément à l'état annexé au présent décret.

3. Indépendamment des audiences du ministre il y aura chaque jour une audience tenue par l'un des conseiller d'état,

pour recevoir les réclamations des citoyens. Immédiatement après l'audience le conseiller d'état portera les réclamations au ministre.

4. Les conseillers d'état serons réunis par le ministre, au moins une fois par semaine.

Ils discuteront devant lui les diverses réclamations qui leur seront renvoyées. Le secrétaire général du ministère tiendra le procès-verbal, dans lequel chacun d'eux pourra consigner son opinion sur tous les objets de police.

L'original de ces procès-verbaux sera porté par le ministre à l'empereur.

5. Le grand-juge, ministre de la justice, est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au bulletin des lois.

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Lys, Pas de Calais, Nord, Eure, Somme, Seine Inférieure, Manche, Calvados, Orne, Seine et Oise, Aisne, Seine et Marne, Oise, Loiret, Eure et Loire, Sarthe, Indre et Loire, Maine et Loire, Mayenne, Loir et Cher, Charente-Inférieure, Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Inférieure, Vienne, Ille et Vilaine, Morbihan, Finistère, Côtes du Nord, Cher, Indre, Alfier, Nièvre, Creuse et Haute-Vienne.

Deuxième arrondissement.

Dyle, Escaut, Jemmapes, Deux-Nethes, Sambre et Meuse, Ourthe, Mense-Inférieure, Mont-Tonnerre, Sarre, Rhin et Moselle, Ruër, Ardennes, Meuse, Marne, Moselle, Forêts, Meurthe, Vosges, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Haute-Saône, Doubs, Jura, Ain, Aube, Haute-Marne, Yonue, Côte d'Or, Saône et Loire.

Troisième arrondissement.

Basses-Pyrénées, Landes, Gironde, Corrèze, Lot, Lot et Garonne, Dordogne, Charente, Ande, Pyrénées-Orientales, Arriège, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Gers, Ardèche, Gard, Lozère, Hérault, Tarn, Aveyron, Rhône, Loire, Cantal, Puy de Dôme, Haute-Loire, Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, Vaucluse, Bouches du Rhône, Var, Mont-Blanc, Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Léman, Golo, Liamone, Pô, Marengo, Doire, Sesia, Stara, Tanaro.

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